Offrons aux militants d’EELV quelques réflexion pour les élections présidentielles et législatives de 2017.
1) pas de retour des Verts au gouvernement avant 2017
Le gouvernement socialistes a poursuivi de plus en plus ouvertement une politique croissanciste et libérale. Il a même limogé deux ministres (socialistes) de l’écologie. La ministre actuelle Ségolène Royal a amplement démontré qu’elle tournait le dos aux fondamentaux de l’écologie (sur l’écotaxe, le nucléaire, les espèces sauvages, etc.). De plus ce gouvernement socialiste est déconsidéré aux yeux d’une large frange de la population, même pour ceux qui votent habituellement socialiste. Sauf à un revirement improbable de François Hollande qui deviendrait fondamentalement pro-écologiste et aimé des foules, il faudrait refuser tout retour des écolos au gouvernement avant 2017.
2) pas de candidature verte aux présidentielles 2017
Le score d’Eva Joly aux présidentielles 2012, c’était 2,28 % des voix. Pas beaucoup plus que le score de René Dumont en 1974 (1,32 %). Quarante ans sans progresser, c’est catastrophique et dévalorise l’écologie. Cécile Duflot en 2017 ferait sans doute encore moins que Dominique Voynet en 2007 (1,57 %). Notre message ne passe pas aux présidentielles. De plus la montée du Front national oblige certains de voter utile (anti-FN) dès le premier tour, l’expérience de 2002 servira encore de leçon en 2017. Ce fait diminue très fortement la possibilité d’un vote de conviction au premier tour ; les électeurs préfèreront éviter le risque d’un duel UMP/FN au second tour. Enfin une candidature commune en 2017 avec la gauche de la gauche dissoudrait l’écologisme dans le social revendicatif. Un tel agrégat disparate peut attirer des électeurs exaspérés par la politique socialiste actuelle mais ne porte pas un projet écolo fiable. De plus le projet politique des écolos n’existe plus, EELV est devenu un syndicat d’élus formaté pour la lutte interne à la recherche de postes et non pour porter une conviction. EELV est ainsi devenu inaudible aux yeux des électeurs qui retiendront surtout la guerre des chefs qui se précise entre Duflot et certains de ses parlementaires. Une candidature verte aux présidentielles 2017 porterait ce poids.
Une candidature écolo hors EELV est toujours possible, Pierre Rabhi, Corinne Lepage, etc. Mais ne pas participer à la présidentielle donnerait encore plus de liberté aux écolos institutionnels pour porter aux législatives un projet politique alternatif.
3) présence verte aux législatives 2017
Le calendrier Jospin des présidentielles qui précèdent les législatives renforce le présidentialisme. Comme il n’y aura pas en 2017 d’inversion du calendrier, présidentielle et législative doivent donc être analysées comme un tout. La situation politique actuelle, très défavorable aux socialistes, pourrait amener le PS à organiser avant les présidentielles une primaire ouverte aux citoyens, mais aussi élargie à toutes les composantes de la gauche (PS, PRG, EELV, FdG…). C’est l’abandon déclaré de la candidature écolo pour les présidentielles 2017 qui leur permettrait de participer à ce processus « unitaire ». Mais ce processus, pour qu’il soit acceptable et qu’il débouche sur un résultat, devrait par la suite offrir à chaque parti un nombre de députés proportionnel aux voix obtenus lors de ces primaires élargies.
On reconstitue ainsi lors de la primaire avant les présidentielles une proportionnalité pour les élections législatives, principe démocratique qui a maintenant peu de chance d’être mis en place avant 2017.
4) liberté de parole pour EELV
S’il y a alliance avec le PS, EELV devrait exiger l’entière liberté d’expression et de vote pour ses futurs députés dans l’hémicycle. Les écologistes n’ont pas à se définir « en tant que gauche unitaire » mais d’abord en tant qu’écologistes. Face à une telle demande qui sera sans doute jugée disproportionnée, le refus du PS à la présence des écolos pour cette primaire élargie leur permettrait de partir comme force de conviction devant les électeurs pour les législatives. Dans ce cas, n’obtenir aucun député à cause d’un scrutin uninominal qui favorise un seul parti est possible, mais pas dramatique. On ne peut que constater que l’écologie politique ne fait pas grand chose avec 18 députés (ou même deux ministres).
C’est la force des convictions des militants écolos qui doit progresser aux yeux de la population, pas tellement leur nombre d’élus.