Le réchauffement de la planète se poursuit, crise financière ou pas. Alors on se réfugie dans les chiffres : l’UE a adopté en mars 2007 trois objectifs, 20 % de réduction des gaz à effet de serre, 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation et 20 % d’économies d’énergie d’ici à 2020. Sarko essaye maintenant de mettre sur les rails ce « plan climat » au niveau européen et les dîners des chefs d’Etat sont agités (LeMonde du 17.10.2008). Comme dit Sarko, il faut sortir du dilemme croissance ou protection de l’environnement, et il énonce cette merveilleuse formule : « On va démontrer que la croissance propre est une possiblité de rebond de la croissance. »
Mais la croissance ira toujours contre l’environnement, il n’y a pas de croissance verte. Quand la Pologne dépend à 94 % du charbon, quand la Chine tire principalement son énergie du charbon, une économie sobre en carbone n’est pas pour demain. L’électricité nucléaire émet très peu de CO2, mais elle accumule les déchets nucléaires. Entre épuisement des ressources non renouvelables et pollution généralisée du milieu, le système actuel est coincé. Même une croissance basée sur les services entraîne déplacements et matériel, donc pression sur l’environnement. Il n’y a qu’une solution raisonnable, la simplicité volontaire, vivre sans voiture, sans téléphone et sans télévision des rapports de proximité, comme à une époque où on n’était pas plus malheureux pour autant. Sinon, après le tsunami financier, il y aura un krach écologique et le rationnement dans le désordre de conflits démultipliés.
C’est ce que je dirais si j’étais un journaliste du Monde relatant la pression des milieux industriels qui vont torpiller le plan climat.