Dans le cadre d’un programme de recherche lancé par la Commission européenne, on a évalué l’impact du réchauffement climatique pour le Vieux continent. L’Europe pourrait « gagner » de 2,1 à 4,4°C de température moyenne d’ici à 2080, ce qui provoquerait une baisse de 6,4 à 10,7 % de la superficie des terres cultivables, mais une croissance potentielle des forêts. La perte de biodiversité serait importante sur l’ensemble du continent, le noisetier aurait ainsi de fortes chances de disparaître complètement en France. Certaines régions en Europe du Nord pourraient même connaître des hausses de près de 6° C. Le pire est cependant possible car 5,8 à 44,3 millions d’Européens pourraient en 2080 vivre en situation de stress hydrique avec un effondrement de certaines activités agricoles, la grande majorité de ces futures zones semi-arides se situant sur le pourtour de la Méditerranée. Enfin l’assèchement de certains bassins rendra délicate, voire impossible, la production d’énergie hydroélectrique ou même nucléaire puisque les réacteurs ont besoins de fleuves à fort débit pour leur refroidissement.
Cette situation est la conséquence de trois défauts importants du raisonnement humain : se contenter de constater au lieu d’agir tout de suite contre les gaz à effet de serre d’origine anthropique, croire que les inconvénients seront sans doute contre-balancé par un gain en bois de chauffe, estimer que le pire sera toujours pour les autres. Il est vrai que cela fait si longtemps que certains attendent les lendemains qui chantent ou le paradis sur terre !
(écrit le 7.06.2006 par Michel Sourrouille)