Le thème central de la conférence des Nations unies sur le climat fin novembre 2005 à Montréal était centrée sur cette question cruciale : comment associer les pays du Sud au contrôle des émissions de gaz à effet de serre alors que leur contribution n’a pas été abordée lors du protocole de Kyoto de 1997 ? Il est vrai que la Chine en 2030 émettrait presque autant de gaz carbonique que les Etats-Unis alors que les catastrophes climatiques commencent déjà. Si le gouvernement japonais a décidé de limiter à 19°C la température dans tous les bureaux de l’administration, si des droits à polluer s’échangent sur le marché carbone, cela ne suffira pas: il faut que les pays du Nord montrent vraiment l’exemple, il faut que des pays comme la France divisent par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 pour que le monde puisse les diviser par deux, il faut aussi éliminer les passagers clandestins, ceux qui se disent. « Je ne fais rien et je compte sur les ajustements des autres pour régler le problème. » C’est le problème classique de la coopération, si tous les pays n’agissent pas dans des proportions équitables, les vertueux seront économiquement désavantagés et tous souffriront des conséquences de l’inaction des fautifs. Lors de son discours de 2700 mots (sur la loi sur l’énergie), le président Bush a été incapable de simplement mentionner le changement climatique, le réchauffement ou les gaz à effet de serre.
La Biosphère fonctionne selon un système d’autorégulation très complexe, les humains ont cru qu’il suffisait de s’appuyer sur les mécanismes autorégulateurs du marché et la variation des prix. Maintenant les Etats doivent intervenir pour augmenter structurellement les prix des énergies fossiles, et cela ne pourra se faire que par une gouvernance mondiale, une OME (organisation mondiale de l’environnement) qui sera créée lorsqu’il sera trop tard… Les raffineries de pétrole mériteraient donc qu’on les fasse sauter.
(écrit le 5.02.2006 par Michel Sourrouille)