Le marché international du dioxyde de carbone sur lequel les crédits d’émission de CO2 pourront être échangés par des Etats, des industriels ou même des particuliers, ne sera opérationnel qu’en 2008 : c’est la date du début des efforts de réduction auxquels se sont engagés les pays signataires du protocole de Kyoto. Mais le marché européen des quotas de CO2 (un quota équivalent à un crédit) fonctionne déjà depuis début 2005. Le crédit carbone est passé de 7 euros à l’ouverture de ce nouveau marché à presque 30 euros en avril 2006, pour chuter aux alentours de 10 euros fin mai 2006. Cette volatilité des cours tient à la procédure utilisée, étatique dans ses fondements, de marché dans sa réalisation. En effet, la chute du crédit carbone ne résulte pas du fait que les industriels ont émis moins de gaz à effet de serre, mais résulte seulement du fait que les émissions sont inférieures de 44 millions de tonnes au plafond de quotas attribué unilatéralement par les compromis étatiques européens en 2005 pour les 21 pays membres.
Le nouveau plan d’allocation (à remettre par chaque pays avant le 30 juin à la Commission européenne) devrait être plus réaliste, mais où est la réalité de ce qu’il faudrait émettre ? Greenpeace, s’appuyant sur un rapport d’Ecofys, demande que la France, avec ses 13 % d’excédent, accepte que son quota passe de 150 à 135 millions de tonnes de CO2.
Heureusement que la Biosphère se fout complètement du réchauffement climatique, elle en en connu d’autres et des bien pires. Mais pour la très récente espèce homo sapiens et ses tergiversations, l’avenir est loin d’être assuré…
(écrit le 5.07.2006 par Michel Sourrouille)