Le gouvernement français a présenté en juin dernier le chiffre de 149,72 millions de quotas annuels (soit autant de tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère) pour la période 2008-2012. Ce chiffre est d’autant plus arbitraire que le quota précédent (151 millions de tonnes) s’est déjà révélé complètement surévalué. En effet, la commission d’examen du plan national d’affectation des quotas calcule son chiffre à partir des prévisions de croissance des industriels eux-mêmes, donc les statistiques sont systématiquement gonflées. Cette décision montre clairement que Matignon (le premier ministre) arbitre pour les industriels et pour le ministère des finances, contre le ministère de l’écologie et l’évidence. Le plafond obtenu ne pénalisera pas les installations polluantes qui n’auront pas à acheter les quotas qui leur manquent sur le marché de CO2 mis en place début 2005. On détériore ainsi le fonctionnement du marché des droits à polluer et on s’éloigne des objectifs de Kyoto. Greenpeace dénonce « le manque de cohérence et de courage de la politique climatique du gouvernement Villepin ».
La Biosphère ne plaindra pas les habitants des pays riches lors des convulsions politiques et socio-économiques qu’entraînera leur insouciance, elle plaint déjà tous les éco-réfugiés des pays pauvres qui seront de plus en plus nombreux.
(écrit le 19.09.2006 par Michel Sourrouille)