Les arbres savent lutter contre le manque d’eau en régulant leur consommation. Leurs stomates, cet organe microscopique de l’épiderme des feuilles qui leur sert aux échanges gazeux, se ferment. En condamnant ces ouvertures par lesquelles les échanges avec le milieu extérieur s’établissent, les arbres économisent leur eau. Ils le font aussi en faisant tomber prématurément leurs feuilles, ce sacrifice leur permet de sauver leurs organes pérennes. Mais la médaille à son revers. Contraints de stopper leurs échanges avec l’extérieur, les arbres n’assimilent plus le carbone atmosphérique. Les arbres dont les stomates sont fermés ne jouent plus leur rôle de puits de carbone, et ne freinent plus l’effet de serre. La séquestration du CO2 par la forêt française a ainsi fortement diminué en 2003, de 30 % à presque totalement selon les régions. En effet, si l’augmentation du taux de CO2 stimule la photosynthèse et constitue un combustible pour la croissance des arbres, les besoins en eau des arbres augmentent en proportion et les déficits de pluie contrecarrent ces bénéfices ! De toute façon, plus les sécheresses sont répétées, plus les réserves en carbone baissent, plus les arbres sont en difficulté car ils puisent alors dans un capital non renouvelé.
Les humains ne savent pas lutter contre le réchauffement climatique en régulant leur propre consommation d’énergie fossile. Pourtant il n’y a personne dans la Biosphère qui leur viendra en aide, la règle dans la Nature est qu’il faut d’abord s’aider soi-même.
(écrit le 22.09.2006 par Michel Sourrouille)