Le chiffre à retenir : 9 % par an
Une étude de la revue Nature montrait en 2009 qu’il fallait faire décroître de 3,7 % par an les émissions de gaz à effet de serre pour rester sous la barre des 2 degrés de réchauffement. Un tel effort est considérable : même en 2008-2009, deux années de récession, les émissions n’ont baissé que de 1,3 %. Or, plus on tarde à engager cet effort, plus il devient colossal : désormais, c’est de 9 % par an qu’il faudrait réduire les émissions.Il y a urgence à agir, sinon la dégradation climatique va s’accélérer.
L’inertie politique face à l’urgence climatique :
– Les responsables politiques agissent avec le climat comme si le temps ne comptait pas. « Les négociations climatiques avancent à une vitesse d’escargot », confiait le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
– Les promesses faites à Copenhague en 2009 sont restées en plan : sur les 100 milliards de dollars par an promis d’ici à 2020 par les pays riches aux plus pauvres, 10 seulement ont été provisionnés par une trentaine d’Etats.
Les croyances sans fondements du MONDE :
– croire qu’il y a des technologies propres (solaire, hydrogène…) qui deviennent réalité, c’est oublier que jusqu’à présent on ne substitue pas une source d’énergie à une autre, on les ajoute. Pour faire autrement, il faudrait diminuer les besoins (la consommation) de tous ceux qui vivent à l’occidentale, et çà LE MONDE est à mille lieux de l’envisager. Il suffit de voir leurs pubs pour la mode et les bagnoles pour s’en rendre compte.
– croire que les deux premiers pollueurs de la planète, la Chine et les Etats-Unis, ont pris conscience de leurs responsabilités, c’est de la poudre aux yeux. Ces deux pays et leurs dirgeants n’ont encore qu’un seul mot à la bouche, croissance… et donc surplus d’émissions de gaz à effet de serre.
Source : édditorial LE MONDE du 12 septembre 2015, Climat : regarder la réalité en face