Qui dit croissance économique dit réchauffement climatique

« Tout le monde parle du réchauffement climatique, mais pour autant il ne s’agit pas d’une prise de conscience, qui serait réjouissante, puisque les responsables politiques et économiques n’intègrent pas cette donnée dans leur stratégie, tant les révulse cette équation implacable : croissance = réchauffement.

Des plus grands Etats aux plus petites communes, la religion est la même : croissance, croissance, croissance ! Quelques exemples. La France veut atteindre le nombre de 100 millions de touristes par an, sans se soucier de l’impact écologique de cette déferlante ; le ministre de l’économie inonde les routes de cars, c’est bon pour Chausson et pour l’emploi, et personne n’a le mauvais goût de se demander si ce choix va dans la bonne direction ; quant au président de la République, il rêve d’un sommet du climat qui assure son triomphe, alors que l’échec est programmé. La croissance telle qu’on la conçoit aujourd’hui est mathématiquement synonyme de réchauffement climatique et d’épuisement des ressources. L’économie n’est évidemment pas en reste, qui voit dans l’effondrement des prix des carburants fossiles – qui est en soi une catastrophe – une merveilleuse opportunité ! C’est extrêmement regrettable parce que chaque année perdue dégrade un peu plus le monde où vivront nos descendants, chaque année perdue prépare les gigantesques migrations climatiques à venir, lorsque la surface des terres habitables de la planète aura diminué tandis que la population aura explosé.

On réalise qu’aucun parti n’a empoigné les problèmes brûlants qui seront les nôtres demain. Autant flatter l’électeur avec les valeurs du passé, qui font encore recette puisque l’électeur n’aime pas les changements de paradigme, surtout s’ils touchent à sa voiture, à son confort et à ses loisirs… En somme, on peut voter pour qui l’on veut, le résultat sera toujours le même. »

( http://www.letemps.ch/opinions/2015/10/13/monde-politique-economique-rechauffement-climatique-existe)

1 réflexion sur “Qui dit croissance économique dit réchauffement climatique”

  1. Je suis d’accord avec la quasi-totalité de cet article.
    Vous écrivez néanmoins : « puisque l’électeur n’aime pas les changements de paradigme, surtout s’ils touchent à sa voiture, à son confort et à ses loisirs ».
    Il serait bon de préciser que les gens dont les profits sont bénéficiaires du réchauffement climatique sont les grands patrons milliardaires (lesquels patrons détiennent plus de la moitié des richesses sans représenter plus de 0,01% de la population mondiale), et absolument pas les membres des classes moyennes et populaires, encore moins les personnes encore plus pauvres.
    On me répondra peut-être qu’il y a parmi les prolétaires des gens qui se déplacent en voitures polluantes. Certes, mais c’est à cause de l’inexistence de transports en commun qui soient corrects, laquelle inexistence ne profite au pouvoir d’achat de personne parmi les intéressés.

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