Bill McKibben a fondé en 2007 l’association 350.org, fer de lance du mouvement pour le « désinvestissement », qui enjoint aux investisseurs de cesser d’injecter leurs fonds dans les sociétés extractrices de ressources fossiles – gaz, pétrole, charbon*.
Des chiffres
L’organisation 350.org a un budget de 10 millions de dollars annuels, soit 27 400 dollars par jour
Exxon dépense environ 100 millions de dollars par jour, uniquement pour ses opérations de prospection de nouveaux gisements d’hydrocarbures.
La valeur des industries fossiles est calculée sur la quantité de ressources fossiles qu’elles sont susceptibles d’exploiter, soit environ 3 000 milliards de tonnes de carbone
Nous ne pouvons brûler que 500 milliards de ressources fossiles pour rester en dessous des 2 °C de réchauffement.
Le climatologue James Hansen a calculé comme seuil de sécurité une concentration limite de dioxyde de carbone [CO2], soit 350 ppm [parties par million].
Ce seuil a été franchi vers 1990 et la concentration actuelle de CO2 est d’environ 400 ppm.
Des lettres
Nous ne voulons pas nous retrouver contraints à survivre dans un monde devenu à peine vivable. Par l’acidification des océans, par la submersion des îles du Pacifique Sud, par le déracinement de réfugiés climatiques en Afrique et dans le sous-continent indien, par la recrudescence des tempêtes et ouragans, l’écocide en cours violente l’ensemble des êtres vivants, des écosystèmes et des sociétés, menaçant les droits des générations futures.
« Que valent les promesses de François Hollande et des négociateurs d’obtenir un “accord historique” à Paris et de “tout faire” pour rester en deçà des 2 °C [de réchauffement], si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste ?« , questionnent aujourd’hui les associations environnementales. Il ne s’agit plus de forer, il faut obligatoirement laisser sous terre une grande partie de ce qu’on sait déjà extraire. Selon les études, pour avoir 50 % de chances de maintenir le réchauffement climatique en dessous de deux degrés, le monde doit laisser 66 % des réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz dans le sous-sol. Pour que cette probabilité soit de 80 %, nous devons nous abstenir de toucher à 80 % de ces réserves.
* LE MONDE du 29-30 novembre 2015, Bill McKibben, bête noire des énergies fossiles
Mais…on ne va pas le faire, on va tout extraire, les quelques mesures envisagées (si encore elles sont appliquées) n’auront au pire qu’un effet de transfert d’un secteur de consommation à l’autre et ne conduiront au mieux qu’à un léger report de quelques années.
Nous sommes à 400 ppm de CO2 et en « gagnons » un peu plus de 2 par an, alors franchement que nous atteignions les 600 ppm (oui !) en 2100 ou en 2130…. quelle importance pour la nature ? Il n’y a pas d’autre solution qu’un très fort mouvement de rétractation économique et démographique, ces deux options sont absolument hors de l’esprit des négociateurs de la COP 21. Dans ce cas on discute pour rien, nous allons dans le mur et qu’importe qu’il soit à 10 ou 12 mètres, on a plus le temps de l’éviter ni de freiner, c’était en gros le message qu’avait transmis François Cavanna à l’association Démographie Responsable quand elle l’avait entretenu du sujet. Je crains qu’il n’ait eu raison.
Les folles fuites en avant technologiques d’une Maud Fontenoy, la négation démographique d’un Pierre Rabhi, les alarmes répétées d’un Nicolas Hulot, l’obsession gauchisante d’EELV, tout cela nous mènera au même résultat : l’échec pour n’avoir pas voulu voir l’essentiel, nous devons nous faire beaucoup plus modestes sur la planète, le reste est illusion.
Je reprendrai indéfiniment cette phrase d’Alain Gras : » l’Avenir de l’humanité passe par l’établissement d’un rapport plus humble avec la planète. » Personne ou presque n’y est préparé, donc…
Mais…on ne va pas le faire, on va tout extraire, les quelques mesures envisagées (si encore elles sont appliquées) n’auront au pire qu’un effet de transfert d’un secteur de consommation à l’autre et ne conduiront au mieux qu’à un léger report de quelques années.
Nous sommes à 400 ppm de CO2 et en « gagnons » un peu plus de 2 par an, alors franchement que nous atteignions les 600 ppm (oui !) en 2100 ou en 2130…. quelle importance pour la nature ? Il n’y a pas d’autre solution qu’un très fort mouvement de rétractation économique et démographique, ces deux options sont absolument hors de l’esprit des négociateurs de la COP 21. Dans ce cas on discute pour rien, nous allons dans le mur et qu’importe qu’il soit à 10 ou 12 mètres, on a plus le temps de l’éviter ni de freiner, c’était en gros le message qu’avait transmis François Cavanna à l’association Démographie Responsable quand elle l’avait entretenu du sujet. Je crains qu’il n’ait eu raison.
Les folles fuites en avant technologiques d’une Maud Fontenoy, la négation démographique d’un Pierre Rabhi, les alarmes répétées d’un Nicolas Hulot, l’obsession gauchisante d’EELV, tout cela nous mènera au même résultat : l’échec pour n’avoir pas voulu voir l’essentiel, nous devons nous faire beaucoup plus modestes sur la planète, le reste est illusion.
Je reprendrai indéfiniment cette phrase d’Alain Gras : » l’Avenir de l’humanité passe par l’établissement d’un rapport plus humble avec la planète. » Personne ou presque n’y est préparé, donc…