L’espace public est le lieu de toutes les expressions : si la pub veut faire sa pub, qu’elle accepte donc les phrases des anti-pub. C’est ça la démocratie, l’expression de tous et pas uniquement celle des marchands. En janvier 2007, sept membres du Collectif des déboulonneurs ont pourtant comparu devant le tribunal correctionnel pour inscription de slogans anti-publicitaires sur des panneaux d’affichage. En mars, le verdict tombe : un euro d’amende, alors que 500 euros étaient requis ! Les faits ont en effet été requalifiés en « dégradation légère ». Ces barbouillages d’affiches, réalisés au grand jour, avaient d’ailleurs pour objectif de pouvoir s’expliquer devant la justice pour se faire entendre des médias et du public ; on suivait la même logique de désobéissance civile que les faucheurs volontaires d’OGM. Les anti-pub ont aussi proposé aux présidentiables français de se prononcer sur une réduction des formats d’affichage avec une taille maximum de 50×70 centimètres, une taille suffisante pour qu’on ne voit presque plus les affiches. La Biosphère commence à se défendre par ses propres moyens, mais les dégâts provoqués par l’activisme humain sont déjà immenses. Alors, devenez militants écologistes, soyez éco-citoyens, casseurs de pub, faucheurs volontaires d’OGM, objecteurs de croissance… Comme dirait sans doute José Bové, mieux vaut être en prison et libre que prisonnier de la société marchande.