Les objectifs et proposition du pacte écologique de 2006 sont le fruit d’une réflexion collective, arbitrée par Nicolas Hulot, du Comité de veille écologique. Celui-ci a été constitué en 2000 pour doter la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme d’un corps de doctrine dans les domaines scientifique, économique et juridique. Les travaux du comité donnèrent lieu à des dizaines d’heures de débats entre des hommes et des femmes grands spécialistes de leur domaines respectifs : Roland Albignac, Robert Barbault, Jean-Paul Besset, Dominique Bourg, Patrick Criqui, Nicolas d’Almeida, Philippe Desbrosses, Christian Dubois, Marc Dufumier, Pierre-Henri Gouyon, Alain Grandjean, Alain Grimfeld, François Guérold. Jean-Marc Jancovici, Lylian Le Goff, Yvon Le Maho, Thierry Libaert, Philippe Marzolf, Marie-Antoinette Mélières, François Moutou, Pascal Picq, Jean-Pierre Raffin, Martine Rémond-Gouilloud et Jacques Weber. Pour que la richesses des échange ne rime pas avec cacophonie, Nicolas Hulot a opéré une synthèse et rendu les arbitrages inévitables pour constituer les bases du pacte écologique.
Voyant que la précampagne de l’élection présidentielle de 2007 s’engageait sans que les questions d’écologie figurent si peu que ce soit au programme des candidats, ce pacte a proposé des avancées ambitieuse mais réalistes, et surtout juridiquement et institutionnellement applicables par le nouveau président dès le début de son mandat.
En agrégeant toutes les crises à un niveau inouï, en combinant inégalités des richesses et pénurie des ressources, le drame écologique a une capacité de nuisance sans précédent : celle de nous ramener au pire de l’homme et de la barbarie. Face à la catastrophe annoncée, les humains vont réagir à leur manière, selon deux modalités contradictoires. Pour une part, les violences seront exacerbées, qu’elles s’exercent entre les humains ou pour piller les dernières ressources accessibles. Nous ferons aussi appel à la raison, à la coopération, au sentiment d’interdépendance. Nous ne pouvons pas déterminer à l’avance ce qui l’emportera entre la face sombre de l’individu ou l’intelligence des situations. Mais l’impératif écologique nous offre la chance de construire un véritable mondialisme qui ne soit pas la mondialisation marchande, dont les effets pervers ne sont plus à démontrer, mais une mutualisation planétaire des ressources, des moyens et des cultures.
Source : Le pacte écologique de Nicolas Hulot (avec le Comité de veille écologique)
calmann-lévy 2006