Benoît 16 a toujours vécu dans un milieu ecclésiastique. Il a très peu voyagé, il est resté enfermé au Vatican où il est préservé des critiques. Il défend l’idée du petit troupeau, comme les intégristes. L’église risque donc de devenir une secte. C’est le point de vue d’Hans Küng, auquel le Vatican a retiré le droit d’enseigner la théologie car il prônait aussi bien la fin du célibat des prêtres que l’ouverture sur la contraception (LeMonde du 25 février). Hans Küng a compris les mouvements de contestation de 1968, Joseph Ratzinger s’était au contraire figé dans son dogme. Hans Küng rêve d’un rapprochement entre les religions susceptible de créer une éthique universelle applicable autant aux rapports sociaux qu’à l’environnement. Il rêve.
Jamais une religion révélée ne pourra permettre l’unité de l’espérance humaine. Il faut au contraire bâtir une nouvelle éthique enracinée dans nos conditions objectives d’existence, la Biosphère. Voici quelques pistes de réflexion possible :
– L’homme sait que pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée. Comme une mère !
– Tant que l’humain et la nature ne seront pas placés au cœur de nos préoccupations, l’évolution positive de l’histoire est impossible.
– Les religions devraient être au front de l’écologie. Toutes proclament que notre planète est l’œuvre du créateur, mais aucune ne s’offusque de la voir polluée et détruite. Il y a là une sacrée contradiction.
– Il pourrait y avoir une magnifique plate-forme entre les religions qui pourraient s’entendre autour de ce dénominateur commun : protéger la terre, l’eau, la planète, la vie ; honorer « l’œuvre divine ».