Socialisation de la nature de Philippe Saint Marc (Stock 1971)
« Ce serait une étrange erreur que penser conserver la Nature en maintenant inchangé le système économique qui la détruit. Matérialisme, libéralisme, urbanisation aggravent en effet considérablement la pénurie de Nature résultat de l’encombrement de l’espace par la croissance démographique et économique. Tant que notre civilisation matérialiste donnera au milieu naturel une grande valeur lorsqu’il est détruit, une valeur faible lorsqu’il est sauvegardé, comment s’étonner qu’il disparaisse ?
La seule réponse, la clef de voûte de cette construction nouvelle est la socialisation de la Nature. Ce serait reconnaître qu’elle est le bien commun universel, qu’elle doit être ouverte à tous et que son maintien est une mission de service public. D’où la nécessité d’affecter une forte part du Revenu National à un « budget de la Nature » et d’en faire supporter le poids principal aux responsables des nuisances : les pollueurs doivent être les payeurs. Cette civilisation nouvelle devra donner la primauté aux biens immatériels sur les biens matériels, au socialisme sur le libéralisme, à la ruralisation sur l’urbanisation. »
extrait du livre« L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre) en librairie depuis le 11 juillet 2016