Le supplément économique du Monde du 7 avril s’interroge gravement : « C’est quand la reprise ? ». Le dossier intérieur titre : « Quelle forme aura la croissance ? » Pas de doute à avoir, il n’y aurait pas décroissance. Mais dans le cœur de l’article, il n’y a pas de réponse catégorique. Les pronostics vont de la courbe en V (rebond rapide et brutal) jusqu’à une spirale du type Grande Dépression des années 1930. Les statisticiens restent donc perplexes devant des indicateurs qui peuvent atteindre des valeurs extrêmes : un monde nouveau s’ouvre à nous. Moi j’ai une certitude, la décroissance a commencé (baisse prévue du PIB mondial en 2009), elle va se perpétuer. Analysons les moteurs de la croissance.
Le commerce extérieur va se contracter, les tensions protectionnistes augmentent avec la crise et l’idée d’une relocalisation nécessaire des activités fait son chemin. D’ailleurs les Chinois se mordent les doigts d’avoir basé l’essentiel de leur développement sur la promotion des exportations. De plus, dans un contexte de surconsommation de la classe moyenne mondiale, nous ne pouvons plus compter sur la demande des consommateurs pour relancer la demande. Si Barack Obama veut rompre avec « la dépense frénétique des Américains », une double page pub du Monde du 7 avril vante encore le système chauffe-nuque Airwave « pour créer une véritable écharpe d’air chaud autour du cou et de la tête » dans une bagnole. Face à de telles contradictions, il est déjà possible de détecter un certain degré d’ambivalence de la part des consommateurs. En effet il existe un large sentiment de désenchantement par rapport aux bienfaits supposés de la consommation (le chauffe-nuque) qui sont annulés par le stress, la pollution, les problèmes de circulation, l’obésité, etc. Quant aux investissements, ils ne sont effectivement réalisés que si la demande globale (exportation et consommation) est prévue en expansion, ce dont on vient de démontrer l’impossibilité durable.
En fait, les moteurs de la croissance du système thermo-industriel commencent par devenir des moteurs de décroissance. La Biosphère s’en réjouit : moins d’activité économique veut dire moins de perturbations pour les écosystèmes…
Enfin les théories du blog Biosphère seraient-elles en train de se réaliser ? Souhaitons le pour cette unique planète nourricière, Gaïa en est le nom, et son charisme naturel vaut bien toutes ces fadaises religieuses et leurs dogmes.