Le parti des écolos EELV (Europe Ecologie Les Verts) est sans doute l’organisation politique où la réflexion est la plus intense. De nombreuses commissions et groupes de travail existent, y compris sur l’économie écologique et la démographie. Ils sont ouverts à tous, et pas uniquement aux membres d’EELV, c’est à savoir. A l’approche de la présidentielle, les propositions émergent. Voici celle de la commission esperanto-langues :
« Pour diminuer le quasi monopole d’une langue nationale dans les relations mondiales et pour favoriser les échanges entre les peuples de l’UE, nous encourageons le soutien et la promotion de l’usage d’une langue auxiliaire internationale, régulière, neutre et équitable telle que l’espéranto, ainsi que son enseignement expérimental dans le système scolaire parallèlement à d’autres langues… Les possibilités offertes par une langue telle que l’espéranto et le lien culture-langue seront examinées sans a priori dogmatique ou vision passéiste. Le poids de l’anglais et la généralisation abusive de son enseignement devront être examinés de manière sérieuse (sans exclure le renforcement de l’enseignement de cette langue là ou cela est pertinent). Les objectifs finaux devront être adaptés aux besoins réels et à la motivation des apprenants...»
Dans son livre « L’écologie à l’épreuve du pouvoir », Michel Sourrouille est plus incisif : « La recherche d’un langage commun sera facilité par l’apprentissage à l’école d’une langue-pont entre les nations plutôt qu’à la démultiplication des langues étrangères. En 1887, Ludwik Zamenhof, un jeune médecin polonais polyglotte, lance les bases de l’espéranto : 7 500 mots d’usage courant, une grammaire très simplifiée de 16 règles ne connaissant pas d’exception, une langue si facile que le temps d’apprentissage en est réduit. Se limiter à la langue maternelle et à l’espéranto, ce n’est pas ce que cultivent les politiques aujourd’hui. La députée Barbara Pompili avait posé en 2012 une question écrite au ministre de l’Éducation nationale sur la pratique de l’espéranto : « L’usage de cette langue est reconnu pour son intérêt dans les échanges entre les peuples et son action en faveur de l’amitié transnationale. L’apprentissage de l’espéranto est également considéré comme relativement aisé, notamment pour les jeunes. C’est pourquoi je demande s’il est envisagé que l’espéranto puisse devenir une option facultative au baccalauréat. » Le ridicule de la réponse officielle qui laisse penser à une infériorité de l’espéranto sur le bambara laisse pantois. Notre mère la Terre a pourtant besoin de l’élaboration d’un langage commun aux humains. Puisque les relations intercommunautaires oscillent trop souvent entre l’indifférence et le mépris, il est nécessaire que l’échange verbal puisse au moins être compris par les deux parties. L’étude de l’espéranto devra devenir obligatoire à la rentrée scolaire de septembre 2018, dès la grande classe de maternelle, pour être programmée année après année dans les autres niveaux de l’école élémentaire. »
Je n’ai pas compris, monsieur Barthès, si vous remettez en cause ce que j’ai écrit à propos de l’espéranto ou bien si votre commentaire n’est qu’une simple satyre dénonçant ce capitalisme pollueur que l’humanité s’obstinent bêtement à défendre.
Au cas où ce que vous avez écrit soit à prendre au premier degré (ce que j’espère ne pas être le cas), le mot « pourrons » n’est qu’un simple indicatif futur. Et puisqu’il existe une langue dotée d’une clarté dont celles classiques sont dépourvues, autant l’adopter.
Exemple de conditionnel futur :
Si demain l’humanité devient raisonnable, nous pourrons envisager l’avenir.
Si demain l’esperanto est capable de rendre réel ce « conditionnel futur improbable » (versions sophistiquée du simple conditionnel futur) il faut d’urgence l’enseigner dans toutes les écoles.
Autres vertus de l’espéranto, outre celles évoqués : la possibilité de faire avec lui des phrases univoques indépendantes de tout contexte subjectif.
Je peux citer comme exemple parmi tant d’autres, le fait que cette langue permette de construire, via les temps composés, un équivalent de « conditionnel futur » qui puisse être distingué du conditionnel présent, conditionnel futur que ni l’anglais ni le français ni l’italien ni l’espagnol n’ont.