La prévention et la résolution non violente des conflits représente une valeur fondamentale de l’écologie politique. Elle s’avère indispensable pour analyser et répondre à la montée des crises sur la sécurité internationale : raréfaction des matières premières et des énergies non renouvelables, crises alimentaires, diminution des ressources en eau potable, dérèglement climatique entraînant l’élévation du niveau des mers générant des mouvements massifs de populations et d’inégalités économiques entre les peuples. La politique étrangère de la France en matière de sécurité collective doit donc contribuer à la mise en place d’un nouvel ordre mondial organisé dans le cadre des Nations Unies dûment démocratisée. Les écologistes proposent de :
– remettre en cause le dogme de la dissuasion nucléaire : il faut relancer le démantèlement et arrêter le programme de modernisation des armes nucléaires (missiles M 51, arrêt de la nouvelle tête nucléaire océanique, fin des accords de modernisation des armes nucléaires avec la Grande-Bretagne).
– à court terme la France doit respecter les dispositions du traité de non-prolifération nucléaire, s’opposer au bouclier antimissile en Europe. Elle devra souscrire à tout projet de dénucléarisation de l’Europe (comme cela existe déjà en Océanie, Amériques du Sud, etc.). La France devra aussi soutenir le projet d’un traité universel d’interdiction des armes nucléaires (actuellement porté par 139 États, à l’initiative d’ICAN – réseau international pour le désarmement nucléaire).
– les opérations militaires de la France devront être sous mandat international catégorique et sous contrôle démocratique renforcée du Parlement. Sans tarder la France devra se retirer du commandement intégré de l’OTAN, et s’opposer aux armes nucléaires US stationnées en Europe. Le Parlement devra être systématiquement consulté pour toute intervention extérieure dans un délai les plus brefs.
– prioriser la dimension européenne de notre défense : Le projet d’Europe fédérale passe par une véritable politique européenne de sécurité et de défense (PESD) dotée d’une réelle capacité d’intervention civile et militaire (Forces d’interposition dûment formées à la prévention et résolution non violente des conflits). Créer un service civil européen pour porter un message de paix par des actions internationales de terrain. Inscrire la condition militaire dans une nouvelle approche privilégiant les droits civiques du soldat et de la sécurité du combattant. Le droit d’adhérer à un syndicat et la liberté d’expression seront accordés aux militaires en tenant compte de la spécificité de leur métier.
– Une planète pacifiée : Comme les réformes défendues par les écologistes ne peuvent se faire sur une planète en perpétuel conflit, une de leurs principales priorités reste bien entendu la paix. En plus de son action pour le désarmement nucléaire, la France doit montrer la voie pour la ratification et l’application de la Convention sur les armes chimiques et bactériologiques. Son action au sein des Nations unies doit œuvrer pour la disparition de ce type d’armes. La France, troisième exportateur d’armes dans le monde, devra agir pour une réduction et une reconversion substantielle de l’industrie de l’armement. La France proposera de créer une organisation mondiale de réduction de l’armement et commencer par rendre effective un contrôle national du marché des armes. 1% du budget de la défense sera consacré à la formation à la non violence, à la polémologie, etc. Une politique internationale et de sécurité devra encadrer strictement le secret défense d’État, notamment pour connaître l’application de la France dans les conflits (entre autres celui du Rwanda entre 1990 et 1994). La fermeture et le démantèlement des bases militaires françaises à l’extérieur seront programmées dans la mandature. La présence à Djibouti, qui se justifierait par l’instabilité régional Éthiopie, Érythrée, Somalie, et la protection du détroit de Bab El Mandeb seront renégociés dans le cadre d’un mandat international. Nous fermerons la base d’Abu Dhabi qui s’inscrit dans un objectif de vente d’armes aux pays du golfe, politique belliciste et mercantile.
Source : commission paix et désarmement d’EELV