L’écologie prime sur l’économie. L’espèce humaine dépend avant tout de la capacité de la planète à supporter nos activités, nous dépendons des contraintes écologiques. Les dangers qui nous menacent sont bien documentés : changement climatique, perte de biodiversité, changements d’affectation et dégradation des sols, épuisement des réserves de nourriture (eau, réserves marines), épuisement des ressources minières, pollution. Nous ne pouvons plus vivre à crédit sur les prodigalités de la nature, nous commençons déjà à en payer les intérêts. La planète ne sera apaisé que si tous les humains (et les non-humains) y trouvent leur compte, c’est-à-dire que les ressources de la planète soient équitablement partagées entre nos besoins et le respect de la biodiversité. Ce ne sont pas de simples mesures financières qui seront à la hauteur de ces défis, des mesures structurelles sont nécessaires ; la limitation de la consommation de certaines ressources ne pourra se faire que par des quotas. L’économie écologiste n’est pas compatible avec l’économie capitaliste. Celle-ci ne poursuit que des buts à courte vue ; elle se nourrit d’une croissance permanente alors que les ressources de la planète sont finies. Elle n’est pas compatible avec l’économie libérale. Sans règles, l’économie est soumise au pouvoir du plus fort au détriment du plus faible. Sans règles, il n’y a plus de principe de précaution ni d’anticipation des dégâts à venir. Elle n’est pas compatible avec l’économie de marché. Ce principe instaure une fallacieuse idée d’efficacité qui lamine la diversité des adaptations locales.
Nous devons trouver les moyens d’une transition douce avec le système en place. La première piste est de favoriser les économies locales. Il faut favoriser l’émergence d’une monnaie nationale complémentaire et de monnaies locales non soumises à la spéculation; les salaires et pensions devront, au moins partiellement, être réglées dans ces monnaies; les commerces auront obligation de les accepter et la reconversion en euros devra être interdite ou, à tout le moins, limitée. La création monétaire par le crédit est à proscrire, le volume monétaire en circulation doit correspondre aux ressources que la planète peut fournir sans que son équilibre soit mis en danger. Les détenteurs de surplus peuvent contourner la dépréciation de leur pécule en le plaçant en caisse d’épargne sans autre rémunération qu’une priorité pour récupérer les sommes en cas de besoin. La concurrence doit se faire sur le service rendu et la qualité des produits, pas sur le prix. La TVA doit être remplacée par une TVO (Taxe sur la Valeur d’Origine) où ce sont les matières premières qui sont taxées en fonction de leur pérennité et de leurs nuisances. Les traités de libre-échange, TAFTA, CETA, TiSA, ABE et APE, sont à proscrire, ils laminent les économies locales et multiplient des échanges gourmands en énergie. Certaines ressources, notamment les combustibles fossiles mais aussi les ressources minières sensibles, doivent être soumises à quotas en fonction de règles scientifiques. La publicité doit être réduite à un rôle d’information ; elle doit être sous l’égide d’un organisme d’Etat qui en contrôle le bien fondé et le volume de diffusion.
La gestion des espaces est un domaine dont l’économie doit se préoccuper. L’artificialisation de l’équivalent d’un département tous les 7 ans est suicidaire, les espaces naturels et agricoles doivent être strictement préservés. C’est bien une question économique qui entraîne les mesures suivantes : sanctuariser les espaces naturels et agricoles, favoriser une agriculture qui préserve la biodiversité, susciter le retour à la terre, l’agriculture bio nécessite plus de main-d’œuvre, susciter la végétalisation des villes pour raccourcir les circuits d’alimentation et atténuer les effets du réchauffement climatique. Nous avons un énorme effort de formation à entreprendre, les métiers d’une économie écologiste ne sont pas ceux d’une économie productiviste; entres autres, nous aurons un besoin de métiers manuels et de paysans dont les connaissances se sont largement diluées au fil du temps,
(résumé des travaux d’un groupe de travail sur l’économie écologique au sein d’EELV)
Selon son étymologie, l’économie c’est la gestion de la «maison». L’écologie en est sa connaissance, donc sa science. Déjà, comment pourrions-nous bien gérer quelque chose si nous le connaissons pas, ou alors mal ? L’écologie prime donc sur l’économie.
Nous constatons où nous a conduit le Capitalisme, cette idéologie ne visant que l’accumulation en perpétuelle croissance de capital, et ce par l’exploitation des hommes et de la nature. Le Capitalisme de par son essence même, ne peut pas se concilier avec la préservation de l’environnement. Même repeint en vert !
Or cette idéologie a également pollué nos imaginaires. Nos neurones sont désormais câblés pour penser que nous avons besoin d’argent pour vivre (or il ne se mange pas), et qu’à moins d’être rentier ou voleur, il nous fallait travailler ; plus exactement vendre nos forces musculaires ou intellectuelles pour obtenir cet argent. Pour beaucoup, le travail est une activité uniquement «alimentaire» qui perd de plus en plus de sens (ou de bon sens). D’ailleurs l’absence de sens de ce travail est aujourd’hui la cause d’une nouvelle maladie, le «brown-out» , qui vient s’ajouter aux «burn-out» et «bore-out»… Bref, c’est tout un imaginaire à décoloniser et à reconstruire, et pas seulement au sujet du travail et de l’économie.
Ci et là des expériences sont tentées, des économies locales fonctionnent sur des circuits-courts, des monnaies locales, des réseaux de solidarité et de mise en commun de moyens. Cependant nous restons toujours prisonniers du Système.
Le premier travail à faire, sur ce vaste chantier de «transition» … ne serait-il pas de redéfinir nos véritables besoins, de redonner un véritable sens à nos vies, et d’arrêter de croire que nous pourrions avoir le beurre et l’argent du beurre ?
Selon son étymologie, l’économie c’est la gestion de la «maison». L’écologie en est sa connaissance, donc sa science. Déjà, comment pourrions-nous bien gérer quelque chose si nous le connaissons pas, ou alors mal ? L’écologie prime donc sur l’économie.
Nous constatons où nous a conduit le Capitalisme, cette idéologie ne visant que l’accumulation en perpétuelle croissance de capital, et ce par l’exploitation des hommes et de la nature. Le Capitalisme de par son essence même, ne peut pas se concilier avec la préservation de l’environnement. Même repeint en vert !
Or cette idéologie a également pollué nos imaginaires. Nos neurones sont désormais câblés pour penser que nous avons besoin d’argent pour vivre (or il ne se mange pas), et qu’à moins d’être rentier ou voleur, il nous fallait travailler ; plus exactement vendre nos forces musculaires ou intellectuelles pour obtenir cet argent. Pour beaucoup, le travail est une activité uniquement «alimentaire» qui perd de plus en plus de sens (ou de bon sens). D’ailleurs l’absence de sens de ce travail est aujourd’hui la cause d’une nouvelle maladie, le «brown-out» , qui vient s’ajouter aux «burn-out» et «bore-out»… Bref, c’est tout un imaginaire à décoloniser et à reconstruire, et pas seulement au sujet du travail et de l’économie.
Ci et là des expériences sont tentées, des économies locales fonctionnent sur des circuits-courts, des monnaies locales, des réseaux de solidarité et de mise en commun de moyens. Cependant nous restons toujours prisonniers du Système.
Le premier travail à faire, sur ce vaste chantier de «transition» … ne serait-il pas de redéfinir nos véritables besoins, de redonner un véritable sens à nos vies, et d’arrêter de croire que nous pourrions avoir le beurre et l’argent du beurre ?