Benoît Hamon, le candidat « plus à gauche » de la primaire des gauches, passe déjà à la télévision*. Les écologistes applaudissent à un certain nombre de points programmatiques, se désolent pour beaucoup d’autres.
++, il plaide « l’abandon » du « mythe » de la croissance. « La croissance du produit intérieur brut, c’est une convention, mais la richesse économique ça ne dit pas le bonheur, le niveau de développement, d’inégalités… », a-t-il expliqué. « La course à la consommation nous mène à la catastrophe, la productivité nous mène à la catastrophe », assure encore le député des Yvelines qui estime que les efforts faits pour privilégier la croissance pendant le quinquennat écoulé n’ont pas eu d’effet sur celle-ci. Benoît est sur la bonne voie, mais il ne parle pas encore de l’aboutissement de sa démarche, la société de décroissance qu’il nous faudrait organiser.
+ , Environnement : « ce qui me choque c’est la remise en cause du principe de précaution ». Pour Benoît « dès qu’il existe un soupçon de dangerosité pour la santé des Français », il faut faire valoir « un principe de précaution ». Ce principe constitutionnalisé en 2005 grâce au président Chirac devrait être incontournable autant pour la gauche que pour la droite, n’est-ce pas M.Fillon ! Mais ce n’est qu’un des points particuliers de tous les désastres écologiques qui s’amoncellent, et cela il faudrait le dire pour aller plus loin.
–– , « On me prête de vouloir faire les 32 heures ». Benoît Hamon s’est défendu d’avoir jamais proposé d’abaisser la durée légale du travail, expliquant qu’il n’entendait pas revenir sur les 35 heures mais « encourager le temps partiel ». « Il faut accompagner les transitions », a-t-il plaidé, tous les emplois détruits par la robotisation ne seront pas recréés. Pour lui, ces transitions « vont amener les hommes et les femmes à travailler moins ». La transition écologique qui s’annonce, c’est la fin des énergies fossiles, donc la fin de la robotisation gaspilleuse d’énergie et la disparition de beaucoup d’emplois parasitaires. Il faudra travailler plus en utilisant ses bras et ses jambes tout en partageant l’emploi qui sera raréfié, mais cela est trop complexe pour M. Hamon.
– – – , Autre volet de son programme, la mise en place d’un revenu universel d’existence d’un montant de 535 euros par mois. Une mesure qui coûterait 300 milliards d’euros par an. En fait on déshabille Pierre pour habiller Paul : ce revenu universel comprendra l’ensemble des minimas sociaux déjà existants, ainsi que les allocations logement et familiales. Le financement sera comme d’habitude pour un politique incertain « réforme fiscale qui épargnera les classes moyennes et populaires » et « lutte contre l’évasion fiscale ». son idée de prélever des « cotisations sociales sur le travail des robots » est fantaisiste, relire le point précédent. Encore heureux qu’il n’ait pas parlé de revenu « inconditionnel ».
– – – – , légalisation du cannabis ! Interrogé sur sa proposition de légaliser le cannabis et non pas de simplement en dépénaliser l’usage, M. Hamon a expliqué qu’il souhaitait « consacrer l’argent mobilisé sur la répression à la prévention » de la consommation afin de lutter contre ce qui constitue « la principale économie de la drogue en France ». Comme si la légalisation du crime allait éradiquer la criminalité…
* LE MONDE du 10 décembre 2016, Ce qu’il faut retenir de Benoît Hamon dans « L’émission politique »
Bonjour
Benoit Hamon est en effet, « le candidat le plus à gauche » de ces primaires « des gauches ». Enfin, pour le moment…
Il « considère qu’il n’y a pas de gauches irréconciliables »… Il dit « C’est un aveu d’échec de penser le contraire . » Eh bien moi je pense le contraire. Et je suis fier d’avoir échoué !
Certes il a fait quelques progrès… il veut rompre avec le « mythe de la croissance ». Au moins, sur ce point il mérite un bon point.
Il remet en question la place du travail dans nos vies, il milite pour le revenu universel, il veut encourager le temps partiel… Ce sont-là de bonnes idées, qui méritent d’être débattues, et au niveau le plus large de la société. Par contre 32H par semaine … malgré tous ces robots et ces chômeurs … ça ne lui semble pas être une priorité. Je pense qu’il n’est pas encore prêt à entendre qu’en l’état actuel de nos moyens de production, 20H par semaine devraient largement suffire. 20 H par semaine, soit 4 H par jour de travail forcé (tripalium) , ça libèrerait déjà pas mal de temps pour faire autre chose (jardiner, cuisiner, s’occuper des enfants et des personnes âgées, etc, etc.)
Benoit Hamon ne nous dit pas grand chose, sinon rien… au sujet de cette machine a créer des faux besoins, la publicité.
Par contre il « veut lutter contre le poids des lobbies qui freinent la transition écologique ». C’est donc qu’il croit en cette « transition » (piège à cons) ; d’ailleurs il en parle beaucoup. Les lobbies de ceux qui poussent (éolien, photovoltaïque, bagnoles électriques…) seraient probablement ses alliés .
Benoit Hamon est un élève sérieux, mais il doit encore beaucoup travailler.
Peut mieux faire. Ou pas…