Les pauvres sont traditionnellement les victimes privilégiées des catastrophes d’origine naturelles, ils vont rester les principales victimes des catastrophes d’origine anthropique. Par la faute de l’homme, 60 % des services rendus par les écosystèmes sont en déclin. Or les paysans dépendent directement de ces écosystèmes. De plus les riches provoquent le réchauffement climatique, et ce sont les plus démunis qui vont en subir les conséquences. Ainsi s’exprime le rapport de l’ONU dans le cadre de la Stratégie internationale de réduction des risques (LeMonde du 19 mai).
Vous êtes un politique dans le monde occidental, vous savez que les catastrophes pénalisent surtout les pauvres des pays pauvres. Que faites-vous ? Rien. Pourquoi agir quand ce ne sont pas vos électeurs qui sont touchés par les risques émergents ! Il y a les invisibles de la représentation. Bien sûr les habitants du tiers-monde, les pauvres, les chômeurs, les exclus, les immigrés sans papier. Mais pour une considération bio-politique, il s’agit aussi des tiers-absents, à savoir les générations futures et les non-humains. Toutes ces catégories n’ont aucun droit de vote réel, ils ne peuvent qu’être ignorés dans les choix dits démocratiques qui sont pourtant trop souvent opérés à leur détriment.
Il faudrait donc que nos élus s’expriment non seulement pour les pauvres de tous les pays, mais aussi à la place des tiers-absents, comme un avocat s’exprime au nom de la victime. En résumé, nos politiques devraient penser et agir en privilégiant les équilibres à long terme, que ce soit dans la société humaine ou dans nos relations avec les écosystèmes. Mais quand on voit l’indigence des campagnes électorales en France en vue des élections européennes du 7 juin, nous savons déjà que les pauvres présents et futurs seront les éternels perdants.
Votez écolos, ce sera un moindre mal…