BOUM ! L’Afrique a 1,2 milliard d’habitants et en 2015 plus de 32 millions ont pris la route pour quitter leur pays d’origine. Ce continent arrivera à 2,5 milliard de personnes en 2050, une toute petite augmentation du pourcentage de projets de départ posera un problème majeur. « L’union européenne ne semble pas avoir vraiment pris la mesure du défi auquel elle pourrait avoir à faire face si la migration africaine continue sur sa lancée actuelle. Les dernières études scientifiques soulignent que le développement d’un pays permet, dans un premier temps, à plus d’individus de disposer des moyens de réaliser leur projet migratoire. »*
BOUM ! Le Sahel est une bombe démographique. La population des six pays francophones devrait être multipliée pas six : 89 millions en 2015, 240 millions en 2050, 540 millions en 2100. A cet horizon, le Niger à lui seul abriterait plus de 200 millions de personnes, contre une quinzaine aujourd’hui. Entre 3 et 5 millions de personnes ont quitté le Sahel depuis les indépendances. Elles seront probablement autour de 40 millions d’ici à la fin du siècle. Aujourd’hui, les frontières se referment partout. Pourtant les dirigeants de ces pays n’ont jamais considéré que maîtriser la croissance de la population était réellement important. Le développement devait permettre de régler tous les problèmes. Pour une fois LE MONDE** donne la parole à un malthusien, Michel Garenne, pour qui la maîtrise de la surpopulation doit devenir une priorité : « Il n’y aura pas assez de place et de ressources pour tout le monde… Dans l’Histoire, la surpopulation a toujours été résolue de la même façon : départs, guerres, famines, épidémies… Mais nous savons comment faire (pour y remédier) : la technique la plus efficace et éprouvée partout dans le monde est de donner accès à la contraception aux femmes en leur rendant visite chaque trimestre dans leur village… Même dans un pays en ruine, dès qu’on s’occupe des femmes, qu’on leur donne le choix, les résultats sont là. »
Les dirigeants occidentaux et la France en particulier, font comme si le sujet démographique n’existait pas. La question de la maîtrise de la fécondité n’est au programme d’aucun des candidats pour la présidentielle, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par EELV. Un présidentiable qui préparerait un avenir plus durable dirait trois choses. D’abord la France doit montrer l’exemple et rejeter toute sa législation soutenant une politique nataliste. Ensuite l’éducation de tous devrait permettre à chacun de maîtriser des notions comme malthusianisme, population optimum, capacité de charge d’un territoire, choix éclairé du nombre d’enfant à désirer, etc. Enfin l’aide publique au développement devrait comporter une part importante consacrée au planning familial. Mais il est déjà trop tard, la démographie a un facteur d’inertie encore plus important que la politique. La bombe démographique africaine va éclater et toute l’Europe va recevoir des éclats. Le problème migratoire a déjà commencé, il ne peut que s’amplifier.
* LE MONDE du 17 janvier 2017, Migrations africaines, le défi de demain
** LE MONDE du 17 janvier 2017, « Le Sahel est une bombe démographique »
Commencerait-on à en prendre conscience au Vatican ?
http://reinformation.tv/vatican-invite-paul-ehrlich-surpopulation-dolhein-64952-2/
Bonjour Teysseire A. Marie.
Que pourrais-je vous dire d’autre ? Bien sûr que je ne peux pas vous donner tort.
Peut-être après tout, n’est-il pas trop tard … pour désamorcer la bombe.
En tous cas, je ne suis pas démineur, et donc je ne peux qu’observer sagement en silence… sans rire ni pleurer.
Ceci dit, j’espère que mon petit bruit n’aura dérangé personne, et surtout qu’il n’aura pas contribué à empirer les Choses.
Sans doute avez-vous raison, Michel C, quand vous pensez qu’il ne nous reste que le silence…Cependant une prise de conscience générale même très tardive , nous permettrait peut-être de prévoir voire d’éviter quelques catastrophes.( Au moins, aurions nous la satisfaction de ne plus entendre des journalistes non informés et des démographes ou politiques aveugles et sourds pleurer sur la baisse de fécondité en France comme récemment!)
Michel Garenne, directeur de recherches à l’Institut de Recherche pour le Développement et intervenant dans de nombreuses institutions en lien étroit avec l’Afrique(Tchad, Niger, Sénégal…)a lancé ce cri d’alarme dans les pages du Monde, c’est notre infime tâche de le relayer au mieux sur les réseaux sociaux par exemple et comme depuis un an ou deux je vois ce genre de discours à contre-courant se multiplier (discours évidemment plus efficacement écoutables que les nôtres!), cela me donne l’espoir d’un silence moins mortel.
Monsieur Barthès, je ne peux là aussi qu’être d’accord :
– Mais à ce moment là , que ce soit untel ou tel… TOUS disent à tel ou tel moment des choses sur lesquelles nous leur donnerons raison. Mais il restera que d’une manière générale… tout ça ne nous avancera pas à grand chose.
-L’ IVG ne doit évidemment pas être perçue comme un moyen de limiter les naissances au même titre que la contraception. Cependant elle y participe aussi.
Je n’ai pas pris position de manière générale pour tel ou tel, j’ai juste évoqué un sujet sur lequel j’étais en plein accord avec eux. Ils ont raison à mes yeux sur les propos et les intentions que j’ai rapportés. Qu’il y ait par ailleurs des contradictions avec d’autres de leur points de vue, peut-être mais là, ils ont raison.
En ce qui concerne l’IVG, je le vois comme un moyen de sortir des situations impossibles mais pas comme un moyen de réguler les naissances, la vraie méthode est la contraception, l’IVG vient comme secours en cas d’échec de la contraception. En tant que méthode de limitation des naissances, je n’hésite pas à dire que ça me ferait horreur.
Bonjour Invite2018
Votre remarque très pertinente à propos de Sarkozy et de Dupont-Aigan illustre bien ce que je disais précédemment.
Ces gens là sont capables de tenir des discours absolument contradictoires, ne serait-ce que pour flatter telle ou telle frange de leur supposé électorat.
Laissons-les seulement pour ce qu’ils sont.
Attention monsieur Barthès, défendre la lutte contre l’explosion démographique, c’est non seulement énoncer le problème, mais aussi ne jamais défendre quoi que ce soit qui soit en contradiction avec l’idée.
Or, que Sarkozy déclare ne pas regretter les fermetures d’IVG de son quinquennat est un argument suffisant pour légitimement le classer, non pas dans la catégorie des « quelques exceptions », mais dans la catégorie des la masse politicienne aveugle.
Pareil pour Dupont-Aignan. Celui-ci, bien que faisant mine de ne pas exiger la reculade vis-à-vis de l’avortement et de la contraception, s’oppose néanmoins à toute trop grande avancées, alors même que stopper la croissance de notre nombre requiert inévitablement des bonds en avant massifs comparée auxquels l’offre actuel en Occident en matière d’IVG et de contraception ne soit rien.
Il ne reste que Waechter à qui je peux à priori accorder le bénéfice du doute (je ne sais quasiment rien de ses idées et programmes, je ne connais de lui que son nom et le fait qu’il ait été candidat en 1988).
Bonjour Monsieur Barthès
Comme vous savez, je me place du côté des « décroissants ». Je n’en suis évidemment pas un quelconque porte-parole. J’ai plusieurs fois eu l’occasion d’ échanger avec vous (et d’autres aussi) sur le problème de la démographie. Pour moi il ne s’agit donc pas d’un sujet tabou. Mais je comprends que lorsqu’il s’agit de faire du bruit pour rien ou pas grand chose, on puisse préférer le silence. Moi-même j’ai souvent besoin de silence.
Ceci dit, vous avez raison. Un véritable drame est en effet en train de se préparer, et pas seulement qu’en Afrique. Et La Cause de ce drame, ne sera que la compilation d’un tas de causes.
La plupart des hommes politiques, dites-vous, refusent de parler du problème démographique, sauf untel et untel qui ont dit, d’une façon ou d’une autre, que ce problème devrait-être placé au premier rang. C’est vrai. Hélas nous savons que ces gens-là sont capables de dire parfois de grandes choses, de « grandes et belles vérités historiques » … quitte à dire l’inverse quelque temps après, quitte à mener des politiques qui vont à l’encontre de ce qu’ils auront prêché. Je me souviens de celui qui disait « la maison brûle et nous regardons ailleurs » … et de cet autre, signataire du Pacte Hulot et qui quelques mois après, une fois élu, déclarait au sujet de l’écologie « ça commence à bien faire ! » Tout ça pour dire que ces gens là sont capables de dire n’importe quoi. Et d’ailleurs plus grand monde ne semble les écouter.
J’ai peut être la naïveté de croire, que ces gens-là ne sont pas aussi idiots qu’ils en ont l’air, et qu’ils voient assez bien dans quelle situation nous sommes aujourd’hui. J’ai peut-être la naïveté de croire qu’ils font ce qu’ils peuvent, certainement pas ce qu’ils veulent… qu’ ils font de leur mieux, en tous cas au mieux de leurs intérêts. Finalement ils font comme chacun d’entre nous.
Bref, nous sommes très mal partis ! Une fois avoir dit ça, il ne nous reste que le silence.
Un véritable drame est en train de se préparer qui va séparer les peuples, engendrer la violence et plonger l’Afrique dans le chaos. Ce drame c’est la multiplication par 20 de ses effectifs que le continent aura connu en un siècle et demi, de 1950 (200 millions d’habitants) 2100 (plus de 4 milliards selon les projections de l’ONU). C’est ingérable, il n’y a pas de bonne solution qui ne passe par une chute très forte de la fécondité.
La plupart des hommes politiques en effet refusent de parler du problème, soit qu’il l’ignorent et considèrent que la croissance de quelque nature qu’elle soit est toujours favorable, soit qu’ils craignent de se faire traiter de racistes en évoquant la question.
Qu’importe pour eux si demain des hommes meurent par millions à cause de leur prévenances mal venues, au moins auront-ils préservé leur image. Les deux articles que vous citez disent clairement les choses.
Petit bémol toutefois sur cette condamnation des politiques, il y a quelques exceptions:
– Nicolas Sarkozy d’abord qui a mis le problème au premier rang des préoccupations qui devraient être celles des dirigeants du monde et qui a proposé l’organisation de conférences sur la population au même titre qu’il en existent sur le climat (les COP).
– Nicolas Dupont Aignan qui a récemment déclaré ceci :
«Le choc démographique historique qui s’annonce en Afrique devrait être une obsession de tout futur chef d’État. La population pourrait y croître dans les années à venir d’un million d’individus. Si je suis président de la République, il y aura une carte de l’Afrique placardée dans mon bureau».
– L’ancien candidat à la présidence de la République, Antoine Waechter est également conscient de la menace.
Il existe donc un peu de lucidité, travaillons à ce qu’elle soit plus partagée.
Il n’y a hélas aucune réaction similaire du côté des positions officielles d’EELV, tout au contraire, ils ne veulent même pas entendre parler de la question, c’est un comble de voir le principal parti écologiste ignorer le principal problème sur un a priori idéologique et en ignorance complète des faits. Il est beaucoup plus facile de dire une fois pour toute que tout est de la faute des américains. L’honneur de gauche est sauf, le sort des peuples passera après.
Même silence du côté d »écologistes moins politiques comme Pierre Rabhi (très sévère sur le sujet) et Nicolas Hulot, hélas ! Même chose du côté d’une majorité de « décroissants »: tout doit décroître sauf le nombre des hommes, les animaux se pousseront j’imagine.
Nombre d’agrobiologistes ignorent également la question au motif que leur science, bien entendu, saura nourrir le monde entier…
Bref, nous sommes très mal partis.