L’écologie politique proclamait son indépendance lors de la présidentielle, ayant historiquement présenté à chaque fois un candidat depuis René Dumont en 1974. Les choses ont toujours été ainsi, l’autotomie de l’écologie politique par rapport aux idéologies anciennes, qu’elle soient socialistes ou libérales, de droite, de gauche, ou du centre. Comme l’exprime Nicolas Hulot dans ses écrits et dans ses actes, « Osons dire que l’écologie ne doit plus être un vulgaire enjeu partisan, elle est un enjeu politique au sens le plus noble. Ce n’est un sujet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c’est un sujet supérieur. C’est simplement l’avenir et la sauvegarde de la famille humaine et de son écosystème, la planète. »
Le congrès EELV (Europe Ecologie-Les Verts) de Pantin en juin 2016 marquait une continuité dans le revendication de l’autonomie. Quatre des cinq motions d’orientation défendaient une ligne claire : pas d’alliance ni d’accord, technique ou politique, avec le Parti Socialiste aux prochaines élections. L’idée d’une candidature autonome de l’écologie pour la présidentielle de 2017 était également validée. Le nouveau secrétaire national David Cormand déclarait : « A celles et ceux qui craignent que le mandat qui s’ouvre soit celui de la continuité je veux le dire sans hésitation : je suis là pour tout changer… Je ne suis d’aucune faction, et je les combattrai toutes… » Mais par la suite, Cormand soutiendra en toutes circonstances Cécile Duflot et son clan. Lors d’une primaire ouverte comptant à peu près moitié de membres d’EELV, moitié de personnes extérieures, Yannick Jadot devenait le candidat de l’écologie politique en novembre 2016 ; Cécile Duflot est éliminée à l’issue du premier tour malgré l’appui de Cormand. La campagne de Jadot démarrait du bon pied, sa notoriété progressait. C’était un bon candidat, issu du milieu associatif (Greenpeace en particulier) et au fait des politiques publiques par son statut de député européen. Mais brutalement Cécile Duflot a souhaité publiquement (Libération du 7 février 2017) un ralliement rapide de Yannick Jadot à Benoît Hamon, le candidat issu de la primaire de la Belle Alliance populaire (gauche socialiste) : « Benoît Hamon a entamé le grand virage vers l’écologie que j’appelais de mes vœux. Il a tenu un discours très fort et clair qui reprend l’essentiel de nos fondamentaux. » Selon elle, si la gauche rate le rassemblement, «ce sera une faute collective». Dans la foulée, le 10 février 2017, le bureau exécutif d’EELV (BE) va soumettre aux votants (de la primaire écologiste) la tenue de discussions programmatiques avec Benoît Hamon ET Jean-Luc Mélenchon en vue de la présidentielle. Malgré l’échec prévisible des négociations avec Mélenchon, on organise à la sauvette un deuxième référendum qui valide a posteriori l’idée de Cécile Duflot : Yannick Jadot se retire de la course à la présidentielle au profit du seul Benoît Hamon alors que Mélenchon avait lui aussi un discours écolo. Il a pourtant été abondamment démontré que l’orientation du congrès de Pantin pour l’autonomie ne pouvait être remis en question par des pratiques politiciennes pseudo-démocratiques. Le BE est normalement au service d’un congrès et du conseil fédéral, pas au service de Cécile Duflot. Un vote par les électeurs d’une primaire qui avait désigné Yannick Jadot comme candidat ne pouvait parvenir à son contraire, encore moins aller à l’encontre de l’orientation du congrès d’un parti.
Le parti de David Cormand et Cécile Duflot n’est plus le parti de l’écologie politique. EELV a été instrumentalisé pour essayer d’obtenir la reconduction de ses députés sortants aux législatives 2017 ; Cécile Duflot veut s’accrocher bec et ongles à sa 6e circonscription en or à Paris. Derrière cet alignement de l’écologie sur le PS de Hamon, il y avait donc l’idée de glaner quelques mandats de députés ! L’intérêt particulier passe avant la défense de la planète. EELV est aujourd’hui en miettes, sans leader reconnu, sans projet fiable, sans stratégie durable. Benoît Hamon est en perte de vitesse dans la course à la présidentielle, il entraîne EELV dans sa chute. L’alliance exclusive à gauche était une impasse. Les militants écolos se dispersent pour cette présidentielle entre vote pour Hamon, vote pour Mélenchon, vote pour Macron, vote blanc ou abstention. Il faudra reconstruire l’écologie politique sur ses cendres…
Pour un nouveau parti ecologiste :voir mon article sur agoravox:
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pour-un-nouveau-parti-ecologiste-190497?var_hasard=130105009158c42c1b79987
si des personnes sont interessées;contact :glambert6@yahoo.com
ecologiquement
En ce qui me concerne, je suis notamment triste que mon commentaire précédent ait disparu.
(administrateur du blog : votre commentaire avait été supprimé par erreur de la modération « automatique » exercée par monde.fr)
Je disais (d’une certaine manière…) que l’écologie n’était pas réservée à un quelconque mouvement ou parti s’en revendiquant. Ou alors je n’y comprends plus rien, et moi-même qui ne suis récupéré par personne… ai-je encore le droit de me revendiquer écologiste ? J’aimerais bien savoir !
René Dumont était sans conteste un écologiste. Jadot , Hulot , Waechter et de nombreux autres, eux aussi sont des écologistes.
Et Jean-Luc Mélenchon également ! Hamon… admettons !
Nous avons donc encore, au moins un écologiste candidat à la présidentielle. Il est crédité de 15% d’intentions de vote… et il aurait pu faire plus que ça. Tant pis !
Je suis notamment triste de la non sélection d’Antoine Waechter qui n’a pas obtenu ses signatures alors que des signatures étaient encore disponibles (les 40 et quelques milles signatures potentielles n’ont pas été toutes utilisées je crois). Cette candidature n’était pas clivante, elle n’était marquée ni à droite ni à gauche et je ne vois pas pourquoi des maires plus nombreux ne se sont pas laissé convaincre, ils ne risquaient pas de fâcher leurs administrés par une signature qui aurait été politiquement trop marquée. Cela veut peut-être, hélas, dire que l’écologie reste un sujet marginal aux yeux de certains et peut-être aussi partiellement que les logiques d’appareils interdisant aux élus de signer pour quelqu’un d’autre qu’une personne appartenant à leur mouvement ont été plus fortes que l’on ne pouvait l’espérer.
Désolé de devoir le dire ainsi … le titre pose une question malhonnête.
Bien avant les primaires des uns et des autres, un écologiste était déjà en campagne. Il est aujourd’hui crédité de 15 % d’intentions de vote , c’est Jean-Luc Mélenchon !
Je rappelle : 15 (Mélenchon) + 10 (Hamon) + 2 ( l’ ex « 100% écolo ») = 27 !Voilà ce que nous aurons laissé passer… une belle occasion !
Nous ferions mieux de chercher à comprendre pourquoi , les membres de la grande famille « écolo », aussi variés soient-ils… peuvent être aussi cons !
Selon moi, la bonne question, le titre approprié , est : – » Pourquoi, nous les écolos, sommes-nous aussi cons ? «
Désolé de devoir le dire ainsi … le titre pose une question malhonnête.
Bien avant les primaires des uns et des autres, un écologiste était déjà en campagne. Il est aujourd’hui crédité de 15 % d’intentions de vote , c’est Jean-Luc Mélenchon !
Je rappelle : 15 (Mélenchon) + 10 (Hamon) + 2 ( l’ ex « 100% écolo ») = 27 !Voilà ce que nous aurons laissé passer… une belle occasion !
Nous ferions mieux de chercher à comprendre pourquoi , les membres de la grande famille « écolo », aussi variés soient-ils… peuvent être aussi cons !
Selon moi, la bonne question, le titre approprié , est : – » Pourquoi, nous les écolos, sommes-nous aussi cons ? «