Sur les listes internes d’EELV (Europe Ecologie les Verts), les militants se déchirent entre ceux qui vont voter pour Hamon, ceux qui penchent pour Mélenchon et ceux qui feront ce qu’ils voudront. Il faut dire que les deux référendums bâclés pour faire en sorte que leur candidat Yannick Jadot se couche devant Hamon n’avaient aucune légitimité démocratique. Il n’y avait donc plus de « discipline de vote » pour les militants. Alors, c’est quoi le vote utile pour un écolo le 23 avril ? Aujourd’hui le PS avec Benoît Hamon est victime de ce qu’il n’a pas arrêté de prôner depuis toujours : le vote utile. Nous avons encore en tête les exemples des affiches du PS sur les panneaux électoraux « votez utile dès le premier tour », ce à quoi les Verts répondaient, par voie d’affiche également, « voter utile c’est voter pour ses idées ».
Mais pour un écolo véritable, voter utile juste pour envoyer un socialiste au second tour est une conception racornie de l’utilité électorale. L’écologie politique doit revendiquer son autonomie idéologique par rapport à la droite et à la gauche quand il s’agit de porter un projet global, ce qui caractérise le moment d’une présidentielle. C’est pourquoi l’abandon de Yannick Jadot pour 2017 était une faute stratégique ; il aurait pu acquérir une notoriété durable, il a complètement disparu des écrans médiatiques et l’écologie politique avec. Quant à l’utilité de voter pour Hamon ou Mélenchon, il s’agit dans les deux cas d’envoyer « au pouvoir » deux conceptions apparentées de la gauche, ce qui dénature l’autonomie idéologique qu’EELV aurait du porter aux yeux des électeurs. Le choix entre les deux est donc affaire de sensibilité personnelle, pas de positionnement partisan. La démarche « ni droite, ni gauche » de Macron est en fait une tournure de centre droit (social-libéral) où l’aspect écologique reste imperceptible. Mais si l’utilité est d’envoyer au second tour un candidat crédible pour barrer la route à l’extrême droite, c’est un choix possible. Dans un contexte d’absence de candidat dédié à l’écologie, à chaque électeur écolo sa conception particulière de l’utilité.
Quant au vote de conviction, voter pour ses idées, il n’existe plus actuellement puisque l’écologie n’a pas de candidat en 2017 pour la première fois depuis 1974. Dans la perspective d’un prochain congrès, EELV devrait affirmer à nouveau, et cette fois de façon définitive, son décrochage de la gauche lors des élection nationales : un présidentiable spécifiquement écolo lors de la présidentielle, des candidats estampillés EELV au premier tour dans toutes les circonscriptions législatives sans aucun tripatouillage avec le PS. Il semble nécessaire d’en passer par là pour que les électeurs identifient enfin l’écologie comme un programme politique à part entière qui englobe tous les aspects d’une société, qu’ils soient économiques, sociaux ou spécifiquement environnementaux, qu’ils se situent au niveau national ou international, dans l’intérêt des générations présentes et celui des générations futures.
C’est quoi maintenant le « vote utile » pour un écolo ? Bonne question !
1- Déjà, tout dépend de ce qu’on entend par « UTILE ».
– Vouloir refaire l’histoire n’est d’aucune utilité. Jadot s’est couché, il a probablement choisi le mauvais amant… tant pis pour lui, tant pis pour eux ! Amen.
– Croire qu’il peut être utile de continuer à tout saccager (au niveau environnement comme social, moral, culturel…) afin de provoquer le déclic salvateur, le réveil, la conversion… est un pari des plus risqués. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Mieux vaut être convaincu des conséquences de son acte avant de faire une bêtise.
2- Maintenant (21/04/2017) l’écolo doit résoudre un dilemme. Que vais-je faire ? Que DOIS-je faire ?
– M’abstenir, ruminer ma rancoeur, jeter ma télé et mon ordi à la poubelle, élaborer une nouvelle stratégie …
– Ou alors voter dimanche pour le candidat le plus vert qui soit.
3- Le dilemme semble être résolu du moment où il existe UN candidat qui a a mis depuis longtemps l’écologie au coeur de son programme, et que ce candidat a aujourd’hui toutes les chances d’être qualifié pour la finale.
4- Il ne me parait pas UTILE, du moins aujourd’hui… de parler d’Ivan Illich. Qui le connaît, mis à part quelques « radicaux » ?
Il est probablement plus utile de diffuser l’info que Pamela Anderson soutient J-L Mélenchon.
Même si nous le regrettons… nous ne pouvons agir qu’avec les moyens dont nous disposons et ce dans le contexte actuel (l’air du temps, les mentalités, etc.)
C’est bien pour cela qu’avec quelques photos de la star à l’époque de sa splendeur (sur la plage de Malibu), je pense que l’info serait fort UTILE à la Cause.