Dame Nature n’est que chimie, biologie et physique. Tout ce qu’elle fait n’est que la somme de ces trois éléments. Elle est complètement amorale, elle se moque de la poésie, de l’art ou de savoir si vous allez à l’église. Vous ne pouvez pas négocier avec elle, vous ne pouvez pas échapper à ses règles. Tout ce que vous pouvez faire, c’est vous adapter en tant qu’espèce. Et quand une espèce n’apprend pas à s’adapter à Dame Nature, elle se fait éjecter. C’est aussi simple que ça (p.167).
Traverser la vie sans pouvoir sentir une fleur, nager dans une rivière, cueillir une pomme à l’arbre ou contempler une vallée au printemps, c’est aussi ne plus être tout à fait vivant. Certes, nous leur trouverions des substituts, mais rien n’égalerait la perfection, la beauté, les couleurs et la complexité de la nature, sans laquelle nous serions, littéralement, moins humains (p.171).
L’engagement suppose la responsabilité envers le monde naturel. Il découle de l’émerveillement et du respect que nous inspirent la diversité de la vie et la majesté de la nature. Cette curatelle implique une responsabilité à l’égard des générations futures, de ceux qui habiteront ces lieux après nous. Il existe au sein du mouvement environnemental une aile anticapitaliste, anticonsumériste, prônant le retour à la nature. C’est peut-être réalisable, et cette issue n’est pas exclue (p.227).
Même si nous nous bornons à découvrir des sources d’électrons propres et à nous débarrasser des molécules de CO2, l’avenir ne sera pas pour autant assuré. Nous avons besoin de forêts saines, de rivières propres et de sols productifs. Il faut en prendre soin pour leur valeur intrinsèque. Il est indispensable d’aller au-delà des arguments économiques, ou même pratiques, et de revenir au contact de la plus profonde de toutes les vérités : le vert est une valeur qui doit être préservée en soi et pour soi. Elle ne contribue certes pas à gonfler notre compte en banque, mais elle enrichit notre existence. Au bout du compte, c’est tout l’enjeu d’une éthique de la conservation (p.373)
extraits de « La Terre perd la boule (trop chaude, trop plate, trop peuplée) » de Thomas L.Friedman (éd. Saint-Simon, 2009). L’auteur est éditorialiste au New York Times. Il porte les mêmes analyses que les Français Yves Cochet ou Jean-Marc Jancovici sur l’état désastreux de notre planète. Il fait implicitement référence à la philosophie de l’écologie profonde (l’amour de la nature).
On aimerait être en 2500 pour voir comment les historiens jugeront cet épiphénomène non durable qu’auront été les années 1900 à 2050, ce fameux siècle et demi d’expansion incontrôlable (encore ne suis-je pas sûr que cela aille jusqu’en 2050).
On aimerait être en 50 000 pour voir comment ce qui restera de conscience jugera l’épiphénomène qu’aura été l’espèce humaine et la vitesse avec lequel le reste de la nature se sera réapproprié la planète au détriment de l’usurpateur !
On aimerait être en 2500 pour voir comment les historiens jugeront cet épiphénomène non durable qu’auront été les années 1900 à 2050, ce fameux siècle et demi d’expansion incontrôlable (encore ne suis-je pas sûr que cela aille jusqu’en 2050).
On aimerait être en 50 000 pour voir comment ce qui restera de conscience jugera l’épiphénomène qu’aura été l’espèce humaine et la vitesse avec lequel le reste de la nature se sera réapproprié la planète au détriment de l’usurpateur !