Nous n’avons pas quatre planètes à notre disposition !

La deuxième conférence mondiale sur la démographie à Mexico en 1984 n’a laissé aucune trace, et la troisième en 1994, au Caire, est devenu « Conférence internationale sur la population ET le développement ». Les 179 pays signataires ont admis que la population et le développement sont inextricablement liés, qu’il est nécessaire d’autonomiser les femmes et de répondre aux besoins des couples et des individus en matière d’éducation et de santé. La conférence a adopté un Programme d’action sur vingt ans, axé sur les besoins et les droits des individus plutôt que sur la réalisation d’objectifs démographiques. Quand on sait qu’on prévoyait un passage de la population mondiale de 5,6 milliards en 1994 à 7,3 milliards en 2015 pour une stabilisation à 7,8 milliards en 2050, nous mesurons l’échec de cette troisième conférence. Les dernières statistiques projettent 9 milliards d’humains minimum en 2050…

Au XXIe siècle, la détérioration brutale des ressources de la planète ne peut que confirmer le diagnostic de Malthus. Après des décennies d’agriculture intensive, l’analyse de Malthus des rendements décroissants en agriculture se vérifie aujourd’hui. Et la population s’accroît de 1 milliard de personnes tous les douze ans en moyenne ! Notre nombre a dépassé la capacité de la biosphère, d’autant plus qu’un bébé occidental va vouloir rentrer dans la société de surconsommation et de gaspillage et que les classes émergentes ne veulent qu’une chose, imiter le standard de vie occidental. Mais de cette problématique, nulle trace dans les programmes de SES : l’étude de Malthus a été supprimée, que ce soit dans l’ensemble du programme ou même dans la spécialisation en terminale. Malgré les tensions objectivement croissantes entre population et production alimentaire, le message malthusien a encore du mal à passer en France, même du côté de ceux qui fontt le journal « La Décroissance ». Leur organisme de théorisation, l’IEEDS (institut d’études économiques et sociales pour la décroissance soutenable) répond ainsi à la question, La décroissance est-elle malthusienne ? : « La décroissance pense qu’il n’y a pas trop d’êtres humains sur terre, mais trop d’automobilistes. » (décembre 2006, supplément inséré dans La décroissance n° 35).

Si j’avais à présenter un programme politique en France, je dirais que l’empreinte écologique des Français est telle que nous ne pouvons pas généraliser notre mode de vie et multiplier nos enfants. Que nos concitoyens comprennent enfin que nous n’avons pas trois ou quatre planètes à notre disposition ! Il faut donc construire à la fois une décroissance économique par la limitation de nos besoins et une décroissance démographique grâce à la neutralité de l’Etat en matière d’allocations familiales et de quotient familial (qui seraient donc supprimés) : pas de prime à des enfants surnuméraires. Dans l’éducation nationale, il sera mis en place une éducation à être ou non futurs parents. L’éducation sexuelle ne sera pas limitée à la présentation des moyens de contraception, mais à la responsabilité des couples par rapport aux limites de la planète. Face à une crise systémique, écologique et financière, il nous faut une éducation systémique.(à suivre)

NB : pour lire la version complète de cette autobiographie, ICI

1 réflexion sur “Nous n’avons pas quatre planètes à notre disposition !”

  1. Je suppose et espère que la phrase « L’éducation sexuelle ne sera pas limitée à la présentation des moyens de contraception, mais à la responsabilité des couples par rapport aux limites de la planète » a été mal rédigée et donc que l’auteur voulait en fait dire « L’éducation sexuelle ne sera pas limitée à la présentation des moyens de contraception, mais enseignera également la responsabilité des couples par rapport aux limites de la planète ».

    Dans la phrase tel que rédigée dans l’article, ça dit que l’enseignement de la responsabilité devra venir en remplacement de la présentation de la contraception. Or, il faut que l’enseignement de la responsabilité soit là en plus du renforcement de la présentation de la contraception.

    Actuellement, quasiment aucun non-millionnaire du monde n’a accès à de la bonne contraception qui soit sans effets secondaires indésirables. Il faut impérativement que ce problème soit réglé et donc que tout citoyen du monde ait financièrement accès à de bonnes méthodes d’exercice du droit de ne pas procréer.

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