« Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, pilules contraceptives de troisième et quatrième générations, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas. Ils signalent tous des situations où l’expertise publique a été aveugle, crédule, connivente ou simplement empêchée par ses marges d’action réglementaire ou par le pouvoir politique. C’est tout le drame de l’expertise : elle n’est visible que lorsqu’elle échoue. Les industriels auraient intérêt à avoir face à eux un contre-pouvoir scientifique et technique plus indépendant et plus fort. Car les scandales qu’ils alimentent finissent souvent par se retourner contre eux. » (Stéphane Foucart)*
Ce journaliste du MONDE a écrit en 2013 un livre au titre significatif : La fabrique du mensonge (comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger) : « Les maladies de civilisation, favorisées ou provoquées par la technique, pèsent désormais plus lourd que les maladies naturelles. L’espérance de vie en bonne santé commence à régresser dans bon nombre de pays, les conditions de mortalité dans l’avenir ne seront pas identiques. Autrefois l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse (pesticides), l’alimentation n’était pas encore passée sous la coupe des géants de l’agroalimentaires, etc. Les femmes enceintes et les jeunes sont exposés aujourd’hui à une quantité toujours plus grande de substances qui interfèrent avec le système hormonal ; l’obésité infantile aura aussi des effets sur l’espérance de vie. »
Stéphane Foucart fait un vrai travail d’investigation. Le problème, c’est que les politiques, qu’ils aient le pouvoir ou soient dans l’opposition, s’occupent de faire de la politique, pas de réguler vraiment notre société. Taper par ordonnances sur le code du travail ou agiter des casseroles dans la rue relèvent de la même logique, l’enfumage. Les industriels auraient intérêt à avoir face à eux un contre-pouvoir politique digne du mandat qu’on leur confie.
* LE MONDE du 1-2 octobre 2017, « Les industriels auraient intérêt à avoir face à eux un contre-pouvoir scientifique plus fort »
Bonsoir @Michel C.
Effectivement, il est légitime d’être abasourdi par tant d’inepties que véhiculent celles et ceux qui contre vents et marées défendent le capitalisme et qui nient les évidences que je dis.
@ Invite2018
Mon dieu ! (simple expression) Je suis abasourdi de tant d’inepties.
Cette fois j’en reste là, c’est promis.
Bonjour @Michel C.
Quand je disais « vous », c’était un « vous » de forme qui avait valeur impersonnel. Je ne pensais à vous spécifiquement, je voulais en fait dire « quiconque a baigné depuis l’enfance dans la propagande anticommuniste aura de la difficulté à prendre du recul ».
Et c’est justement ce non-recul qui fait que les citoyens lambdas ont tendance à proscrire la désobéissance civile que je prône. Je répondais à votre question en fait.
La propagande communiste n’est guère quoi que ce soit d’autre qu’une contre-propagande, en réaction à la propagande pro-capitalisme et donc anticommuniste. Et quand vous baignez depuis l’enfance dans la « propagande » communiste, il est très simple d’en sortir et donc d’hélas tomber dans la propagande anticommuniste.
Je note au passage que j’ai du mal à imaginer comment vous avez pu ne jamais être exposé(e) à la propagande anticommuniste, laquelle propagande habitent l’ensembles des sociétés, médias et idées reçues populaires du monde.
Bonjour Invite2018
Un dernier mot et j’en resterais là.
Vous dites : » Quand vous êtes exposé(e) à la propagande anticommuniste depuis votre enfance, il vous est difficile de prendre du recul. »
En ce qui me concerne, je ne suis pas dans ce cas. Je pourrais même dire l’inverse.
Seulement là-aussi… quand vous êtes exposé(e) à la propagande communiste depuis votre enfance, il vous est difficile de prendre du recul.
Bonjour @biosphere.
La citation « des millions de personnes au volant de leur « petite » voiture polluent des millions de fois plus qu’un milliardaire assis sur la banquette arrière de sa bagnole de luxe » est à nuancer.
Certes, les milliardaires ne polluent pas énormément sur leurs quelques voitures de luxe, mais ils polluent encore plus sur autre chose. Si vous prenez en compte l’entretien de l’arsenal militaire et les autres biens immobiliers, on totalise une part significative de la pollution mondiale.Et je répète que concernant la pollution des bagnoles des citoyens lambdas, je prône la réduction du temps de travail sans perte de salaire, laquelle sera nécessaire à la réduction des déplacement et donc à la baisse de l’usage de la voiture individuelle.Et pour cette réduction du temps de travail, il faut la baisse des profits des milliardaires. Donc en fait, faire un comparatif avec la pollution automobile du petit peuple et la pollution au profit économique des milliardaires est vide de sens : la pollution automobile de madame et monsieur tout le monde fait partie de ce qui profite économiquement aux grands patrons riches à milliards.
Donc votre remarque, bien que techniquement rien, ne remet en cause ni ne relativise quoi que ce soit que j’aie affirmé.
Bonjour mesdames et messieurs les modérateurs du blog.
Je trouve étrange que vous me reprochiez de faire un commentaire trop long, alors qu’il y a quelques années, j’ai reçu un mail de ce même blog me demandant d’éviter de publiez plusieurs commentaires de suite.
La politique de préférence auraient-elle changé? Me confirmez-vous maintenant que contrairement à jadis, vous préférez que je fasse de nombreux commentaires courts plutôt qu’un unique commentaire long par réponse?
Je note par ailleurs que la plupart des commentaires sont subdivisés en paragraphes assez courts, et qu’indépendamment de ma volonté, les sauts de lignes que pour la clarté je place disparaissent.
Bonjour @Michel C.
1/Vous écrivez « Vos commentaires sont bien trop longs ». Pourtant, je fais en sorte que chaque paragraphe fasse au maximum six lignes.
Est-ce six lignes par paragraphe, c’est beaucoup trop? Je peux difficilement faire plus court, et je ne peux guère divisé une même phrase en plusieurs paragraphes.
Modération du blog à Invite2018
Suite à cette remarque, nous vous informons que votre article fait près de 2400 caractères alors qu’un commentaire sur lemonde.fr des articles du journal sont bridés à 500 caractères. Sur ce blog, nous n’avons pas cette norme, nous faisons seulement appel à votre sens de l’auto-modération. Merci. L’écologie, c’est aussi le sens des limites.
2/C’est justement parce que je me focalise sur la surexploitation de la matière et de l’énergie que je parle des milliardaires.
En effet, que l’engraissement des portefeuilles de ces mêmes milliardaires demeurent si élevé est matériellement et physiquement incompatible avec toute réduction de la consommation énergétique.
3/Les milliards de dollars des grands patrons ne sont, contrairement à ce que vous affirmez, pas que virtuel. Ils sont des terrains, des résidences secondaires, des bases militaires et autres biens matériels qui pèsent bel et bien pour plus de 90% de la pollution.
Donc non, ce ne sont pas que des chiffres informatiques. Dassault et compagnie ne sont pas riches qu’artificiellement, ils sont riche d’une manière on ne peut plus matérielle.
4/Concernant les milliards de bagnoles qui polluent, je vous signale que je prône de réduire le temps de travail sans perte de salaire, afin que leur utilisation puissent être fortement amputée.
Et justement, pour cela, il faut que la masse salariale augmente fortement, et donc qu’aux milliardaires on reprennent les cadeaux qui ont été illégitimement servis.
5/Que les travailleurs aient ou non envie de saboter les usines ou de faire grève ne remet absolument pas en cause le fait que ces même travailleurs aient le droit légitime à ne pas être appauvrit.
Quand un prolétaire dit une connerie, il faut dire qu’il dit une connerie, mais en aucun cas il faut en représailles lui dénier sa condition de prolo, en aucun cas il ne faut estimer qu’il mérite d’être davantage frappé au portefeuille.
Et si hélas beaucoup de gens n’ont pas envie de saboter l’armement, c’est parce que la force des préjugés de société véhicule toute sorte de cliché (« les salariés de l’armement ne retrouveront forcément sans emploi », les ingérences militaires et meurtrières sont indispensables à notre sécurité », « le communisme est intrinsèquement générateur du despotisme qui en URSS régnait »…).
Quand vous êtes exposé(e) à la propagande anticommuniste depuis votre enfance, il vous est difficile de prendre du recul.
Bonjour Invite2018
vous avez bien entendu raison de souligner les trop fortes inégalités de fortune dans la destruction de l’environnement. Mais il ne faut pas oublier que des millions de personnes au volant de leur « petite » voiture polluent des millions de fois plus qu’un milliardaire assis sur la banquette arrière de sa bagnole de luxe…
Bonsoir Invite2018
Vos commentaires sont bien trop longs et je ne peux y répondre point par point.
Ainsi celui du 03 octobre 2017 à 21:34 .
En tous cas je vous conseille de laisser tomber les milliards et de vous focaliser davantage sur la matière et l’énergie. Parce que là, je pense sincèrement que vous rêvez.
Les milliards (d’euros, de dollars ou autre) ne correspondent pour la plupart qu’à du vent. Ce sont des chiffres, informatiques, et rien d’autre.
En termes de matières et d’énergie, la somme des yachts et châteaux de luxes ne pèse finalement pas bien lourd comparée aux milliards de bagnoles, de smartphones, de télés, de gadgets ! sans oublier les vols aériens pour aller passer les WE à Rome etc, etc, etc.
Je parle là de tous ces « avoirs plein nos armoires » (A-Souchon) , de tous les « petits plaisirs » qui font le « bonheur » de centaines de millions de cons-ommateurs qui bossent dur … et qui donc dans leur petite tête se disent ce qu’ils ont entendu à la télé : « Parce que le vaux bien ! » (pub de Loréal)
Cette idée du mérite me fera toujours rigoler !
Vous me direz si ces petits-bourgeois méritants… ont réellement envie d’aller saboter les usines d’armement, ou ne serait-ce que faire grève suffisamment longtemps.
Bonsoir cher monsieur Barthès.
Dire que j’insiste sur la responsabilité des milliardaires dans les malheurs du monde est un abus de langage. En effet, j’estime que l’ensemble de la population est collectivement responsable de ces mêmes malheurs (après tout, c’est bien l’ensemble du peuple qui dépose le fruit du labeur dans les comptes en banque des riches puissants).
Même si le milliardaire a une responsabilité individuelle tandis que les petites gens ne sont vraiment responsable que collectivement, il est évident que faire de ce même milliardaire, en tant que personne, un bouc-émissaire, est très idiot.
Je dis juste qu’à l’évidence, les grands patrons milliardaires sont les seules personnes qui soient trop privilégiés économiquement pour pouvoir ne pas être appauvris malgré la chute ou même l’atténuation des malheurs frappant humains, faune non-humaine et flore.
Vous écrivez « les choses ne seraient pas fondamentalement différentes si les 1000 premières fortunes de la planète n’existaient pas », mais je tiens à précisez que je ne demande pas à ce que ces même mille personnes n’existent plus (autrement dit, qu’elles meurent), mais simplement que l’engraissement de leurs portefeuille soit significativement réduit.
L’inégale répartition des richesses est telle qu’un être humain sur vingt millions est plus riche que le reste de l’humanité réuni. Donc mathématiquement, faire en sorte que le très grand actionnaires n’ait que cinq maisons au lieu d’en avoir dix mille permettrait que l’ensemble des non-millionnaires ressentent les effets.
1/@Michel C, vous niez très explicitement que les acheteurs finaux soient financièrement contraints de s’en remettre à la bouffe industrielle non-éthique.
Dans ce cas, donnez-moi SVP donc l’adresse de ce magasin bio merveilleux où on trouve à l’identique et à des tarifs qui ne soient pas supérieurs, tout ce que dans les boutiques conventionnels on trouve, mais en version éthique, verte et sanitaire.
2/Il est vrai que la bouffe jetée est assez importante. Mais c’est parce que les techniques industriels sont telles qu’il est moins coûteux de faire du non-bio puis de gaspiller plutôt que de produire vert sans gaspiller.
3/Vous écrivez : « Aujourd’hui bon nombre de cons-ommateurs rognent sur le budget alimentation tout simplement pour pouvoir payer les gadgets à côté et le vol Paris-Londres à 30€ pour aller passer le WE ».
Et c’est justement pour cela que je prône de reprendre aux grands patrons les cadeaux illégitime afin de restituer aux autres personnes l’argent qui leur a été dérobé. Ainsi, les travailleurs ne seront plus obligés de choisir entre rogner sur l’alimentation et avoir les gadgets qu’ils méritent et les vacances qu’ils méritent également.
4/Ce que vous appelez les gadgets ne sont pas indispensables à la survie, mais il me parait légitime que les droits du citoyen aillent bien au-delà de la simple survie.Les citoyens lambdas bossent et donc méritent amplement d’avoir les smartphones et objets qu’actuellement ils ont. Que leurs ancêtres n’en aient pas eu ne remet absolument pas en cause ce droit.
Si personnellement vous préférez ne pas avoir tant de gadgets et vivre sobrement, c’est sans ironie ni sarcasme que je dis savoir que respecte et dois respecter votre choix, mais de grâce, n’allez pas racontez que celles et ceux qui n’ont pas fait le même choix que vous soient « embourgeoisés » ou même simplement non-précaires.
Les classes moyennes sont certes mieux loties que l’extrême bas de l’échelle sociale, mais elles bossent énormément et ne sont aucunement devenues bourgeoises.
5/Le fait d’être bourgeois ou non, d’être capitaliste ou non, c’est non pas quelque « état d’esprit », mais une position sociale effective, une position matérielle réelle.
Vous parlez d’un état d’esprit petit-bourgeois ayant atteint les couches populaires, mais d’une part je n’ai jamais affirmer ou infirmé le contraire, et d’autre part cela n’a quasiment rien à voir avec la mise ou non en cause de la précarité de qui que ce soit.Certes, presque tout citoyen quel qu’il soit a bien envie d’avoir le pouvoir qu’actuellement Serge Dassault. Le lambda veut donc avoir ce pouvoir capitaliste, mais il s’avère que ce même lambda n’a pas ce même pouvoir, et c’est cela qui compte.
Le fait que le prolo ait une énorme et obsessionnelle envie de devenir capitaliste ne change absolument rien au fait que dans les faits, il soit un prolo et quelqu’un de profondément non-capitaliste.
6/Concernant votre question de 17h13, je vous répond qu’après avoir, par le labeur, créées les gadgets, ils ont envie de profiter des fruits de leur travail.
Si vous voulez une réponse qui soit davantage approfondie, alors vous n’avez guère d’autre choix que de demander un par un à chaque utilisateur de smartphone ce qui lui plaît dans ces technologies. Dans tous les cas, ça les regarde, et ça ne remet pas en cause le fait que tant que les prix des aliments éthiques ne baisseront pas fortement, il n’y ait pas lieu à prétendre que parfaitement ils soient capables de légalement boycotter les produits industriels nocifs.
7/Vous écrivez : « Après ça, vous me direz comment abattre le Capitalisme ».
Pour abattre le capitalisme, il faut mener la révolution populaire et communiste, il faut mener la désobéissance civile. Il faudra entre autres :
-prendre les marchandises dans les rayons des supermarchés et hypermarchés puis partir avec ces dernières sans payer
-saboter l’armement
-pénétre par effraction dans les abattoirs puis filmer ce qui s’y passe, voire bloquer les massacres d’animaux
-mener des grèves massives et de grandes manifs de rue
-perturber les constructions anti-écolos
Cette liste ci-dessus n’est pas forcément exhaustive, et je n’ai pas la prétention de savoir absolument tout ce qui pourrait venir en plus des nécessaires actions que j’ai préconisées.
Cher Invité 2018.
Evidement jamais nos désaccords sur l’argent et les plus riches ne m’ont conduit à vous prendre pour un tartuffe, si tel était le cas je ne poursuivrais pas ces débats que je trouve plutôt sympathiques.
Ce que je voulais dire (votre point 2) c’est que souvent vous accordez une grande responsabilité aux milliardaires dans les malheurs du monde et que moi tout aussi souvent je tends à minimiser cette responsabilité, pensant que les choses ne seraient pas fondamentalement différentes si les 1000 premières fortunes de la planète n’existaient pas. Nos divergences portent fréquemment sur ce point, tout simplement.
@Invite2018
Désolé mais vous ne répondez pas à mes questions.
Vous dites « les consommateurs finaux sont obligés d’acheter les produits non-éthiques, sous peine de mourir de faim. »
Je vous dis que ce n’est pas vrai, sauf pour les plus pauvres, qui font également les poubelles. Les poubelles rappelons-le, dans lesquelles on jette quasiment la moitié de la nourriture qu’on produit.
Aujourd’hui bon nombre de cons-ommateurs rognent sur le budget alimentation tout simplement pour pouvoir payer les gadgets à côté et le vol Paris-Londres à 30€ pour aller passer le WE.
A ma question de 17h13 : Mais que leur est-il donc arrivé ? Qu’en dites-vous Invite 2018 ?
La réponse, c’est qu’ils se sont sacrément embourgeoisés. Et cet état d’esprit (petit-bourgeois) a même atteint les couches populaires. Après ça, vous me direz comment abattre le Capitalisme.
@Michel C, même en sachant ce qui se cache derrière les prix bas, les consommateurs finaux sont obligés d’acheter les produits non-éthiques, sous peine de mourir de faim. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’en l’état actuel des choses, les bonnes alternatives ne coûtant pas la peau du cul n’existent quasiment pas.
Donc pas la pertinence de quoi que ce soit que j’aie dit n’est remise en cause.
J’ai affirmé, non pas que seul les milliardaires fussent responsables des problèmes (nous l’ensemble de la population sommes collectivement responsables, car nous gavons les portefeuilles des puissants), mais que ces mêmes milliardaires étaient les seules personnes qui bénéficiassent économiquement de ces mêmes problèmes. Nuance!
Si les milliardaires n’existaient plus (donc que les milliardaires aient été, non pas zigouillés, mais justement expropriés), et que les acheteurs finaux paieraient le poulet et le vol Paris-Londres, alors ce même poulet et ce même vol resteraient au même prix voire deviendraient moins cher, car l’expropriation des anciens milliardaires auraient décaler l’échelle des prix.
Donc en fait, les coûts de production seraient beaucoup plus élevés, mais les prix finaux seraient inchangés voire plus bas. Cela se serait joué sur la différence entre le prix et le coût, autrement dit, sur la marge des capitalistes, lesquels auraient cessé d’être capitalistes.
J’espère que Didier Barthès ne sera pas fâché que je vienne en rajouter avant qu’il ne réponde.
@ Invite 2018
Bien entendu vous n’êtes pas un de ces fous furieux qui veulent tuer du capitaliste ou du milliardaire.
Admettons … que les marges des grandes surfaces soient de 95%. Faudra mieux m’expliquer, mais admettons.
Pour ne parler que des produits à bas prix, et qui ont comme vous dites «chacun au moins une part d’ombre qui soit rédhibitoire ».
Vous dites auparavant : «En réalité, les capitalistes font du mal car ils savent très bien qu’il est matériellement impossible que sans qu’autant de saloperies soient faites, leurs portefeuilles soient aussi gros qu’actuellement ils ne sont. » Je suis d’accord avec ça, qui rejoint le sujet de cet article.
Mais qui donc achète ces produits ? Pas les milliardaires évidemment.
Et pourquoi ceux qui les achètent et qui les adoooorent, les achètent-ils ?
Ces cons-ommateurs ne savent-ils pas ce qui se cache derrière des prix aussi bas ?
N’ont-ils donc aucun scrupule à payer un poulet 3 € , un vol Paris-Londres 30 € ?
Imaginons maintenant que les consommateurs paient les choses à leur juste prix. Et que les milliardaires n’existent plus. Combien vaudrait alors le poulet ? Et le vol Paris-Londres ?
Compliqué à dire, hein ? Surtout en euros … Mais en heures de travail, ça ferait combien ?
Achtung !
Ne pas confondre bénéfice d’ exploitation (résultat d’ exploitation) = produits d’ exploitation (ventes et variation des stock) – charges d’ exploitation (achats + var de stock + salaires et charges sociales + amortissements + charges d’ exploitation (taxes)
et bénéfice net OU bénéfice final (tenant compte des résultats financiers + résultats exceptionnels (s’ il y en a) + impôts sur les sociétés .
La remarque de invite 2018 sur la marge des gros distributeurs est pertinente dans la mesure où rares sont ceux qui oseraient s’ attaquer au contrôle interne de la comptabilité de groupes aussi gigantesques (comptes consolidés ou comptes comprenant moultes succursales) : leur structure complexe leur permet l’ habillage de bilan et de compte de résultats .
Bonjour monsieur Barthès.
1/Il faut préciser que prétendre que les milliardaires sont « attaqués » par moi est un abus de langage.En fait, j’attaque le nocif grand pouvoir des milliardaires, et absolument les milliardaires en tant que personnes. J’attaque les idéologies nauséabondes et les systèmes nocifs, mais pas de quelconques personnes physiques.
2/J’admet ne pas avoir bien pigé ce que par « vous qui attaquez les milliardaires et moi qui systématiquement réduit l’impact de leur fortune sur notre vie quotidienne » vous vouliez dire.
J’ai l’obligation morale de vous accorder le bénéfice du doute, mais j’espère infiniment que vous n’insinuez pas que je sois un tartufe ne faisant pour la biosphère rien qu’il puisse faire et balançant des solutions bidons. J’espère ce que j’espère, non pas au nom de ma petite personne, mais au nom de la nécessaire dénonciation de l’engraissement actuel des portefeuilles des milliardaires.
3/Si vous personnellement et individuellement réduisez l’impact de la fortune des milliardaires, alors c’est sans ironie que je vous félicite pour votre courage.
Mais les non-millionnaires ont toute légitimité à refuser de faire les sacrifices que vous faîtes, alors que revenir sur les cadeaux faits aux hyper-riches permettrait de réduire la pollution sans frapper au porte-monnaie des petites gens.
4/Je vous signale que les 621 millions de bénéfices de Carrefour, c’est l’estimation à minima. Or, les grands groupes manient la comptabilité créative (« comptabilité créative » est en quelques sortes un euphémisme pour « comptabilité imaginaire », voire pour « falsification des comptes et sous-évaluation des gains »).
Je vous rappelle aussi que des dividendes sont masqués en salaires et en charges financières. Ainsi, les frais bancaires atterriront en très grande partie dans les poches des grands actionnaires, alors mêmes que ces mêmes frais sont déductible du résultat global officiel.Donc l’évaluation du taux réel de marge par rapport au chiffre d’affaires peut aisément passer de 1,4% à 95%.
5/Vous écrivez : « Je suis d’accord avec vous sans doute pour critiquer la grande distribution qui défigure nos banlieues, étrangle les petits producteurs, vide nos centre-villes de toute activité, par contre l’accuser de faire des profits démesurés non ce n’est tout simplement pas le cas ».
Puisque selon vous les sociétés de grande distribution étrangle les petits producteurs et vident nos centre-villes, mais sans faire des profits exorbitants, alors pourquoi ces mêmes sociétés font-elles les mauvaises actions qu’elles font?Les grands patrons riches à milliards ne sont pas cruels, ils ne sont pas des « méchants », mais simplement des privilégiés tenant à le rester.
Que les capitalistes fassent du mal pour le simple plaisir de faire du mal est un fantasme destiné à protéger les intérêts économiques. En réalité, les capitalistes font du mal car ils savent très bien qu’il est matériellement impossible que sans qu’autant de saloperies soient faites, leurs portefeuilles soient aussi gros qu’actuellement ils ne sont.
6/Vous écrivez, à propos de la grande distribution : « Globalement elle met à disposition de la population des produits à bas prix ». Certes, mais à quel prix (le jeu de mots n’était pas volontaire)?
Ces produits-là qui sont vendus à prix abordables ont chacun au moins une part d’ombre qui soit rédhibitoire. Entre le non-bio et l’absence d’étique (massacres d’animaux sauvages, maltraitances d’animaux d’élevages, agonie des poissons, travailleurs précaires et exposés au substances cancérigènes…), on ne peut guère décemment remettre en cause la véracité mes remarques peu flatteuses vis-à-vis de la politique de sauvegarde des marges des magasins.
Encore d’accord avec Didier Barthès.
Il nous disait précédemment que la part de budget pour l’alimentation n’avait jamais été aussi faible (13% du revenu dispo)
Et malgré ça le caddie du supermarché n’a jamais été gros. Certes il y a beaucoup de vide dans les emballages, mais quand même.
Le mécanisme est pourtant facile à comprendre. Plus on augmente le sacro-saint Pouvoir d’Achat du con-sommateur, plus son sacro-saint Caddie grossit.
Bien évidemment Super-Caddie n’est pas rempli que de produits alimentaires et de premières nécessités. Mais de TOUJOURS PLUS de trucs et de machins, gadgets et services devenus dit-on indispensables, dont les cons-ommateurs se passaient fort bien il y a encore peu de temps.
Mais que leur est-il donc arrivé ? Qu’en dites-vous Invite 2018 ?
Bonjour Invité 2018,
Ah les lecteurs de Biosphère info doivent s’amuser de nos débats, vous qui attaquez les milliardaires et moi qui systématiquement réduit l’impact de leur fortune sur notre vie quotidienne.
Vous estimer qu’on pourrait produire des produits de qualité en réduisant les profits des grands distributeurs. Je viens d’aller regarder le bénéfice de Carrefour pour la dernière année disponible : il est de 621 millions d’euros pour un chiffre d' »affaire de 43 milliards, cela représente 1,4 % environ, ce n’est pas exorbitant comme rentabilité pour les actionnaires (il ne faut jamais oublier le risque de perte). Mais surtout cela veut dire que si nous réduisions de 1,4 % le prix des produits, Carrefour ne ferait plus de bénéfice du tout.
Ces 1,4 % vous le voyez bien seraient bien incapables, si on les mettaient non dans la réduction du prix de vente mais dans l’amélioration de la qualité des produits de changer fondamentalement la donne. Revenir à des produits naturels coûterait beaucoup plus cher. Ce n’est pas le bénéfice qui est en cause.
Je suis d’accord avec vous sans doute pour critiquer la grande distribution qui défigure nos banlieues, étrangle les petits producteurs, vide nos centre-villes de toute activité, par contre l’accuser de faire des profits démesurés non ce n’est tout simplement pas le cas. Globalement elle met à disposition de la population des produits à bas prix. On payait beaucoup plus cher avant qu’elle n’apparaisse même si l’économie était plus harmonieuse et nos abords de ville encore habitables.
Il serait parfaitement possible que sans hausse des prix supportés par les acheteurs finaux, les produits devinssent de bonne qualité à la fois éthique, gustative, sanitaire et écologique, si l’inévitable hausse des coût de production était répercuter sur les profits des sociétés de grande distribution.
Bien entendu, cela implique de cesser de considérer comme péché mortel la réduction des sacro-saints profits des industriels milliardaires.
Totalement d’accord avec vous Didier Barthès.
Je rajouterais juste à la fin que si nous n’avançons pas, c’est parce que nous tournons en rond. Et que c’est à force de tourner en rond que nous nous enfonçons.
Comment sortir de ce mensonge dans lequel nous nous complaisons ? Bref, là encore c’est la merde !
La difficulté du sujet est qu’il y a entremêlement des responsabilités et connivence entre le consommateur qui veut toujours plus pour toujours moins cher et l’industriel qui surfe sur cette attente au détriment de la sécurité et de la qualité (l’industriel recherche cette voie de profit parce qu’il sait qu’elle est plus porteuse, mais il pourrait aussi dans un autre contexte rechercher le profit via la qualité).
L’exemple le plus flagrant est l’agriculture, les méthodes modernes ont permis de produire une alimentation à très bas coût (ce qui d’ailleurs explique les gaspillages puisqu’il est moins cher de jeter une partie de la production que de s’assurer du non gaspillage).
Aujourd’hui, nous consacrons 13 % de notre revenu à l’alimentation, c’est une proportion historiquement faible.
Quel homme politique aura le courage de dire : arrêtons cela, revenons à des produits de meilleure qualité largement exempts de produits dangereux mais je vous préviens cela aura un coût, vous nourrir coûtera deux fois plus cher et vous devrez donc en contrepartie vous priver d’un certain nombre de biens auxquels vous vous êtes habitués ?
Il n’y a pas de miracle, les additifs ont une fonction, ils n’ont pas été mis là par la perversité de quelques uns pour empoisonner la population, ils l’ont été parce qu’ils sont nécessaires à une production à bas coûts. Nous devons avoir la lucidité de l’admettre, même si ce discours ne fera jamais élire personne. En tout cas il faut arrêter le mensonge selon lequel on fera mieux au même prix, c’est avec ce genre de contrevérités qu’on trompe les gens et que finalement on avance pas.
Concernant les scandales, ce qu’on peut déplorer n’est pas la perversité des industriels, qui sont après tout cohérents avec eux-mêmes dans leur démarche d’extraction amorale de notre jus financier, mais notre capacité d’oubli, qui affaiblit notre seul moyen de riposte efficace, à savoir nos choix de consommation.