Les injonctions incitant à manger sain se multiplient. Les orthorexiques passent des heures à penser à leur alimentation, croient que certains produits sont des « poisons »… Parfois, le contenu de son assiette tourne à l’obsession ; les spécialistes parlent alors d' »orthorexie », du grec orthos, « correct », et orexis, « appétit ». Ce concept a été inventé en 1997 par le docteur américain Steve Bratman*. Le seul problème se trouve dans l’excès, l’obsession de manger sainement : certaines personnes finissent par adopter des régimes très restrictifs, sans gluten, puis toutes les dérives alimentaires sont possibles. Faisons le point. La maladie cœliaque (intolérance au gluten) est une maladie auto-immune : les patients développent des anticorps qui agissent contre leur propre intestin grêle, plus précisément contre les villosités qui recouvrent sa paroi. Celui-ci s’atrophie, il devient plus lisse et il absorbe moins bien les éléments nutritifs (minéraux, vitamines, etc.). La maladie est favorisée par des prédispositions génétiques. En France et dans le monde, on estime que de 0,5 % à 2 % seulement de la population générale est concernée. Le régime sasn gluten est actuellement à la mode. Mais aucun bénéfice clair n’a été démontré pour lutter contre d’autres maladies que la maladie cœliaque, pas même pour les sportifs, malgré la tendance lancée par le champion de tennis Novak Djokovic**. Le nombre de commentaires sur lemonde.fr montre que le gluten fait parler. En voici une synthèse :
aissache (05/10/2017) : Plus un aliment est transformé plus la concentration en gluten augmente. Les farines blanches modernes en contiennent donc plus d’où des effets moindres avec les pains ou féculent à base de farine complète.
KD : Une étude avait montré que lorsqu’une personne arrête le gluten, elle se mettait à lire les étiquettes et à faire attention à ses achats (il devient compliqué d’acheter des produits transformés et donc il faut cuisiner). C’est cette deuxième partie qui à l’origine d’un meilleur état de forme, faire attention à son alimentation. Le tout forme un signal donnant à penser que l’absence de gluten est à l’origine de ce meilleur état alors que c’est le changement de comportement.
accro pol : Bénéfices liés aux régime sans gluten : énormes pour les industries agro alimentaires qui s’engouffrent dans chaque faiblesse du consommateur. Pour 0.5 ou 1% de la population qui rencontre un vrai problème, ils veulent vendre a 5, 10, ou 20% de gogos leur soupe sans gluten mais bien assaisonnée en Euros. Attristant de lire dans les réactions les amalgames, les vegan qui soutiennent les sans gluten, …
Grabotte : Le régime sans gluten comme autres trucs du même genre (véganisme) participe à l’industrialisation de la nourriture, tendance de fond qui nous dépossède tous de notre capacité à nous nourrir simplement. Sans compter que tous les plats industriels sont nutritionnellement moins intéressants que des produits bruts cuisinés maison.
OTTO VON SCHWELLUNGMEISTER : Reste que beaucoup de personnes ont connu une vraie amélioration de leur état en stoppant le gluten.
shackleton : Si on dit à une personne qu’en mangeant des oranges vertes à chaque nouvelle lune, elle va se sentir mieux, l’effet placebo va jouer à plein. Et elle ira effectivement mieux.
Untel : C’est comme pour l’homéopathie. Des tas de personnes peuvent jurer qu’elles ont eu une amélioration de leur état. Toutefois ces témoignages ne changent pas la réalité scientifique. La science ne retient pas une efficacité des produits homéopathiques
Complexité : Il y a non pas LE gluten mais des glutens selon les variétés : traditionnelles ou nanifiées dont le génome a été doublé et puis des panifications à la levure ou aux levains et puis des gens qui ont les intestins malmenés par médocs, antibio, stressés par la société…
Fool : On est vraiment bombardé de pseudo-sciences et la confusion crée toute sorte de marchés. C’est triste pour la science et les consommateurs.
C’est très net : Depuis que j’ai arrêté le gluten je marche sur l’eau (et je cours le marathon en 1h50).
* LE MONDE du 22 février 2012, L’obsession du manger sain
** LE MONDE du 5 octobre 2017, Régime sans gluten : « Aucun bénéfice clair n’a été démontré »
Didier Barthès , merci déjà pour votre tolérance. Et aussi pour le reste.
Parce que vous avez certainement raison. Je me demande alors si mon lapsus ne pourrait pas être révélateur…
Je vais de ce pas en parler à mon psy.
Votre erreur n’était pas bien grave Michel C, il me semble bien en effet qu’aujourd’hui, l’orthorexie n’est qu’une variété particulière d’orthodoxie.
La bêtise humaine a une longue histoire, bien plus longue que celle de son étude (« crétinologie ») .
Celle de notre époque est certes différente de celle de n’importe quelle autre, mais nous retrouvons toujours cette constante, cette ambivalence entre la peur et l’attrait de l’inconnu. D’un côté l’homme est effrayé par l’inconnu, comme la mort, l’Autre. Comme il n’a aucune expérience de cette chose, son cerveau imagine tout et n’importe quoi. Dans le pire des cas cette peur le pousse à la haine, à vouloir faire disparaître la source de sa frousse.
D’un autre côté cet inconnu l’hypnotise et l’attire. Et c’est comme ça qu’il a fait toutes ces découvertes. D’un côté Eros , de l’autre Thanatos … voilà ce qui, dit-on, nous anime tous.
Quoi qu’il en soit la peur de la mort est ancrée au plus profond de chacun de nous, rares sont ceux qui parviennent à la dompter. Nos ancêtres avaient peur des bêtes sauvages, des éléments du ciel, et « rien que ça » devaient déjà en faire mourir certains de peur. Mais avaient-ils aussi peur que nous de la mort ?
Et quand je dis « nous », je pense à nous qui sommes là, bien pépères, le ventre bien rempli etc… nous qui aujourd’hui avons peur de tout.
De tout , sauf du loup… Mais en tous cas peur de ne pas être dans la norme, d’avoir des boutons, de la cellulite, des rides… peur du gluten, des conservateurs, des OGM, des atomes… et bien entendu peur de l’inconnu et des Autres.
Une chaire de crétinologie devrait s’ ouvrir dans les universités pour traiter toutes les âneries que cette époque pond depuis les années 90 sur un mode accéléré .
Avec les foldingues(Obonobo, …) du parti de Mélanchon, la poissonnière du FN et son ex – Raspoutine rose , le parti islamosocialope , EELV et ses clown associés, les ripoublicains , la bande à macrondelle et les journalopes des merdias , le gisement est inépuisable !
En me relisant je suis abasourdi… par cette énormité que j’ai écrite à 2 reprises.
Je veux bien sûr dire ORTHOREXIE … et non orthodoxie !
Nous connaissions l’anorexie mentale, nous avons maintenant l’orthodoxie. Pour cette maladie aussi, le qualificatif « mentale » permettrait de mieux comprendre.
L’ obsession de manger «sainement » se manifeste chez ces gens obsédés par la peur de s’empoisonner, donc de mourir… et qui passent leur temps à faire la chasse aux pesticides, conservateurs, gluten et ceci ou cela. On parle là d’orthodoxie.
Une autre forme de cette maladie affecte ces gens obsédés par une certaine éthique qui leur interdit de consommer le moindre produit d’origine animale. Il s’agit là de cette forme extrême du végétarisme, le veganisme.
Remarquons déjà que ces phénomènes sont relativement nouveaux dans l’histoire et intimement liés à la société de consommation.
Ces maladies ne sont que les symptômes d’une maladie beaucoup plus grave et qui se manifeste de bien d’autres façons et dans quasiment tous les domaines.
Cette grave maladie, que les Anciens (grecs) redoutaient, c’est l’ hubris.
Autrement dit la démesure, plus exactement la perte de la juste mesure