11 novembre 2017, Arc de triomphe. Nicolas Sarkozy se tourne vers Elisabeth Borne : « Madame la ministre, il faut continuer à faire des lignes à grande vitesse. Moi, j’en ai lancé quatre. »Tel est le quotidien d’Elisabeth Borne, nommée ministre des transports par le président Macron pour mettre en œuvre un changement radical de politique de mobilité : priorité aux transports du quotidien, fini les grands projets pharaoniques. L’ex-patronne de la RATP est confrontée sans cesse aux suppliques de grands élus réclamant avec force un TGV, un canal de grand gabarit, un super-tunnel pour leur ville. Le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier récemment ouvert a coûté 28 millions du kilomètre. « Madame Mobilité » vient de clôturer les assises du même nom. Elisabeth Borne reçoit LE MONDE : « L’urgence, c’est l’entretien et la modernisation des réseaux, c’est l’enclavement des territoires, ce ne sont pas les LGV. A Prades, à Aurillac, à Alès, à Auch, il n’y a pas de desserte routière correcte pour être relié à la grande ville. Ces territoires vont perdre leurs emplois, les entreprises ne vont pas y rester. »* Mais la même Elisabeth Borne au conseil des ministres du 13 décembre est plutôt favorable à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes : « L’agrandissement de l’aéroport de Nantes-Atlantique a ses détracteurs : il entraînerait des nuisances sonores, même si les avions font aujourd’hui moins de bruit. » C’est là le signe de la contradiction interne des décideurs politiques, car agrandir ou construire, c’est toujours de grands travaux inutiles ; avec les GTI on ne sort pas du schéma croissance-croissance !
Il n’y a pas que les aéroports et les LGV, il y a aussi le Stade des Lumières, la tour Triangle, les incinérateurs géants, les centrales nucléaires de troisième génération EPR, celles de quatrième génération Iter et Astrid, des autoroutes de contournement, etc. Nos grands élus se comportent comme les pharaons qui ont fait ériger les pyramides et Louis XIV qui a commandé son château de Versailles. La quête d’éternité rencontre la folie des grandeurs, le pouvoir manifeste son pouvoir par la grandiloquence de certaines infrastructures. L’argent est trop facile à dépenser quand il suffit de délibérer « démocratiquement » autour d’une table. Les GTI illustrent aussi à merveille les dérives d’un système productiviste qui ne survit qu’à force de gaspillage énergétique. Les « Trente Glorieuses » sont devenues les cinquante gaspilleuses. Mais il existe une faille grandissante entre une élite qui s’affranchit ouvertement des contraintes écologiques, financières et démocratiques d’une part et un peuple qui commence à réagir d’autre part. Impulser une vaste politique de grands travaux ne répond en rien à la crise écologique qui conduit aux crises économiques et sociales. La transition énergétique est éternellement repoussée, alors qu’il aurait fallu agir avec détermination dès 1972 (rapport sur les limites de la croissance). Plus on attend, plus la société militaro-industrielle ira rapidement au désastre et nous avec.
Les actes de destruction opérés contre les GTI deviendront-ils en 2018 un impératif catégorique ? L’écrivain italien Erri De Luca avait déclaré à l’occasion du titanesque chantier du TGV Lyon-Turin : « les actes de sabotage sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est un chantier inutile et nocif (1er septembre 2013 sur le Huffington Post)».Pour sa défense lors de son procès, il avait précisé : « Mes propos sur le Huffington Post ne sont qu’une opinion. Ce n’est que mon point de vue sur ce projet, et sur ce qu’il serait bon de faire : saboter ces travaux. Il ne s’agit donc pas d’un acte. Les magistrats ont pris mes phrases et ils les ont mises entre guillemets, ils les ont interprétées pour les censurer. C’est comme de mettre des menottes à mes mots. Le sabotage est une forme de résistance politique qui ne peut s’entendre seulement au sens matériel. Ce mot a un sens plus large, un sens politique. Quand des députés s’opposent à une loi, au Parlement, ils la sabotent à leur manière. L’Italie est pleine de chantiers abandonnés, des ponts, des routes, des hôpitaux… Il y en a des centaines. D’une certaine façon, ces chantiers-là se sont autosabotés. Partout où il y a de grandes industries, il y a des tragédies écologiques. La défense de l’air, du sol, de l’eau, ça, c’est révolutionnaire. Le devoir moral de désobéissance existe. Le pouvoir est immobile, donc il faut parfois des activistes pour mener le combat, au nom du plus grand nombre. »
* LE MONDE éco du 22 décembre 2017, Elisabeth Borne, « Madame Mobilité »
Pour en savoir plus, lire le petit livre noir des grands travaux inutiles
Invite2018
Je savais depuis longtemps que j’étais un petit bourgeois, mais étant donné que je rêve d’une révolution, disons intellectuelle (parce que si je dis culturelle on va penser de suite à Mao)… alors aujourd’hui je découvre finalement que je suis comme vous, un révolutionnaire. Quand à rebelle, je m’en défends, ça non !
@Michel C,
1/
En quoi dire n’être modéré dans rien consiste-t-il à ne pas être sérieux? En quoi le fait qu’on se dise sérieux revient-il à ce que soi-même on ne soit probablement pas sérieux?
Je sais très bien de quel bord je suis, je connais mes idéologie et je les défend intégralement et donc radicalement. Je ne fais aucune compromission.
2/
Je connais la différence entre misère matérielle et misère intellectuelle.
Mais cette différence ne remet en cause rien que j’aie affirmé. Les gens que vous appelez « con-sommateurs » sont peut-être atteints de misère intellectuelle, mais je sais qu’ils sont aussi atteints de misères matérielle.
Il n’y a qu’à voir les hausse de tarifs, les sales coups que font les gouvernements…
3/
Je n’ai pas nié que les travailleurs lambdas fussent devenus des « petits-bourgeois » (c’est à dire, orthographié ainsi avec un trait d’union, des gens qui défendent des idées politiques qui favorise la richesse et le pouvoir des bourgeois tout court.
Ce que je nie, c’est le fait que ces mêmes travailleurs soient devenus eux-mêmes des bourgeois tout court. Nuance!
Un petit-bourgeois, c’est un défenseurs ou un idiot utile de la dictature bourgeoise. Ce terme ne désigne pas une classe sociale, mais les partisans d’une certaine idéologie conservatrice.
Il est impossible d’être à la fois bourgeois et prolétaires, mais il est parfaitement possible d’être à la fois prolétaire et petit-bourgeois.
4/
En réponse au fait que je vous aie dit que les idéologies pouvaient ressusciter, vous répondez » sauf que Dieu est mort ».
Mais je vous parle, non pas de Dieu, mais des idéologies.
Les idéologies n’ont pas besoin de Dieu pour ressusciter. Un phénomène ne relève du mythe religieux que s’il va à l’encontre des réalité scientifiques.
Pourquoi la virginité de la personne ayant accouché du Christ relève-t-il d’un prétendu Dieu? Car ce phénomène est en contradiction avec ce que nous dit la science.
Pourquoi la résurrection des êtres humains relève-t-il d’un prétendu dieu? parce que la science indique que les êtres humains ne ressuscitent pas.
Or, la résurrection des choses abstraites que sont les idéologies n’est pas contredite par la science. Donc la résurrection des idéologie peut être évoqué de façon non-religieuse.
5/
Se dire révolutionnaire ne revient pas à se vanter.
Être révolutionnaire ne signifie pas avoir accomplit des actions difficile. Pour être révolutionnaire, il suffit d’être partisan de la révolution et de n’exprimer aucune idée qui avec cette même révolution soit incompatible.
Je suis révolutionnaire, mais je n’ai pas la prétention d’avoir pris des risques. Que je sois révolutionnaire ne relève ni d’un quelconque courage ni de la moindre lâcheté.
Invite2018 je vous aime.
1/ Quand vous écrivez des choses du genre ‘je ne suis « modéré(e) » dans rien‘ … ou comme là ‘je suis parfaitement sérieuse ou sérieux‘… je suis déjà en droit de me demander si vous l’êtes, sérieuse ou sérieux. A moins que vous ne sachiez pas de quel bord vous êtes. Et je ne cherche pas à partir dans un débat au sujet du sexe des anges, ou des transgenres et autre théorie du genre.
2/ Je suppose que vous connaissez la différence entre misère matérielle, et misère intellectuelle. C’est de celle-là que traite principalement cet article, il s’agit de pointer tous ces misérables promoteurs et cons-ommateurs de projets inutiles. L’autruche aussi est vraiment misérable, notamment quand elle a la tête plantée dans le sable et le croupion bien offert.
3/ Les travailleurs lambdas sont absolument devenus des petits-bourgeois. Faites-vous violence, offrez-vous le bouquin d’Alain Accardo (Le Petit-Bourgeois Gentilhomme. 13€ , si vous voulez je vous l’offre)
4/ « les idéologies peuvent ressusciter » … sauf que Dieu est mort, c’est Nietzsche qui l’a dit. Compliqué Nietzsche !
5/ « Fais-moi mal Johnny » , ça c’est de Boris Vian. En tous cas Johnny c’est Johnny, plus exactement c’était. Que son âme repose en paix, là bas à Saint-Barth ! Je dis ça mais je ne crois pas en l’âme, bien que je n’en sache rien. Quoi qu’il en soit, qui n’a pas bouffé de toute cette daube : « Johnny l’idole des jeunes … Johnny le rebelle » ?
6/ Comme vous pouvez le constater j’évite de me prendre trop au sérieux, et je ne me prends surtout pas pour un révolutionnaire. Là où je me défends, c’est pour faire l’omelette, j’aime bien battre les œufs.
7/ En tous cas nous sommes d’accord, et c’est bien ça le plus important.
Bonjour @Michel C.
1/
Vous écrivez : « quand je prends tout ça à la légère je ne suis pas sérieuse, je suis toujours sérieux ».
Je suppose que vous avez fait une faute de frappe, car vous venez mécaniquement de dire une chose et son contraire. Vous dîtes que quand vous prenez les choses à la légère, vous êtes à la fois sérieux et non-sérieux.
2/
Il est absolument faux que je tienne à ce que les misérables prolétaires restent de misérables prolétaires. Au contraire, je veux que les prolétaires ne soient plus prolétaires, je veux une société qui soit sans classes sociales, c’est le but de l’idéologie révolutionnaire que je défend.
Si vous relisez mon commentaire, vous pourrez découvrir que ce que je disais était, non pas le fait qu’il fallût que les prolos restassent prolos, mais le fait qu’hélas les prolos n’eussent toujours pas cessés d’être prolos. Je suppose que vous connaissez la différence entre « constater qu’il en est ainsi » et « vouloir qu’il en soit ainsi ».
3/
Il faut savoir ce que nous entendons par embourgeoiser. Si le verbe » s’embourgeoiser » signifie » soutenir la bourgeoisie » ou « aider la bourgeoisie » ou » être heureux d’être au service de la bourgeoisie « , alors je reconnais que les prolos se sont embourgeoisés.
Par contre, bien que soutenant hélas les immense pouvoir de la haute bourgeoisie, les travailleurs lambdas ne sont absolument pas devenus eux-mêmes des bourgeois.
Je constate et déplore que les gens que vous appelez « con-sommateurs » sont défenseurs du capitalisme. Mais ces mêmes gens ne sont pas eux-mêmes capitalistes, ils ne sont pas des nantis possédant les richesses et le pouvoir.
Donc que plus de 99% de la population soit pleinement et réellement prolétaires demeure vrai.
4/
Vous écrivez : « Communisme et Capitalisme, font partie du passé. Certes ces deux-là bougent encore, mais ils sont déjà morts ». Je vous signale que contrairement aux personnes physiques, les idéologies peuvent ressusciter.
Par ailleurs, la capitalisme n’est absolument pas mort (non-mort que d’ailleurs je déplore). Il continue d’être défendu par énormément de gens, et il est concrètement en application, il est en train de causer des pollutions, de la précarité et bien d’autres saloperies matérielles et concrètes.
5/
J’espère que le « Johnny » que vous dîtes avoir été révolutionnaire n’est pas Jean-Philippe Smet allias Johnny Halliday. En effet, ce rockeur était favorable au capitalisme et soutenait la politique de Jacques Chirac.
Supposons donc que ce « Johnny » dont vous parlez soit un communiste révolutionnaire que je ne connais pas. Pourquoi prétendez-vous qu’il fût la dernière personne qui fût révolutionnaire?
Moi qui suis [du verbe « être »] un(e) communiste révolutionnaire, je ne suis toujours pas décédé(e).
6/
Le fait d’être révolutionnaire ou non provient de la nature des idées exprimées. Autrement, qu’à vos idées vous soyez fortement attaché(e) fera au non de vous un(e) révolutionnaires en fonction de ce que sont vos idées.
Si vos idées consiste à ce que contre la dictature capitaliste et contre les injustices on se révolte, alors qu’obstinément vous défendiez votre idée fait de vous un(e) révolutionnaire. Mais si vos idées sont les idées socialement dominantes (par exemple le fait dé défendre la remises en causes des droits sociaux, de défendre la politique de Macron) alors vous battre pour vos idées ne fera pas de vous un(e) révolutionnaire.
7/
Puisque vous tenez à ce que la dernière phrases de mon commentaire soit un accord, alors j’accède à votre requête.
Oui, le nihilisme est là et nous envahit.
Bonjour Invite2018 , je vous réponds vite fait et en reprenant votre numérotation.
1/ Moi aussi je suis parfaitement sérieux, et quand je prends tout ça à la légère je ne suis pas sérieuse, je suis toujours sérieux.
2/ En écrivant « peut-être » vous ne réfutez donc pas l’idée que les misérables prolétaires fussent devenus de misérables consommateurs, mais vous tenez absolument à ce qu’ils restassent de misérables prolétaires. Je considère que c’est votre « choix » … et je le respecte, autant que je puissasse le respecter. Peut-être alors, en reconnaissant que l’esprit petit-bourgeois (que Marx a d’ailleurs bien identifié) a aujourd’hui colonisé jusqu’aux masses populaires, peut-être admettrez-vous qu’en plus d’être devenus de vulgaires misérables cons-ommateurs, les descendants de nos si chers prolétaires se soient moyennement bien embourgeoisés. Or un bourgeois ne peut pas être un prolétaire. Sauf à nommer « cercle » un carré, ce qui en effet est possible (c’est Goebbels ministre de la propagande qui l’a très bien expliqué).
3/ Le communiste est comme le thon, une espèce en voie d’extinction. Les deux faux frères ennemis, Communisme et Capitalisme, font partie du passé. Certes ces deux-là bougent encore, mais ils sont déjà morts, et l’un plus que l’autre.
Quant au révolutionnaire, ce rebelle disposé à combattre le système oppressif, il est mort aussi. On a enterré le dernier dernièrement, il s’appelait Johnny. Même du côté révolutionnaire, on n’a que ce qu’on mérite. Misère, misère !
4-5/ Finalement c’est dur de renoncer. De renoncer à ses idées, j’entends. A première vue on pourrait dire « chapeau l’artiste ! » mais en fait la plupart des gens aujourd’hui sont comme ça, il n’y a donc rien d’exceptionnel ni de révolutionnaire avec ça. Prenons par exemple notre jeune président, qui lui non plus ne pourra (du verbe POUVOIR) jamais renoncer à ses chimères. (J’espère que vous faites bien la différence entre VOULOIR et POUVOIR). Notre pauvre petit Jupiter qui déjà n’est pas fichu de CHOISIR entre la gauche et la droite, et qui se condamne donc à continuer tout droit. En marche ! machine en avant toute, cap sur l’iceberg !
Tout ça parce que ce petit bonhomme, finalement comme ceux qui l’admirent ou beaucoup de ceux qui le détestent, n’est pas fichu de choisir. Mais faut le comprendre ce malheureux, le problème quand on doit choisir, c’est qu’il faut renoncer. Eh oui, et renoncer c’est dur, c’est souvent un crêve-cœur, surtout quand on n’y est pas habitué. Pauvre petit enfant gâté qui VEUT ceci, et en même temps qui VEUT cela … qui veut sauver la planète et en même temps qui veut continuer à FAIRE des tours de manèges… qui veut faire péter ceci et cela, et en même temps qui ne donnerait pas sa vie pour défendre ses idées à la noix !
5/ Mais attention, je ne dis pas pour autant que l’Homme est incapable de se révolter. Je fais toujours attention en parlant de l’inné et de l’acquis, et je me méfie de ce concept de « nature humaine ». Finalement il est très pratique ce machin, pour dire qu’il n’y a plus rien à faire, et pire pour dire qu’il n’y a plus rien espérer de l’Homme.
Quittons-nous toutefois sur un accord, le nihilisme est effectivement là, nous baignons dedans.
1/ @Michel C,
je suis parfaitement sérieuse ou sérieux. Quant je prône de collectivement et matériellement se révolter, c’est bien du premier degré.
Il est profondément néfaste que l’idéologie de révolution communiste soit tournée en ridicule. La révolution communiste n’est peut-être pas suffisante, mais pertinente et absolument nécessaire.
2/Les misérables prolétaires sont peut-être devenus de misérables consommateurs, mais tout en restant de misérables prolétaires.
3/Vous écrivez : « Il est loin le temps où on était prêt à mourir pour ses idées ». Mais qui vous parle de mourir pour des idées?!
Si les communistes meurent, ils ne pourront pas défendre le communisme, et le capitalisme productiviste et croissanciste triomphera. Le révolutionnaire doit rester en vie afin de pouvoir combattre le système oppressif.
4/Vous écrivez : « Au lieu d’aller faire péter ceci ou cela, commençons déjà par arrêter de demander ou d’utiliser toutes ces constructions ».
Mais l’un n’empêche pas l’autre : on peut très bien arrêter de demander les projets de déforestations et les bombardements militaires, et au cas où ces saloperies-là soient hélas mises en oeuvre, détruire ce qui aurait du ne jamais être construit.
5/Je sais très bien que le nihilisme est là et qu’il envahit la population. Mais utiliser ce même nihilisme pour prétendre que prôner la révolution que je prône soit absurde, c’est faire preuve d’un dangereux sophisme.
Je sais parfaitement qu’en l’état actuel des choses, les prolétaires ne s’unissent pas et ne se révoltent pas. Je dis juste que les prolétaires peuvent s’unir, peuvent se révolter, ont intérêt à s’unir et ont intérêt à se révolter.
J’espère que vous connaissez la différence entre « faire » et « pouvoir faire ». J’espère que vous connaissez la différence entre « faire » et « avoir le devoir de faire ».
Prétendre que les prolétaires actuels ne se révoltent pas, c’est hélas et probablement dire quelque chose de vrai. Prétendre qu’en tout état de cause les prolétaires actuels soient incapables de se révolter et que cette incapacité soit innée, c’est prétendre quelque chose de faux, et c’est plonger dans le fatalisme, lequel fatalisme est un ennemi de la résolution des problèmes.
Inite2018 , je me demande souvent à quel point vous êtes sérieux.
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » je connais cette vieille chanson. Seulement depuis bientôt 2 siècles il en a coulé de l’eau sous les ponts, et des fois que vous ne le sachiez pas, les misérables prolétaires sont devenus de misérables cons-ommateurs.
Il est loin le temps où on était prêt à mourir pour ses idées, du moins du côté de chez nous, dans ce monde en pleine décadence. Le Grand Soir, les lendemains qui chantent, tous ensemble ouai-ouai, le salut de nos âmes… personne n’y croit plus sous nos latitudes. Le nihilisme est là et il nous faut bien faire avec. Nietzsche le voyait déjà il y a plus d’un siècle, il faut vraiment être aveugle pour ne pas le voir aujourd’hui, partout où nos yeux se posent.
Au lieu d’aller faire péter ceci ou cela, commençons déjà par arrêter de demander ou d’utiliser toutes ces constructions, tous ces appareils, tous ces « services », de toute manière nous serons bien obligés de nous en passer dans quelque temps, alors autant nous y préparer.
S’il n’y avait pas tous ces millions de passionnés de jeux de baballes, le Stade des Lumières n’existerait pas. S’il n’y avait pas tous ces millions de cons-ommateurs de voyages aériens, nous ne parlerions pas de NDL. Et si ma tante en avait, je l’appellerais mon oncle.
Vive donc le Parti d’en Rire ! Pas besoin de mégastructures pour rigoler, et même pas besoin de haches ou de TNT pour se fendre la gueule.
Si on ne fait rien et qu’on laisse faire la pénurie, alors certes l’arsenal militaires sera éradiqué, mais les personnes physiques que nous sommes seront elles aussi éradiquées.
Pour que les activités néfastes (bombardements militaires, déforestations…) disparaissent sans que ces mêmes activités nous entraînent dans leur chute, il faut que nous menions la désobéissance civile que je prône.
Donc mise à part du point de vue des gens qui n’ont aucune morale et qui se foutent du sort des êtres vivants, il est illusoire que tout seul en s’effondrant le productivisme règle malgré lui les problèmes. Que les actions illégales matérielles concrètes collectives et frontales soient nécessaire ne cesse donc d’être valable ni n’est relativisé.
Je prône que la révolution soit collective et que l’ensemble des travailleurs s’unissent. Si cette chose utopique mais parfaitement réalisable a lieu, alors il n’y aura plus de flics qui pour votre désobéissance civile vous jetteront en taule (les flics sont eux-mêmes des prolétaires).
Donc l’argument des répression judiciaire ne remet absolument pas en cause la pertinence de mener les illégales révoltes que je préconise. Ce n’est pas moi qui fais l’apologie du fait que vandaliser les activités industrielles illégitimes soit passible de punition.
Je suis finalement de l’avis de Séverine. Je ne veux surtout pas risquer de finir mes vieux jours au trou, je vais attendre bien pépère qu’il n’y ait plus de métaux pour construire ces satanés canons et autres douceurs.
Et au fait, tant con y est, faut-il aussi saboter les aciéries ? Et les industries de recyclages de vieilles ferrailles ? Se doit-on de faire le tri sélectif ? L’acier pour les canons, Boum ! Celui pour les charrues, OK on garde ! Mais celui pour les bagnoles, qu’est-ce con en fait ?
Pareil avec les usines de boulons ! Péter des boulons, OK ! Oui mais quels boulons ?
Eh oui, il y a boulon et boulon ! Les boulons pour les canons, les boulons pour les avions, les boulons pour les trains, les autos, les métros, les vélos, les frigos ….
Il va de soi qu’avec les risques de pénuries de pétrole d’ici 10 ans (et l’épuisement des minerais et métaux rares avec lesquels sont fabriqués les avions aussi), Notre Dame-des-Landes, si construit, risque de ne plus accueillir beaucoup de passagers d’ici 20 ans.
La pénurie de métaux mettra fin d’ici peu à notre mode de vie et certainement aux grand travaux. D’ici là, nous continuerons bien sûr sur notre lancée destructrice. Extrait d’un récent article de Basta Mag :
« L’approvisionnement en minerais est un enjeu stratégique pour des secteurs tels que l’électronique, l’automobile ou les énergies renouvelables.
La disponibilité de certains métaux est jugé « critique » par l’Union européenne, des pénuries durables pouvant apparaître dans les prochaines années.
Les métaux, en voie de raréfaction ou situés de plus en plus profondément sous terre, sont indispensables au bon fonctionnement de l’économie, notamment dans « les secteurs du bâtiment, du transport, ou de la production d’énergie », défend le gouvernement sur le portail français officiel des ressources minières nationales, « Minrealinfo ».
Pour le néodyme, {…} les géologues soulignent que l’industrie française de la défense est dépendante de cette matière première, au même titre que celle de l’automobile et des éoliennes.
Le portail gouvernemental n’oublie pas, bien sûr, « la fabrication des biens de consommation et les produits issus des technologies de l’information et de la communication (téléphone portable, écran plat…) ».
La République populaire de Chine domine actuellement la chaîne d’approvisionnement en terres rares, contrôlant plus de 90% de la production mondiale. »
D’ailleurs il faudrait briefer Hulot et Mme Le Maire de Paris, qui tablent sur le tout-électrique (voitures) dans les prochaines décennies.
Lien de l’article :
https://www.bastamag.net/Quand-l-industrie-de-l-armement-s-inquiete-de-l-epuisement-des-ressources-en
Bonsoir @Michel C.
Le sabotage que je prône est un projet collectif et une action d’équipe. Certaines personnes savent manipuler les bombes, d’autres peuvent se contenter d’enfoncer les portes.
Et il n’y a pas forcément que les bombes. Vous pourrez briser des fusils que des camarades auront pris soin de décharger pour vous.
Je ne vous reproche ni vos actions individuelles ni vos non-actions individuelles. Si à défaut de personnellement mener les révoltes que je prône (révoltes qu’en l’état actuelle des choses je suis moi-même incapable d’individuellement accomplir), vous ne proscrivez pas ces mêmes révoltes, alors tant mieux.
Bonjour Invite2018
Pas question évidemment pour moi de mettre nos propositions en concurrence, mais en ce qui me concerne je reste avec les mots. D’autant plus que je n’y connais rien dans ces fameux engins à désactiver. Et puis j’aurais trop peur qu’ils ne me pètent à la gueule, et puis s’il n’y avait que ça… et puis et puis, vous comprendrez que vous aurez l’air malin quand on vous demandera de montrer l’exemple.
@Michel C, quand je préconise de saboter les usines d’armement, je parle bien de saboter matériellement. Je préconise d’entrer par effraction et de concrètement désactiver les engins qui à l’impérialisme et à la protection des intérêts économiques pétroliers et miniers des grands industriels sont destinés.
Néanmoins, je ne suis absolument pas défavorable à ce qu’en plus de saboter matériellement et physiquement, on sabote avec des mots. Votre proposition et la mienne n’ont pas à être mises en concurrence, elles sont complémentaires.
Bien sûr qu’il faut saboter ces projets et travaux inutiles. Mais attention ! Saboter avec des MOTS, comme l’explique très bien Erri De Luca. Et justement, il y a « mille » façons de saboter, démolir, ruiner, une idée, une idéologie, un projet, une entreprise… et ça seulement avec des mots. Peut-être est-ce seulement ça que veut dire Invite2018 lorsqu’il nous invite à saboter les usines d’armement … lui seul peut le dire.
En tous cas, défendons les mots, ne nous les laissons pas déposséder de leur sens, ne nous laissons pas dire qu’un cercle est un carré (voir la tristement célèbre citation Gobbels).
Je ne connaissais pas le nom de ce temple aussi absurde qu’inutile, parfait symbole (entre autres) de notre bêtise , « Le Stade des Lumières » ! Pour dire à quel point nous sommes atteints ! La dignité, c’est aussi de le reconnaître.
En attendant la fin… que ce soient les décideurs ou les usagers demandeurs (cons-ommateurs) de ces infrastructures dont ils ont pu se passer jusqu’à présent, que ce soient également n’importe qui portant un jugement sur ceci ou cela (ceux-ci ou ceux-là)… chacun ferait bien de lire le bouquin de George Marshall, « Le syndrome de l’autruche ». ( Curieux que ce bouquin n’inspire pas davantage…)
Oui, c’est la meilleure voie possible. Mais le système économique que nous avons construit est tellement difficile à déconstruire. Il a même été construit volontairement (par nous mêmes) comme ça.
Les grands travaux, bien qu’inutiles dans l’absolu, donnent ici et maintenant du grain à moudre aux ouvriers et ingénieurs. Et toutes ces recrues veulent des trous à creuser, des trous à reboucher, pour ainsi se sentir utiles et surtout recevoir un salaire, sans lequel non seulement ils ne vivent plus (et on ne peut leur reprocher) mais aussi ne gaspillent ni n’existent plus vis à vis de leurs congénères.
Qui pour se faire élire, conduire un tel programme et être soutenu? C’est impossible sans remise à plat et réflexion commune pour la mise en place d’un nouveau projet de société, chose devenue inatteignable dans une société devenue trop complexe. Il s’agirait même d’un nouveau paradigme pour notre espèce, 20 ans pour vaincre les mécanismes de l’évolution?
En attendant, bien qu’il n’y ai raisonnablement pas d’espoir, il est encore temps de vivre dans la dignité en adaptant son existence vers ce qui serait nécessaire pour s’en sortir. C’est ce que je réponds à ceux qui moquent la frugalité et le contrepoids à l’expension économique, je cherche simplement à vivre dans la dignité, quoi que vous fassiez.
Merci Biosphère de nous proposer un peu de dignité.
Small is beautiful et moins nombreux (plus heureux) voilà deux conseils, piliers de l’écologie, qui devraient inspirer nos sociétés. Or, ce sont justement ceux que nous avons le plus de peine à entendre.