Lester Brown avait rédigé en 2007 un programme d’action, Le plan B (pour un pacte écologique mondial). Aujourd’hui les socialistes français croient qu’ils vont inventer quelque chose, un « socle pour 2012 », « les bases d’un nouveau modèle d’écodéveloppement au service du progrès ». (LeMonde du 10 décembre). Connaissant l’incapacité notoire du parti socialiste à se mettre au travail, je connais déjà le résultat. De plus il y a un élément que les socialistes ne reprendront pas chez Lester Brown, le malthusianisme. Ils sont mentalement bloqués sur cette question depuis que Marx a critiqué Malthus. Pourtant Lester Brown est clair :
« Une des questions qui m’est le plus fréquemment posée au cours de mes conférences est de savoir « combien de personnes la Terre peut-elle supporter ». J’y réponds par une autre question : « A quel niveau de ressources alimentaires ? » Il est temps que les leaders mondiaux affirment publiquement que la planète ne peut pas soutenir une natalité de plus de deux enfants par famille. De plus la stabilisation de la population humaine est un préalable pour protéger l’extraordinaire diversité biologique de la planète. Si la population atteint 9 milliards au milieu du XXIe siècle, d’innombrables autres espèces de plantes et d’animaux pourraient disparaître de la surface de la planète par manque d’espace vital. »
Selon Lester Brown, les hommes politiques dont ce monde a besoin sont ceux qui peuvent développer une vision d’ensemble, qui comprennent les liens entre l’économie et les écosystèmes qui la supportent. Mais parmi les hommes et les femmes de gauche, il n’y a personne qui ait actuellement ce profil. Je me trompe ? Même Pierre Moscovici, en charge du « nouveau modèle d’écodéveloppement », n’a jamais relayé le message de son père Serge qui disait déjà en 1978 : « La gauche et la droite sont des notions relatives. Nous (les écologistes) sommes à la gauche de la gauche. Cela veut dire que nous sommes proches de la gauche sur un certain nombre de points (rémunération, organisation des entreprises, internationalisme, etc.) ; mais sur d’autres points, c’est nous qui représentons la gauche, notamment pour tout ce qui a trait aux rapports à la nature, à l’utilisation des ressources, à l’autonomie des collectivités, au productivisme, à la croissance. Car, bien souvent, les hommes et les partis de gauche se sont éloignés de ce qu’on appelle le socialisme et, ce faisant, ont laissé un vide qu’on nous appelle à combler. »