Le droit à la procréation ne peut pas être une liberté individuelle absolue. Notre société fait déjà des efforts démesurés pour lutter contre la stérilité sans qu’il soit besoin d’en rajouter. Par exemple, l‘assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité dont le caractère pathologique a été médicalement diagnostiqué (article L.2141-2 du code de la santé publique). C’est pourquoi, quand deux vieux de plus de 60 ans, après avoir confié à l’Agence de la biomédecine leurs paillettes de sperme congelé, demandent à bénéficier d’une procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger, la justice tique*. La cour administrative d’appel de Versailles a considéré qu’« en fonction des connaissances scientifiques (…) disponibles, un homme peut être regardé comme étant “en âge de procréer”, jusqu’à un âge d’environ 59 ans, au-delà duquel les capacités procréatives de l’homme sont généralement altérées ». L’avocat de l’une des parties regrette : « La décision de savoir si un homme peut s’engager dans une PMA appartient en effet à ce dernier, à sa compagne et au corps médical, pas à l’Etat ». L’avocate de l’autre partie sur-renchérit : « Ce n’est pas une décision juridique mais une position morale et sociétale. »
Pour un écologiste, il n’existe aucun droit à l’illimité sur une planète surpeuplée et sur-polluée; la reproduction devrait être drastiquement délimitée et non favorisée. Le débat fait rage parmi les commentateurs sur lemonde.fr :
PC : Très bien. Tous ces égoïstes forcenés doivent être cadrés par la Loi. Et s’ils sont trop désespérés par cet intolérable atteinte à leur liberté de faire n’importe quoi, ils pourront toujours tirer partie de la facilité de plus en plus grande que laisse la Loi pour recourir au suicide assisté !
Lesper Mathot : C’est parfaitement dégueulasse. Ce que l’on confisque est bien plus que des paillettes de sperme, c’est le droit à la paternité. L’éthique a bon dos. Après la limite d’âge, ce sera quoi ? La maladie, le niveau social ? Ça frise l’eugénisme.
Bakou : j’ai un scoop pour vous, le droit à la paternité n’existe pas.
Jojo : Si je comprends bien, les gars concernés ont besoin de leurs paillettes congelées pour faire un enfant parce que ça ne marche plus au naturel ? Ça n’a pas l’air d’être la grosse patate ! Mais ils seraient en état en revanche d’élever un enfant ? Est-ce que ce monde est sérieux ? Enfin un peu de bon sens dans une décision de Justice.
Ismaël Billy : Soit l’avocat ne sait pas son droit, soit il est d’une mauvaise foi assez impressionnante. La règle est claire : quand la loi n’est pas assez précise et si même la jurisprudence n’est pas exhaustive alors c’est au juge de dire la loi ou de créer du droit. Il s’agit d’une obligation. S’il ne le fait pas, le plaignant pourra se retourner contre lui pour déni de justice.
Vanité des vanités (l’Ecclésiaste) : Autant je trouve que l’ingérence de la Justice et de la soi-disant bioéthique médicale sont insupportables à se mêler autant d’affaires privées, autant je trouve aussi assez ridicule que des hommes de plus de 65 ans aient encore la vanité de vouloir se « prolonger » en procréant. Si avancer dans la vie ne vous fait pas prendre conscience de l’aspect dérisoire de cette vanité, c’est que décidément certains ne voient jamais plus loin que le bout de leur nez.
Soyons clairs : Quand la procréation est naturelle elle ne coûte pas à la société. Mais quand elle est assistée elle a un coût. Il est donc alors normal de fixer un cadre.
Bob75 : La bioéthique est l’inquisition du XXIe Siècle. Justifier pour des raisons fallacieuses des positions dogmatiques. C’est ridicule. Que les gens fassent ce qu’ils veulent et se fichent des avis de ces instances de pacotilles. Peu importe les « risques » face à la conquête de la liberté.
Olivier Tribondeau @bob: ce que vous dites est la simple négation de la civilisation dont le principe est de poser des limites à la liberté individuelle pour permettre le vivre ensemble. Le sujet ici n’est pas la liberté des 2 vieux, mais la protection des éventuels rejetons .
Alienfive : Vivement, un certificat officiel et administratif, attestant que les géniteurs ont les moyens de subvenir aux besoins de leur progéniture… Sinon, couic
Bakou @ Alienfive : Et pourquoi pas en effet? Cela éviterait que des parents irresponsables qui n’ont rien d’autre à offrir à leurs enfants que leurs propres échecs n’imposent des cas sociaux supplémentaires à une société malade.
Yves : À quand l’application de critères « sociaux », « intellectuels », « sanitaires » et « esthétiques » ?
* Le Monde.fr avec AFP du 5.03.2018, La justice administrative fixe à « environ 59 ans » la limite d’âge de procréer pour les hommes
Il me semblerait sage d’accepter les limites de la nature, nous allons effectivement vers le grand n’importe quoi.
Sujet de réflexion, vous avez 3 heures :
En cas de problèmes techniques, un écologiste mâle en désir de paternité doit-il avoir accès à la PMA , ou pas ? Si oui, jusqu’à quel âge ?
Peut-on être un bon papa après 59 ans ? Peut-on être un bon écologiste après 59 ans ? Un vrai écolo devrait-il ranger ses outils au placard après 59 ans ? Un écologiste mâle âgé de plus de 59 ans a-t-il le devoir moral de renoncer également au Viagra ? Et pourquoi pas aussi à la vie ? Et demain nous discuterons des conditions indispensables à l’obtention du permis de procréer.
Bref, encore un « débat » sans grand intérêt puisqu’il ne peut que déboucher sur du grand n’importe quoi. Pendant qu’on s’amuse avec ça on oublie le plus important, et finalement ces polémiques stériles de culpabilisation réciproque ne servent aucun intérêt écologique. Bref, je commence à en avoir assez de ces sujets à la c.. (je ne l’écris pas entièrement à cause de cette modération à la c..)
Plutôt que de nous pointer du doigt mutuellement, nous aurions plutôt intérêt à imaginer ensemble un modèle de transition pour les secteurs les plus problématiques, secteur des transports, des loisirs, de l’agro-alimentaire, de l’industrie. Il serait par exemples beaucoup plus intelligent de réfléchir sur une transition du monde agricole, avec un modèle d’élevage plus durable, en pâturages, un monde agricole extensif et soutenable, moins dépendant de la chimie, un monde agro-alimentaire moins industrialisé, centré sur des circuits courts, etc.
Je suis victime depuis cinq ans, d’une situation insolite ! ou, est-ce du chantage ? Ca me pose un cas de conscience !
Comment puis-je savoir, si un enfant a été fait à mon insu, et aurait été réimplanté à l’étranger !
Si quelqu’un a pu me prélever un fœtus lors d’un IVG ?