Al GORE, le climat devant quelques députés français

On peut avoir été ex-futur président des Etats-Unis, presque élu contre W.Bush, et militer ensuite activement pour l’environnement. Une (petite) partie des députés français a donc assisté le 11 octobre à la projection du film d’Al Gore consacré au réchauffement climatique. Le titre de son documentaire est bien choisi, « Une vérité qui dérange » : c’est parce que ça dérange qu’on ne fait pas grand chose. Al Gore reste quand même optimiste, il estime qu’en démocratie, la volonté politique est une ressource renouvelable. Mais il ajoute que le problème pour les Américains consiste dans le fait qu’ils regardent la télévision en moyenne quatre heures et demi chaque jour. Or la télé est manipulée par les annonceurs pour vendre des choses, y compris des résultats électoraux. Le dialogue politique est restreint pour l’essentiel à des annonces télévisées de trente secondes, et le principal souci pour un candidat à élection est de rassembler suffisamment d’argent pour acheter ces spots. Pourtant, selon Al Gore, la crise climatique menace l’avenir de la civilisation humaine. Comment, dans ce contexte, diminuer les habitudes de pillage de la planète ? Et la Chine et l’Inde n’agiront sur leurs émissions de gaz à effet de serre que si les pays riches bougent d’abord. Al Gore fait pourtant des compliments sur le président J.Chirac qui a été, à son avis, un des héros de la question du changement climatique (qui agit pourtant de manière très discrète !). . Au sortir de la séance, une sénatrice des Verts rappelle que « le Parlement français a voté à l’unanimité en faveur de l’application du protocole de Kyoto, mais nous n’avons concrètement changé aucune de nos politiques ». Le centriste F.Bayrou appelle les politiques à renoncer à leur approche habituelle par étiquette droite/gauche car, avec l’affrontement politique, il ne peut plus y avoir d’action continue contre le changement climatique.

La Biosphère a d’ailleurs bien du mal à distinguer la droite et la gauche : la gauche pense plutôt au social, la droite plutôt à l’économique, les deux veulent être populaire, mais aucune de ces deux tendances politiques ne pense vraiment à l’environnement !
(écrit le 30.10.2006)