Pour la COP21 à Paris, les Etats fournissent leurs intentions de baisser leurs propres émissions de gaz à effet de serre. Or les promesses n’engagent que ceux qui les recoivent et même si les gouvernements disaient vrai, les engagements actuels seraient de toute façon insuffisants pour que la température moyenne du globe reste en dessous de 2°C. C’est pourquoi il faut se préparer à l’effondrement et bâtir la civilisation postcarbone. Un petit livre pas cher* donne quelques indications dont celles, iconoclastes, sur la pénurie d’électricité à venir. En voici quelques extraits.
… C’est en 2005 que l’Agence Internationale de l’Energie publiait la première édition du rapport « Economiser l’électricité en urgence ». L’AIE présentait des études de pays ayant mis en oeuvre des stratégies d’économies d’énergie pour limiter les conséquences des coupures de courant. Ces programmes mobilisaient une gamme d’outils, tels que rationnement, signaux prix et campagnes de sensibilisation. Les pays concernés ont pu réaliser entre 5 % (France) et 20 % (Brésil) d’économies d’énergie…
… Depuis ce premier rapport, d’autres coupures électriques se sont produites. Celle du Japon à la suite du séisme du 11 mars 2011 ayant été une des plus sévères qui ait jamais affecté un pays industriel. Le rapport Saving Electricity in a Hurry (2011) insiste : « Les coupures d’électricité vont continuer à se produire dans le monde, en raison des difficultés politiques et financières auxquelles les gouvernements vont être confrontés… Les gouvernements ont intérêt à développer des programmes de réduction d’urgence de la demande pour s’assurer contre les ruptures de fournitures. »… Pour éviter un face-à-face direct entre autorités, founisseurs et utilisateurs parfois exaspérés, l’AIE note que la désignation d’un groupe multi-acteurs chargés de résoudre la crise, impliquant des représentants des usagers et toutes les parties concernées, peut s’avérer bénéfique… Le rationnement par la distribution de quotas aux ménages et aux entreprises se révèle bien accepté car il assure l’équité…
Il apparaît que c’est à l’échelle locale que les conditions de la résilience peuvent être le mieux organisées, plutôt que dans les grandes métropoles, dont la soutenabilité, à terme, risque d’être condamnée par les effets du réchauffement et de la fin des énergies fossiles.
* Petit traité de résilience locale d’A.Sinaï, R.Stevens, H.Carton et P.Servigne
éditions Charles Leopold Mayer 2015, 118 pages, 9 euros