L‘éditorial du MONDE* du vote « pour » la PMA « pour toutes ». Les arguments ne sont pas à la hauteur d’un quotidien qui se croit encore « de référence » :
« La PMA pour toutes restera comme l’avancée sociétale majeure de son quinquennat »
Biosphere : une avance sociétale « majeure » qui va toucher 100 femmes par an, l’éditorial n’a pas peur des mots. La légalisation de la contraception a été une avancée majeure, l’interruption volontaire de grossesse aussi. Ce n’est pas le cas de la satisfaction par la loi de femmes qui veulent se passer des hommes, acte sexiste s’il en est.
« Un débat s’est ouvert sur l’opportunité d’ouvrir la PMA aux femmes seules, par crainte que l’enfant souffre de grandir sans père. Celle des Français paraît claire : 60 % souhaitent que les couples de femmes aient accès à la PMA, 65 % soutiennent son extension aux femmes seules. »
Biosphere : une enquête Ipsos ne vaut pas force de loi. L’opinion publique est changeante, on dit comme dit le voisin et on changera tous ensemble d’avis juste après un bon matraquage médiatique. On parlait autrefois de redonner au père sa juste place dans le foyer, aujourd’hui on veut supprimer les pères, demain le bébé naîtra dans une éprouvette !
« Le projet de loi vise à rendre compatibles les avancées médicales avec ce que la société française juge éthiquement acceptable. »
Biosphere : tout faux. Il n’y a pas d’avancée médicale avec ce sigle très surfait « PMA » (procréation médicalement assistée). On ne traite pas un cas de stérilité féminine, il n’y a pas maladie. Il s’agit en fait, chez des femmes non stériles, de mettre tout simplement du sperme dans un vagin !
« La pratique a précédé le droit. »
Biosphere : cet argument est-il recevable lorsque l’on parle de seulement 2000 femmes sur une populations de près de 25 millions de femmes adultes. Et on peut s’interroger sur d’autres pratiques : de très nombreuses personnes, toutes consentantes, vivent dans une situation de polygamie de fait. Faut-il pour autant autoriser la polygamie ?
« Le texte vient honorer une promesse du candidat Macron, qui s’était engagé à étendre la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules. »
Biosphere : LE MONDE escamote le fait qu’il s’agit de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi bioéthique. Cette loi devient à tort « PMA pour toutes » et confisque le débat autour d’un texte qui présente 35 articles au total. Derrière le prétexte de la « libération féminine » se profile les intentions du lobby pseudo-médical qui veut faire main basse sur les naissances : sélection du sperme, diagnostics génétiques préimplantatoires et recherche sur l’embryon, etc. La loi propose même de supprimer l’interdiction de « création d’embryons transgéniques ou chimériques ». A force de s’éloigner des mécanismes naturels, on donne le pouvoir à des apprentis sorciers.
* LE MONDE du 25 septembre 2019, La PMA pour toutes serait une avancée sociétale majeure
La question à laquelle on ne peut pas échapper, c’est tout le reste de la loi bio-éthique. D’abord on cherche désespérément l’éthique dedans, parce que toute la loi est faite pour ouvrir un nouveau marché d’intermédiaires, de marchands de spermes et d’ovocytes, parés des atouts de la médicalité alors qu’il s’agit juste de booster le PIB façon « bus macron ».
Et çà ça s’appelle dans le langage écolo : « la marchandisation du vivant ». Avec toutes les dérives associée , commercialisation des spermes de luxe, manipulation génétique y compris entre humains et animaux, etc. Le libéralisme est un tout et, sous l’étendard libertaire de la PMA, il propulse le plus cynique des marchés du vivant. Vous avez aimez les fermes des 1000 vaches, vous allez adorer les catalogues de spermes avec leurs caractéristiques détaillés et le prix correspondant : « cliquez pour remplir votre panier, livraison en 24 h et chaîne du froid garantie » préparez votre congélo en attendant le médecin.
Donc j’invite les camarades lgbt à arrêter de s’aveugler sur la PMA pour toutes et à ne pas devenir les idiots utiles de la marchandisation des humains par le pire des capitalisme prédateur. Nous n’avons pas à être opportunistes vis à vis de la frange la plus bourgeoise du mouvement lgbt +qui développe une logique de propriétaire de l’enfant.
Ben oui, c’est ça. Maintenant, il reste à voir si c’est bien ça Le Meilleur des mondes. Ou pas. Mais comment faire ? Pas un sondage, quand même !
Combien en France, la corrida « touche » t-elle de taureaux par an ? L’abolition de la corrida serait-elle alors « une avancée sociétale majeure » … ou pas ? Et l’abolition de la peine de mort … grand débat ça aussi. « Grand débat » surtout !
Le sujet de la PMA est en lien direct avec l’éthique et la morale. Alors je ne vois rien d’étonnant au fait que le journal Le Monde fasse preuve de parti pris, autrement dit qu’il prenne parti. Prendre parti, dans un sens ou dans l’autre… pour ou contre, pro ou anti (choisis ton camps camarade), ou alors ni-ni, le cul entre deux chaises, si ce n’est encore le parti d’en rire. Prendre parti, c’est ce que nous faisons à longueur de journée. Bref, pour cet éditorialiste, voire pour Le Monde, « La PMA pour toutes serait une avancée sociétale majeure ». Pour ceux qui aiment la simplicité binaire, on peut dire « Le Monde aime la PMA ». Qu’il l’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, on s’en fout ! En tous cas Biosphère ne l’aime pas du tout, la PMA. ( Je ne sais pas si on peut dire « ne pas aimer passionnément, ne pas aimer à la folie ». Par contre « ne pas aimer pas du tout », ça c’est du grand n’importe quoi.)
Si on n’a rien d’autre à faire… on peut toujours s’amuser à essayer de voir qui a raison dans cette affaire. Commençons donc par nous entendre… pour dire comment on se doit d’entendre … « avancée sociétale majeure ». Mais d’abord, dis Papa … c’est par où qu’on avance ? Et c’est par où qu’on recule ? Rien qu’avec ça je devine qu’on risque d’y passer quelques plombes… en attendant.En attendant, ce qui est certain c’est que l’opinion, la sacro-sainte Opinion, est aussi versatile que ces trucs en haut des clochers.
Tout mon soutien aux positions de Biosphère sur cette question.