mensuel avril 2017
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Normalement il y a un va-et-vient entre les décisions étatiques et les comportements individuels, surtout dans un contexte d’impératif écologique où il faut envisager collectivement des modifications de nos façons de nous nourrir, de nous déplacer, de travailler, etc. Les candidats de la présidentielle 2017 ne font qu’effleurer un tel projet de société. Par contre le film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent démontre que l’action individuelle venant de la base est partout présente. Voici quelques extraits du livre tiré du film, « Demain, un nouveau monde en marche (partout dans le monde des solutions existent) » (Domaine du possible 2015, 360 pages pour 22 euros).
1/5) La fin de la planète en 2100 ? Des solutions existent !
Cyril Dion : « Juillet 2012, je remarque un article du MONDE, « La fin de la planète en 2100 ? ». Je comprends que ce post d’Audrey Garric évoque une possible disparition d’une partie des êtres vivants d’ici quelques décennies. J’ai du mal à y croire. L’information provient pourtant d’une étude publiée dans la revue Nature par 22 scientifiques du monde entier. Nous sommes à la veille d’un point de bascule, où la dégradation en chaîne des écosystèmes pourrait profondément modifier les équilibres biologiques et climatiques de la planète. Ce changement se produirait de façon si brutale qu’il ne permettrait pas aux espèces vivantes de s’y adapter. Pendant plusieurs heures, je suis sur le choc.
Puis je raconte ma perception. Personne ne réagit comme je m’y attendais : « On sait bien que c’est la catastrophe… Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? » Une part de moi est atterrée. Mais dans le fond, que voulez-vous faire d’une nouvelle pareille ? Cette information ne change rien de spécial à notre quotidien, alors que nous parlons d’une série d’événements dont l’impact sera au moins aussi grave qu’une guerre mondiale. Le journal télévisé n’aborde qu’une poignée de faits divers et quelques guéguerres entre politiciens. Rien de véritablement important. Les gouvernements continuaient à réfléchir à court terme, régulièrement orientés dans leurs choix par les poids lourds du monde économique et financier, et par l’obsession d’être réélus. La majorité des citoyens continuaient à faire tourner la machine consumériste, enferrés dans leur quotidien et leurs tracasseries administratives. Et pendant ce temps, la moitié des populations d’espèces sauvages disparaissaient, la température du globe continuait à augmenter, les monceaux de déchets s’accumulaient, 1 milliard de personnes n’avaient pas de quoi se nourrir tandis que près de 1,5 milliard souffraient d’obésité. Que fallait-il faire pour que nous réagissions ?
Une part de nous croit que les actions individuelles ne servent à rien. Et personne n’a envie de faire des efforts pour rien. Peut-être avions-nous besoin de construire du sens, de l’enthousiasme, des histoires, qui parlent aussi bien à nos intelligences qu’à nos cœurs. Ce que nous avons appelé le « rêve du progrès » est une fiction qui, par sa capacité à faire fantasmer, a incité à la mettre en œuvre. Une voie plus écologique ne peut s’engager sans les bases d’une nouvelle fiction. En février 2013, l’actrice Mélanie Laurent a accepté de réaliser un film avec moi. Un financement participatif a permis de lever 450 000 euros. Nous avons pu voyage dans dix pays, rencontrer près de cinquante scientifiques, activistes, entrepreneurs, élus, qui posent les base d’un monde nouveau. Ce livre et le film DEMAIN en sont les témoignages. » (résumé du texte introductif de « DEMAIN, un nouveau monde en marche) »
2/5) Transformons notre ville en jardin potager
Le livre « Demain » nous donne des recettes pour mettre en œuvre le monde à venir. Ainsi de l’expérience des Incroyables comestibles (Incredible Edible) à Todmorden, 14 000 habitants, qui démarre en 2008. En résumé :
Il n’est plus possible d’attendre, le cul sur une chaise ou bavassant de colloque en colloque. L’idée ? Encourager les habitants à planter des fruits et des légumes partout dans la ville, à s’en occuper ensemble et à partager les récoltes, gratuitement. Car la nourriture, c’est une des rares choses à propos de laquelle vous pouvez avoir une conversation avec un parfait étranger. Le second pilier des Incroyables comestibles, c’est de ne pas attendre l’autorisation de qui que ce soit pour commencer à agir. Dans la politique, il y a des rapports, des comités, des votes, qui déclenchent de nouveaux rapports… c’est du baratin ! Si on se soucie de nos enfants, il ne faut plus attendre que d’autres fassent les choses à notre place. La stratégie est de faire des jardins de propagande qui suscitent les conversations, de coloniser la ville, de faire des routes potagères. Pour commencer, Mary Clear et une équipe de bénévoles abattent le mur de son propre jardin, arrachent les rosiers, y plantent du chou frisé, de la menthe, des baies, des salades… et la pancarte « Nourriture à partager ». Par la suite les habitants de Todmorden plantent un peu partout, cours d’école, jardins de la mairie, devant la gare, l’hôpital, le commissariat et même à l’agence pour l’emploi. En sept ans, plus de 1000 fruitiers sont disséminés aux quatre coins de la commune. On instaure une Incredible Farm sur un terrain marécageux, on forme à la permaculture des centaines de personnes…
Le type d’agriculture que nous avons aujourd’hui, c’est un minimum de personnes pour un maximum de machines. Ici on veut le contraire, plus de fermes, plus d’emploi. Ce que les exploitations industrielles font parfaitement, c’est produire de l’argent, Mais ce n’est pas d’argent dont nous aurons besoin dans le futur, ce n’est pas l’argent qui nous permettra de survivre, c’est la nourriture. Il faut savoir cultiver la terre, Incredible Farm produit maintenant l’équivalent de 14 tonnes de nourriture à l’hectare. Passé le premier moment de surprise, les autorités locales répertorient dans le comté de Calderdale (200 000 habitants) tous les terrains vacants et inconstructibles ; désormais chaque habitant souhaitant cultiver une parcelle n’a qu’a en prendre une photo, déposer sa demande et payer un montant symbolique pour obtenir le droit de l’exploiter. Une organisation, Locality, travaille à promouvoir ce programme à travers le pays. Plus de 80 villes ont emboîté le pas de Todmorden en Grande Bretagne ; en France, des initiatives sont lancées dans plus de 400 villes et villages ; l’initiative se répand dans le monde entier… En 1943 pendant la guerre, les Victory Gardens cultivés par plus de 20 millions d’Américains, produisaient 30 à 40 % des légumes du pays.
3/5) NégaWatt, rencontre avec Thierry Salomon
Les énergies fossiles posent quatre problèmes. Évidemment les problèmes de pollution et de dérèglement du climat. Ensuite celui de la finitude des ressources, qui va conduire les prix à augmenter. Troisièmement elles créent des tensions géopolitiques, leur appropriation est un enjeu majeur. Enfin la fausse abondance de ces énergies crée un effet d’éviction des énergies renouvelables. Elles sont concentrées, efficaces, faciles à utiliser, nous les avons sous la main et elles enrichissent une classe dominante.
Pourtant nous pourrions totalement nous en passer à condition de travailler assidûment à réduire nos consommations d’énergie. C’est le sens du mot négaWatt, l’énergie que nous sommes susceptibles de ne pas consommer. Est-il bien raisonnable de circuler en ville avec une voiture de 1300-1500 kilos pour transporter un bonhomme qui en pèse 70 ? Un calcul a montré que 2 réacteurs nucléaires en France servaient uniquement pour les appareils en veille.
Nous devons réfléchir en termes de besoins, les classer selon une grille qui va de l’indispensable au nuisible, en passant par le nécessaire, le superflu… Et cette grille doit faire l’objet d’une législation. Ai-je vraiment besoin de me déplacer ? Quels sont les déplacements de loisirs et les déplacement contraints ? Ce qu’il faut, c’est intégrer dans l’ensemble de nos actes les externalités négatives, les conséquences néfastes de nos consommations d’énergie. Et nous avons besoin d’une régulation mondiale sur ces questions. La problématique du temps est importante, c’est une réorientation pour les trente-cinq ans à venir.
4/5) Faisons de l’économie véritable, c’est-à-dire économisons
Cyril Dion : « L’économie est devenue la discipline la plus invoquée pour justifier les prises décision politiques ou entrepreneuriales. Comme si elle primait sur toutes les autres. Or, curieusement, personne ne s’y connaît vraiment en économie. Demandez à n’importe qui (hormis si c’est son métier) de vous parler de la balance commerciale, du mécanisme de création monétaire, des ressorts de la croissance, vous risquez au mieux de déclencher une migraine, et au pire d’avoir une conversation sur la météo, le cinéma ou le sport. Malheureusement aucun de ces sujets n’influence la trajectoire du monde des humains comme l’économie peut le faire. »
Pierre Rabhi : « Étymologiquement, l’économie n’a rien à voir avec ce système dissipateur. Oïkos nomos, c’est l’art de bien administrer une maison. Le gaspillage est antinomique avec l’économie. Si je gaspille, je n’économise pas. Quand on voit qu’une bonne partie de la créativité des pays riches est mobilisée pour créer des déchets, je ne peux pas imaginer qu’on puisse appeler cela de l’économie. »
5/5) La synthèse de Cyril Dion : « Être plutôt qu’avoir »
Un changement de civilisation est complexe et demande la participation de tous, individus et institutions diverses. Voici ce qu’en dit Cyril Dion :
« Il y aurait de quoi se demander si mettre des enfants au monde dans le contexte actuel était bien raisonnable… Car la plupart d’entre nous le savent désormais, la situation ne va pas s’améliorer. Du moins pas toute seule. Nous sommes confrontés à deux enjeux majeurs : l’un concerne l’augmentation intenable des inégalités ; l’autre, la disparition des ressources naturelles et des espèces vivantes à une vitesse étourdissante, qui ne leur permet plus de se renouveler. Ce sont d’ailleurs ces deux facteurs qui, lorsqu’ils se combinent, précipitent la chute des civilisations. De nombreuses études pointent désormais le risque d’un effondrement écologique sans précédent, susceptible de déclencher conflits, migrations de masse, ruptures alimentaires, cracks économique et financier… Et il pourrait intervenir dans les vingt à trente ans. Une grande part d’entre nous attend patiemment que quelqu’un résolve le problème à notre place . Mais un système aussi global et complexe que le nôtre ne pourra pas changer de cette façon. Nous devrions être mobilisés, unis, comme à l’aube d’une guerre mondiale.
D’abord en mettant en œuvre dans notre propre vie tout ce qui est en notre pouvoir pour inverser la tendance : manger bio, local et moins de produits animaux, économiser l’énergie, acheter tout ce qui peut être fabriqué localement à des entrepreneurs locaux et indépendants, systématiquement recycler, réutiliser, réparer, composter… Mais la société ne changera pas simplement en additionnant des gestes individuels. Il est également nécessaire de transformer nos entreprises, nos métiers, pour qu’ils contribuent à résoudre ces problèmes. C’est l’économie symbiotique (l’économie circulaire, l’économie du partage, le biomimétisme…). Enfin, des mesures politiques devraient être prises. D’abord en termes de fiscalité et de régulation : taxer le carbone pour accélérer la transition énergétique, alléger la fiscalité du travail, réorienter les subventions agricoles pour stimuler une agriculture vivrière et locale, transformer le mécanisme de création monétaire pour progressivement se libérer de la dette.
(LE MONDE du 16 août 2016, Cyril Dion : « Être plutôt qu’avoir »)
Bonsoir @Michel C.
Ne vous méprenez pas. Je n’ai aucunement la prétention de vous connaître mieux que vous-même ne vous connaissez.
Soyez sûr(e) que je ne nie ni ne moque le fait que vous refusiez d’à la fois regarder la télé et lire Frimm et cuisiner et jardiner.
Je précise également que dans ma revendication, je parlais d’à la fois regarder la télé et jardiner, et non pas d’en même temps regarder la télé et jardiner. Je suppose que je n’ai pas besoin de vous rappeler la différence entre « à la fois » et « en même temps ».
Invite 2018
Il me semble pourtant évident , que je ne PEUX pas … être à la fois au four et au moulin … VOULOIR le beurre ET l’argent du beurre. Pas vous ?
De la même façon, je ne PEUX pas … » à la fois regarder les émissions de télé et lire Fromm et Latouche » . Ni lire Fromm ET Latouche en même temps !
Alors certes, et juste pour relativiser mes propos… je PEUX toujours, si je VEUX… essayer de décoloniser mon imaginaire en lisant Latouche (OU Fromm OU Sénèque) … tout en regardant la télé… tout en discutant avec ma femme… ET même tout en cuisinant. Bref je peux tout faire en même temps.
Vous faites ce que vous VOULEZ , vous en avez bien sûr le droit…
Mais moi je déconseille, tout simplement.
Bonjour @Michel C.
1/Le fait que vous vouliez ne pas à la fois regarder les émissions de télé et lire Fromm et Latouche et que vous désiriez vous imposer à vous-même un choix entre vous distraire et faire du jardinage est votre droit le plus stricte. Je dis sans ironie que je le respecte et que je dois le respecter.
Je n’ai aucunement nié ça. Je disais juste que le fait que vous fissiez ces choix ne signifiait pas forcément qu’autrui faisait forcément les mêmes choix, et que donc il fallait que tout citoyen puisse s’il a envie regarder la télé et avoir des loisirs tout en consacrant du temps aux projets écolos.
2/En effet, le bonheur ce n’est pas d’avoir de l’avoir plein nos armoires, puisque le monde est grand et qu’il peut y avoir des gens qui n’ont pas envie d’avoir de l’avoir et d’autres gens qui ont envie d’avoir de l’avoir.
Donc en fait, le bonheur, c’est d’avoir à la fois le droit d’avoir de l’avoir plein nos armoires et le droit de ne pas avoir de l’avoir plein nos armoires. Cette constatation ne remet en cause rien que j’aie dit dans le moindre commentaire que j’aie publié.
Bonjour Invite2018
Au contraire, je vois que c’est vous qui avez relativisé un tout petit peu. Je constate que votre « absolue nécessité du droit à la réduction du temps de travail » n’exige plus le maintient du fameux Sacro-Saint Pouvoir d’Achat… mais seulement un « revenu correct ».
Et comme ça je suis d’accord avec vous et j’en suis très heureux . Nous arriverons probablement à nous mettre d’accord plus tard sur ce « revenu correct », j’ai confiance étant donné qu’on avance.
Je récapitule .
1) OUI, je suis favorable à une réduction du temps de travail à 20 h / sem. ( Travailler moins pour vivre mieux ! )
2) OUI, le temps il faut le prendre, apprendre à savoir le prendre. ( Slogan : Ralentir ! Film culte : L’An 01 – On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste )
3) NON, je ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre, NON je ne peux pas être au four et au moulin, devant la télé à ricaner avec Canteloup et en même temps à réfléchir en lisant Erich Fromm ou Serge Latouche.
4) OUI , je suis bien obligé de faire des choix , or choisir c’est affirmer ma liberté. Soit je choisis d’aller me distraire aux jeux du cirque , ou alors d’aller communier au temple de la Consommation… ou alors je décide de travailler à décoloniser mon imaginaire, avec Fromm ou quelqu’un d’autre, ou encore de travailler au jardin …
5) NON, le bonheur ce n’est pas d’avoir de l’avoir plein nos armoires.
Ecouter Souchon, écouter de la musique, écouter chanter les oiseaux, discuter et rigoler avec les copains, jouer aux boules, aux cartes … tout ça fait du bien et ne coûte rien.
Tout ça ne coûte rien puisque ça n’a pas de prix ! Et c’est bien ça finalement, qui est le plus précieux.
Une fois tout ça assimilé… l’idée de simplicité volontaire dans la joie de vivre, ainsi que le slogan » Moins de biens plus de liens » , devraient commencer à faire sens.
Bonsoir @Michel C.
Si à titre personnel huit heures de temps libre par jour vous suffisent, tant mieux pour vous. Personne d’autre que vous-même n’a la légitimité de décider du fait que vous soyez ou non satisfait(e).Mais que votre honorable contribution concrète ne suffira guère à la biosphère, il faut qu’un grand nombre de gens puissent eux aussi mettre en oeuvre des projets écologiques. Et il est évident que tous les citoyens n’ont la même capacité que vous à être à cheval avec les contraintes du capitalisme et le temps à prendre pour mener un mode de vie sobre en extraction énergétique.
Autrement dit, l’absolue nécessité du droit à la réduction du temps de travail, droit que je prône, n’est pas remise en cause ni relativisée.Vous avez certes dit être favorable à ce que nous ne travaillassions en moyenne que vingt heures hebdomadaires, mais en parallèle, vous relativiser votre propre discours en prétendant que le fait que tout citoyen prenne individuellement les mesures écolos nécessaires demeure possible malgré l’absence de ce droit à ne bosser que deux dizaines d’heures par semaines sans être privé de revenu correct.
Michel C
C’est déjà bien de prendre en compte le problème de la surpopulation. Je pense que c’est le problème premier et fondamental. Je suis malthusien par essence. Je crois que de l’équilibre juste découlerait tout le reste. Mais peut être que je me trompe.
Eric Mariaud
Je n’ai pas lu le livre de Michel Sourrouille mais je comprends que ce slogan » Moins nombreux plus heureux » cherche à interpeller sur le problème de la surpopulation.
Je ne nie pas ce problème, mais je le place au moins en parallèle avec l’autre problème, celui de la surconsommation (engendrée par la croissance économique, toujours plus ! ) Ces deux problèmes sont évidents pour tous ceux qui comprennent les limites.
En tant que décroissant je me focalise en effet sur ce problème de la croissance économique et de la surconsommation. J’invite à plus de liens moins de biens, à travailler moins pour vivre mieux , à ralentir, à la simplicité volontaire.Mais l’un n’empêchant pas l’autre, nous devons évidemment agir des 2 côtés.
La question » Avoir ou être ? » invite à repenser notre rapport aux choses, au Monde (pas le journal), au sens de notre vie… Il s’agit d’une réflexion philosophique.
« Être plutôt qu’avoir » est le bon choix. Mais faut-il déjà avoir pu se libérer, ne serait-ce que de cette illusion de bonheur qu’apporte la consommation.
Bonjour Michel C
Dans l’ouvrage » Moins nombreux plus heureux » de Michel Sourrouille, j’avais cru comprendre qu’il s’agissait de définir le nombre d’humains sur l’espace fini de la planète; afin justement de limiter l’espace de confort aménagé pour les humains, et de laisser ainsi l’espace suffisant, réservé à la biodiversité, soit aux autres espèces.
Le bonheur serait donc de vivre en paix dans un monde en équilibre stable.
Mais je n’ai peut être rien compris à cet ouvrage.
@ Éric Mariaud
L’écologie en pots de fleurs… c’est déjà ça. Je ne pense pas que ça pose problème.Mais votre première remarque est par contre intéressante.
« Être plutôt qu’avoir » est –il en contradiction avec « Moins nombreux plus heureux » ?
Je pense que ça ferait un bon sujet de philo au BAC. Mais vous souhaitez un débat constructif… je suis partant.
Partons avec « Moins nombreux plus heureux » , et mettons-nous d’accord sur la définition du bonheur.
Ecoutons ce que dit Alain Souchon dans sa belle chanson (foule sentimentale) : « On nous fait croire, que le bonheur c’est d’avoir, de l’avoir plein nos armoires. »
Pour vous, c’est quoi le bonheur ?
@Invite2018
Vous raisonnez vraiment avec une curieuse logique. J’explique avec la mienne.
Le citoyen moyen, comme vous dites, travaille 7 ou 8 heures par jour (35 h/sem).
Je vous ai déjà dit que nous ne devrions bosser que 20 heures, soit 4 ou 5 h/jour. J’ai fait de semaines de 45 heures, puis de 40, puis 35 et aujourd’hui je ne bosse plus.
Cependant j’ai toujours entendu, et même de la bouche de retraités… « Je n’ai pas le temps ! » Et j’ai toujours dit que le temps se fichait de nous, que le temps passe et coule… qu’on n’en gagne pas, étant donné qu’on ne sait pas combien il nous en reste … et que donc, le temps, il fallait le prendre. C’est une philosophie.
Nos journées font 24 heures. Nous dormons en moyenne 7 h/jour en semaine et 8 les W.E. ( Je vous laisse soin de vérifier tous ces chiffres.)
En 2014, il fallait 50 min (disons 1 h) à ce brave citoyen travailleur pour se rendre sur son lieu de travail et en revenir.
7 + 8 + 1 = 16 et 24 – 16 = 8 … il reste donc 8 heures de Temps Libre à notre cher ami. Je ne parle pas des W.E ! Et j’estime qu’ en 8 heures, on a le temps de faire des choses !
Or, d ‘après les données de Médiamétrie, en 2016 les Français consacrent en moyenne plus de 3 heures à leur téléviseur tous les jours. Et Internet… disons 1 heure.
Si j’ai bien compté, il reste encore à notre « citoyen français moyen » 4 heures chaque jour pour faire le reste : se distraire (encore un peu plus) , entretenir sa forme, jardiner (si la terre n’est pas trop dure), et faire de la politique (s’il lui reste du temps).
Ceci dit, je comprends parfaitement que le « citoyen français moyen » veuille le beurre, l’argent du beurre, la crémière, sa fille etc.
Bonjour à tous
Je trouve que la maxime: « Être plutôt qu’avoir » est en contradiction avec » Moins nombreux plus heureux » . Ça peut être récupéré et déformé dans le sens d’être à n’importe quel prix, jusqu’à un confort misérable, pourvu que l’on soit, quel que soit le nombre.
Même chose pour les jardins potagers en ville. Je pense que c’est faire de l’écologie en pots de fleurs, en cages et en aquariums. La vraie biodiversité, c’est laisser à la nature l’espace nécessaire, pour que l’espace aménagé à notre confort ait la qualité attendue.
À qui veut entendre la contradiction dans un débat constructif bien sur.
Bonjour @Michel C.
Vous prétendez que le citoyen moyen a déjà assez de temps libre pour faire pousser des légumes.
Êtes-vous en train d’affirmer qu’en l’état actuel des choses, le salariés puisse librement choisir de planter des fruits et légumes plutôt que d’aller à l’usine sans qu’aucune retenue sur paye ni aucune sanction professionnelle ne soient appliquées? Si le contrat signé sous une position de force en faveur de l’employeur stipule que vous êtes censé(e) bosser trente-cinq heures hebdomadaires, que vous décidez de finalement de venir trimer pour vos patrons que quinze heures par semaine pour exercer votre choix noble de vous lancer dans le fait-maison, puis que votre paie est réduite et/ou que vous êtes licencié(e), je doute que vous obteniez gain de cause face au piétinement immonde de votre droit légitime.
Dire que c’est au citoyen de choisir comment il passe son temps libre est à priori de bon sens, mais est erroné : il faut plutôt dire qu’il faut que ce devienne au citoyen de choisir comment il passe son temps libre, et en l’occurrence, il faut que le citoyen ait la possibilité de choisir l’option consistant à faire du jardinage tout en se distrayant, tout en faisant de la politique, et tout en entretenant sa forme, et donc à bosser beaucoup moins de temps à l’usine. Mais en l’état actuel des règles capitalistes dont nous ne pouvons être émancipés que collectivement, ce choix est hélas inexistant.
Bonjour Invite 2018
Je suis désolé de me répéter, NON l’impératif n’est pas là !
Le citoyen a suffisamment de temps libre pour faire pousser des légumes. C’est une question de choix. C’est à lui de choisir entre passer du temps à faire de la politique ou se distraire devant un écran, entretenir sa forme dans une salle de gym… ou faire les trois en jardinant.
Il faut impérativement que le temps de travail baisse fortement sans diminution de salaire. Une telle baisse du labeur est indispensable au fait que les citoyens puissent planter des jardins potagers dans les villes et réduire leurs déplacements.
Entièrement d’accord avec tout ce que j’ai lu dans cet article.
Quand on en arrive à dire : « On sait bien que c’est la catastrophe… Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? » … je pense que c’est déjà ça.
Je vois là qu’un pas a été fait, et non des moindres. Celui de l’acceptation, celui d’un début de sortie du déni de réalité. Je ne peux que souhaiter que ce « nouveau monde en marche » arrive à bon port. VIVE l’ utopie !
– « Être plutôt qu’avoir » . Là- aussi, entièrement d’accord !
Mais pour que cette sage résolution se répande et se généralise, il faut d’abord que chacun se pose la question : » Que vaut-il mieux ? AVOIR ou ÊTRE ? »
Et que chacun, librement, réussisse à surmonter le dilemme.Peut-être la lecture de ce livre d’ Erich FROMM provoquera-t-elle un déclic chez certains.
Titre : » AVOIR OU ÊTRE ? Un choix dont dépend l’avenir de l’homme » ( Original 1976 – traduction française 1978 , éditions Robert Laffont )
http://www.babelio.com/livres/Fromm-Avoir-ou-etre/156329
« Résumé : » Avoir ou être ? » Le dilemme posé par Erich Fromm n’est pas nouveau. Mais pour l’auteur, du choix que l’humanité fera entre ces deux modes d’existence dépend sa survie même. Car notre monde est de plus en plus dominé par la passion de l’avoir, concentré sur l’acquisivité, la puissance matérielle, l’agressivité, alors que seul le sauverait le mode de l’être, fondé sur l’amour, l’accomplissement spirituel, le plaisir de partager des activités significatives et fécondes. Si l’homme ne prend pas conscience de la gravité de ce choix, il courra au-devant d’un désastre psychologique et écologique sans précédent… »