cervelle d’or, biosphère pillée

Il suffit de lire une semaine du Monde pour mesurer à quel point notre planète se vide :

– les prélèvements non durables d’eau sont passés de 126 km3 par an à 283 km3 de 1960 à 2000 dans le monde*

– pénurie des éléments rare, gallium, hafnium, indium, rhodium …**

– un cinquième des espèces de vertébrés de la planète est menacé d’extinction***

Nous sommes à l’image de l’homme à la cervelle d’or****, nous puisons dans les tréfonds de notre planète pour en arracher les derniers morceaux : « Du train dont il menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable… Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, la joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, le malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot. Il était temps de s’arrêter. »

Mais comme le malheureux héros de cette fable, nous ne savons pas nous arrêter…

* LeMonde du 24-25 octobre, Aux Etats-Unis, l’agriculture irriguée est en sursis

** LeMonde du 27 octobre, la situation préoccupante d’éléments essentiels pour l’industrie de pointe

*** LeMonde du 28 octobre, un plan de discussion a minima pour la biodiversité

**** La Légende de l’homme à la cervelle d’or d’Alphonse Daudet in Lettres de mon moulin (1866)