chronique écolo

Après l’écologie en tant que science, l’écologie devient de plus en plus politique avec des penseurs de référence. C’est Jacques ELLUL (1912-1994) qui a pu, grâce à sa critique de la société techno-industrielle, aboutir à cette maxime : « Penser globalement, agir localement ». C’est son ami Bernard CHARBONNEAU(1910-1996)  qui est l’auteur d’une formule aussi (im)pertinente : « On ne peut poursuivre un développement infini dans un monde fini ».  C’est Rachel CARSON (1907-1964) qui s’interroge sur la dissémination des molécules chimiques dans la nature et met en évidence les dangers des pesticides dont la longue durée de vie menace la planète d’un empoisonnement progressif. Son livre, Silent spring (le printemps silencieux), a été publié aux Etats-Unis en 1962. C’est sans doute à ce moment-là l’acte de naissance du mouvement environnementaliste mondial.

 

Par la suite, c’est Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) qui en 1971 dans son livre majeur The entropy law and the economic process montre qu’il ne faut pas se raser plus vite afin d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore. C’est Arne Naess qui a proposé en 1972 un manifeste de l’écologie profonde dont les huit articles fondent un nouvel humanisme qui se détache de l’anthropocentrisme. C’est Ivan ILLICH (1926-1992) qui dénonce tour à tour la médecine qui rend malade plus qu’elle ne guérit, l’automobile qui fait perdre plus de temps qu’elle n’en fait gagner, l’école qui déforme plus qu’elle n’éduque. Une synthèse de ses idées se retrouve dans La convivialité, édité en 1973. C’est René Dumont (1904-2001) qui a été le fondateur de l’écologie dans les urnes lors de la présidentielle française de 1974. C’est le philosophe Hans JONAS (1903-1993) qui envisage en 1979 dans son livre Le principe responsabilité une transformation radicale de l’éthique permettant à l’homme de retrouver ses racines biologiques et naturelles. Il pensait que le marxisme poursuivait les mêmes buts que le capitalisme, l’extension de la sphère marchande et la croissance économique, c’est-à-dire une « utopie » dangereuse.

 

Il nous reste à mettre en œuvre la réflexion ouverte par ces penseurs-militants pour limiter résolument les méfaits de l’anthropisation de la Biosphère.

 

Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur le site :

http://biosphere.ouvaton.org/