Alors qu’on avait démarré les cours à 7 euros en janvier 2005, l’envolée brutale (à plus de 21 euros la tonne) des droits d’émission de dioxyde de carbone en juin a surpris tous les industriels. Il faut dire que les échanges sont limités, les différentes places boursières non connectées et l’offre rare. Pourtant les cours du CO2 deviennent un déterminant important de la société thermo-industrielle, tant pour le calcul du prix du mégawatt de l’électricité que pour la localisation de l’activité : l’industrie lourde menace déjà de représailles les politiques, les papeteries et cimenteries disent être dans l’obligation d’aller produire ailleurs qu’en Europe. Comme on s’y attendait, le droit de polluer est devenu un droit à polluer ailleurs, de toute façon l’augmentation de l’effet de serre pourra se poursuivre dans le sauve-qui-peut général.
Avec ou sans marché boursier, il ne faut pas en effet trop attendre des industriels qu’ils investissent dans des techniques moins polluantes qui n’existent pas vraiment. De toute façon l’essentiel de la progression de l’effet de serre résulte des transports et de l’habitat, donc des décisions des consommateurs individuels. Mais chut, ça il ne faut pas le dire puisqu’il ne faut rien faire en la matière !
(écrit le 22.06.2005 par Michel Sourrouille)