Voici ci-dessous une tribune de bon sens visant à pacifier le débat public sur l’enjeu écologique. Mais le point de vue des anti-écologistes est tellement prépondérant dans les commentaires sur lemonde.fr que l’avenir des générations futures en devient extrêmement préoccupant.
Collectif écolo : La condamnation sans nuance des actions dites « de désobéissance civile » se présente en garante d’un ordre social figé. Les nouvelles générations engagées pour le climat ainsi que les scientifiques font face depuis des années à l’attentisme et aux postures invocatoires des responsables politiques sur les enjeux écologiques. Au lieu que soient tirées les leçons de la pandémie sur la nécessité de concevoir l’être humain imbriqué dans la biosphère, nous assistons à la relégation de l’équilibre des écosystèmes bien loin derrière les impératifs économiques productivistes organisant la captation de ressources qui devraient être protégées comme autant de biens communs : les sols, l’eau, l’air, les semences, etc.
Face aux nécessités renouvelées de la liberté d’informer dans un contexte d’urgence climatique, ces défenseurs de l’environnement devraient être protégés. Or, les autorités cherchent systématiquement à les poursuivre. Des projets de textes législatifs, pour certains en discussion, veulent généraliser la répression des actions perturbant des activités économiques, les assimilant à des atteintes aux libertés fondamentales. C’est notamment le cas pour des actions visant à documenter des pratiques contraires à la réglementation dans des abattoirs, réduites à des « intrusions » alors qu’elles contribuent de manière indéniable à l’information du public.
D’où une question, plus que jamais urgente, pressante : existe-t-il un cadre de débat démocratique où les points de vue sur les bouleversements environnementaux et leurs conséquences sur les écosystèmes peuvent s’exprimer de manière contradictoire sans que soit privilégiée dès le départ la rentabilité économique et notamment celle de l’agriculture intensive ? La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 porte en son article 28 un précepte remarquable, qui montre l’actualité de l’impulsion républicaine, aux antipodes d’un ordre bardé de règles et de principes figés : « Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. »
Le point de vue des anti-écologistes, à vomir
A.Conte : Tribune illisible voire outrageante, quand l’actualité montre à quel point le militantisme écologiste a pour seul objectif de soumettre la population aux diktats de l’extrême-gauche. Ne plus avoir de vols des courtes distances et renoncer à des voitures capables de couvrir de longues distances pour assurer davantage encore d’otages aux cheminots et augmenter leur pouvoir de nuisance sur les voyageurs et leurs avantages indécents payés par le contribuable. Non merci ! Ce collectif parle des « nouvelles générations » comme d’un tout homogène alors qu’il y a encore heureusement des jeunes qui gardent leur autonomie de pensée et avec celle-ci leur autonomie de vie. Ils étudient, travaillent et voyagent plutôt que militer avec des œillères. Ce mois-ci encore ceux qui profiteront de leurs vacances, verront leurs familles et leurs amis, iront skier ou naviguer se méfient des idéologues qui prétendent faire le bonheur des autres malgré eux en les laissant enfermer chez eux.
Alec Touvabienovitch : « Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. » Ces militants se réclament comme étant des représentants légitime d’une génération entière… sans aucun mandat démocratique pour le faire.
le sceptique : Les actes décrits relèvent de l’éco-vandalisme ou de l’éco-délinquance, pas de l’éco-terrorisme. Du moins pas pour le moment. La principale chose à faire est de purger les factieux de l’appareil public, c’est-à-dire des fonctionnaires de médias, universités, ministère, agences publiques, collectivités qui manifesteraient contre l’état de droit ou qui inciteraient à le faire.
Rumi : Il fut un temps où les universitaires signaient des tribunes en faveur du communisme, du castrisme et autres dictatures élevées au rang de paradis de la démocratie. Aujourd’hui les mêmes ou leurs descendants signent des tribunes au nom de la désobéissance civile. Sous ce nouveau vocable se cachent les mèmes dictatures. Épargnez à la jeunesse vos erreurs monstrueuses d’hier. Merci pour elle.
NC : Que c’est beau ! Une tribune toute en nuances avec les bons (ceux qui savent et qui détiennent bien et vérité) d’un côté et les méchants de l’autre (le pouvoir et les affreux capitalistes).
Jean Kaweskars : Il faut écraser la Vert Mine eco-terroriste
A.Conte : Quand nous partons à une dizaine en montagne fêter le nouvel an dans un chalet isolé, nous sommes un collectif citoyen au même titre que les illuminés qui bloquent une autoroute, à la différence près qu’on ne nuit à personne. Se mettre en bande pour aller bloquer un périphérique ou une autoroute, cela s’appelle une prise d’otages et l’otage est en légitime défense s’il se bat pour se libérer. Qui peut justifier juridiquement qu’on laisse ce droit de nuire ne serait-ce qu’une minute à ces agités du bocal qui se prennent pour « les générations » futures alors qu’ils sont minoritaires et vivent soit aux crochets de leurs familles, soit aux crochets de l’État.
– « Plutôt que de criminaliser les actions de désobéissance civile, les responsables politiques doivent contribuer à l’apaisement en créant des espaces de dialogue [etc.] » (Tribune)
Sauf que l’un n’empêche pas l’autre. Ceux qui enfreignent la loi doivent en payer les conséquences. Thoreau est allé en prison. Par contre nous devons condamner ces abus sémantiques qui ne sont évidemment pas de simples dérapages. Et ce de tous les côtés (ex : «le Pass c’est la liberté» ; «les conducteurs de SUV sont des criminels» etc.) Sinon demain la vérité sera le mensonge. Quant à ces espaces de dialogue, on peut toujours dire qu’ils existent déjà.
On est en démocratie… tout citoyen a droit à la parole… peut voter pour ses idées… peut interpeller ses élus (maires, députés)… peut écrire des tribunes, des bouquins… les occasions et les lieux pour discuter ne manquent pas… et Macron a même inventé les conférences citoyens.
Quand une chose est bloquée, la logique, il me semble, voudrait que la première des choses soit d’essayer de la débloquer. Et cela vaut pour tout. Une société, un système, une serrure, un moteur, une situation, un débat etc. Oui mais voilà, comment ?
Déjà, je pense qu’il ne sert à rien de s’énerver. Et qu’au contraire il vaut mieux rester calme, pour pouvoir réfléchir, dans les meilleures conditions, méthodiquement. Toujours dans le but de s’en sortir et d’avancer. Pour moi c’est ça être constructif.
Quitte à devoir parfois déconstruire, démolir… pour ensuite mieux reconstruire.
Seulement, quand on s’aperçoit que les actions (agir) qu’on pensait constructives s’avèrent être contre-productives, et qu’elles ne font finalement que bloquer toujours plus la situation… alors là il faut évidemment arrêter ça et réfléchir à autre chose. Et c’est ce qu’on voit ici avec cet activisme écolo qui se met l’Opinion à dos. (à suivre)
L’Opinion, c’est comme les girouettes. ON la façonne pratiquement comme ON veut.
Et c’est comme ça que fonctionnent nos «démocraties», qui ne sont qu’un mélange d’ochlocratie, d’oligarchie et de ploutocratie.
Écrire des commentaires, des articles, des tribunes, des livres, tenir des discours, tout ça ne devrait, théoriquement, ne poser aucun problème. Après tout ce ne sont que des mots. Tout ça devrait permettre à chacun de réfléchir, de remettre en question un certain nombre d’idées reçues, d’avancer etc. Seulement on voit bien qu’il n’en est rien.
Et que même ça s’avère être contre-productif. Que même ça ne fait finalement que conforter le Système, dont ces parodies de démocratie et de liberté, et bien sûr la loi des plus forts. Ce qui me fait dire que le Système est très bien verrouillé.
Et nous en revenons toujours à cette sempiternelle question : Comment agir ? Que faire ?
Proclamer que quand c’est foutu c’est foutu, que quand c’est fini c’est fini, que quand il n’y en a plus il n’y en a plus, que quand c’est mort c’est mort… je reconnais que ce n’est pas très constructif. En attendant c’est comme ça que je vois les choses.
Mais heureusement il y a le plan B. En jouant ou agissant sur les mots, ici sur «agir», je peux toujours me faire croire que j’œuvre et que je rame dans le bon sens. Que j’agis pour débloquer le Machin, pour décoloniser les machines, pour sauver ceci ou cela etc.