Notre quotidien en France dans cinquante ans ; la chaleur est devenue insupportable. C’est « comme quand on préchauffe le four et qu’on l’ouvre pour enfourner le gâteau » s’exclame Julia. Cet été, le thermomètre a été impitoyable. Le 21 juin, il faisait 47,7 °C. Entre le 2 et le 29 juillet, il n’y a pas eu une journée sous les 45,5 °C et la moyenne du mois d’août a avoisiné les 40 °C. Les températures prévues en septembre devraient encore franchir cette barre. Ce n’est qu’un début anticipe un climatologue : « Nous allons connaître des années avec des vagues d’extrême chaleur beaucoup plus longues, avec des températures avoisinant 50 °C ».
La perception des gens évolue. Avant, le seuil de pénibilité était 32 °C. Maintenant, c’est 42-43 °C. Mais en fait d’adaptation, la journée on ne met plus le nez dehors. S’adapter signifie surtout rester à l’intérieur, en priant pour qu’il n’y ait pas de panne d’électricité et le climatiseur en rade, ironise Jonathan Overpeck. Depuis début juin, il est difficile de passer ne serait-ce qu’une heure à l’extérieur. « On ne promène même pas son chien », explique Laura. Les animaux de compagnie, au ras du sol, suffoquent encore plus. Quand on regarde par la fenêtre, c’est joli et ensoleillé, mais arpenter les parkings est une torture. Avant même d’avoir fini le petit déjeuner, Julia allume la climatisation dans son 4 x 4 ; l’air conditionné est devenu un bien de première nécessité. Cela n’empêche pas les gens de mourir du fait de la canicule, personnes âgées, randonneurs. Combien de temps les individus peuvent-ils rester confinés en plein été ? Les habitants sont alertés sur les signes avant-coureurs des coups de chaleur : crampes, vertiges, accélération du rythme cardiaque quand les facultés de thermorégulation sont atteintes. La surchauffe n’est plus un accident ou une catastrophe naturelle mais « la nouvelle norme ». Laura a été chargée d’en étudier les conséquences économiques : à quel coût pourra-t-on conserver l’air réfrigéré produit par les climatiseurs ? Que va-t-il advenir des infrastructures vieillissantes ? Avec les émissions de CO2, c’est comme si nous avions mis une couverture sur la planète et que nous continuions à ajouter des épaisseurs.
Tous les éléments ci-dessus sont tirés d’un article* relatant la vie dans la ville de Phoenix, Arizona, en 2016. Mais en 2056, il n’y aura plus de climatisation : pas assez de ressources fossiles pour conserver un mécanisme qui contribue au réchauffement climatique… Où vivront alors les gens sur une planète déjà surpeuplée et maintenant surchauffée ?
* LE MONDE du 9 septembre 2016, A Phoenix, l’été à 45 °C
La réponse est simple, à 50 C° on ne survit pas.