Commentaires éclairants sur la transition énergétique

1/3) Communiqué de presse FNE : Le gouvernement rend enfin sa copie « loi énergie »

Une loi ne fait pas tout. Parfois elle ne fait rien quand les décrets attendus ne sont pas encore pris comme le décret « tertiaire » qui bloque la rénovation de tout le secteur tertiaire depuis quatre ans. Ainsi, la France doit absolument avoir un objectif contraignant d’efficacité énergétique et de réduction des consommations pour 2030 comme vient de le faire l’Allemagne. De même, sur les transports, la réduction des vitesses, la suppression des subventions au diesel ou au kérosène ou encore la taxe poids lourds doivent être mises en œuvre rapidement afin que chaque moyen de transport paye ses coûts et ses externalités.

Le coût de l’énergie va augmenter dans le temps car nous avons utilisé les ressources les plus faciles. Le coût du nucléaire existant augmente. Le coût du nucléaire nouveau explose. Le gaz de schiste n’est pas rentable, même aux USA, s’il n’est pas accompagné d’huile de schiste. Pour Maryse Arditi, pilote du réseau énergie, «Faire croire qu’on va pouvoir continuer à bénéficier d’une énergie bon marché dans les années et décennies à venir est un leurre dangereux qui expose notre pays sans protection face aux chocs à venir. Il est urgent de comprendre que les mesures d’économies sont un investissement avant d’être un coût ! »

 Lien vers la grille de lecture FNE

2/3) Communiqué WWF : transition énergétique, du concret, du flou et une impasse

Concret

1. Nouveaux bâtiments tertiaires construits à énergie positive à partir de 2016 ;

2. Obligation de rénovation ou systématisation des travaux de rénovation ;

3. Lutte contre la précarité énergétique avec les « chèques-énergie » ;

 Flou : sobriété énergétique et vision industrielle

 Le projet de loi ne fixe pour l’instant aucun objectif d’économies d’énergie à l’horizon 2030, pourtant essentiel vers l’atteinte de la division par deux de la consommation d’énergie et la division par quatre des gaz à effet de serre d’ici à 2050. Le potentiel d’économies d’énergie pour le parc de bâtiment existant semble être laissé de côté. D’après Pierre CANNET, Responsable du programme climat et énergie au WWF France, « On voit à peu près où l’on va, mais on ne sait pas encore vraiment comment y aller. Cette loi entrainera-t-elle vraiment l’ensemble des acteurs de la société française vers un nouveau modèle énergétique, bénéfique pour l’environnement, les citoyens, les emplois et la croissance en France ? C’est la question que les élus devront se poser lors de l’examen à venir».

L’impasse nucléaire

Le WWF France regrette qu’il ne soit rien prévu dans le projet de loi pour sécuriser les financements nécessaires pour faire face au démantèlement des centrales nucléaires. Le rapport de la Cour des Comptes de 2012 et le tout récent rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur les coûts de la filière du nucléaire ont montré que les provisions pour les charges futures du démantèlement étaient insuffisantes en plus d’être opaques, volatiles et peu diversifiées.

3/3) Communiqué de presse de Denis Baupin et de Ronan Dantec (EELV)

 Le pré-projet de loi sur la transition énergétique constitue dorénavant un base intéressante (…) « Ces ultimes arbitrages confirment la capacité des écologistes à peser au sein des institutions pour une transition écologique exigeante » a déclaré Denis Baupin. « Nous allons dorénavant consacrer nos forces à continuer d’améliorer le texte pour une transition énergétique appropriable par les citoyens et les territoires » a conclu Ronan Dantec.

3 réflexions sur “Commentaires éclairants sur la transition énergétique”

  1. Une limitation du nucléaire en pourcentage de la production permet de ne rien changer si la production totale augmente.
    Explication et autres infos :
    http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm
    Ce qu’il faut, c’est limiter la production nucléaire à 250 ou 275 TWh par an pour 2025 et limiter la production totale à 500 ou 550 TWh par an.
    Les 500 TWh correspondent à notre consommation totale moyenne au cours des dernières années, en comptant les pertes sur les réseaux (RTE, ErDf …) et le pompage.
    Voir aussi la problématique semblable pour la limitation de puissance à 63,2 GW.

  2. Communiqué d’EELV (Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux)
    Transition énergétique : après les belles paroles, pas de grands moyens ?
    Ségolène Royal a présenté ce mercredi les grandes lignes de la loi sur la transition énergétique. Alors que le projet de loi n’est toujours pas connu, les écologistes font preuve de scepticisme : si les objectifs de réduction de la consommation d’énergie, de part du nucléaire dans la production française d’électricité et de réduction des gaz à effet de serre ont été rappelé, ils s’inquiètent de ne pas voir certains objectifs et les moyens permettant de les concrétiser inscrits dans la loi.
    Les écologistes demandent ainsi que les engagements de plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire à 50% en 2025 soient inscrits dans la loi, que la durée de vie des centrales soit actée, que la fermeture de réacteurs et centrales anciennes et moins sûres comme Fessenheim précisée et que l’État ait la main sur la politique énergétique et puisse réellement l’imposer à EDF.
    En matière de logement, les mesures annoncées pour favoriser la réhabilitation thermique vont dans le bon sens en facilitant l’accès au financement à court terme, mais pêchent sur le développement d’une vision stratégique à long terme. Sur les énergies renouvelables, l’enjeu est autant industriel que de production et de consommation. L’ambition est là aussi de mise pour changer de braquet.
    Un seul exemple illustre facilement cette mécanique : l’obligation de rénover les bâtiments est un outil formidable et structurant pour notre économie pour tout à la fois créér des emplois non-délocalisables, baisser les factures des ménages et réduire les émissions de gaz à effets de serre. Mais l’obligation sans les aides au financement, c’est faire peser une lourde charge sur les ménages. L’épargne et les moyens doivent être réorientés pour faciliter ces investissements, et le tiers financement – qui permet la prise en charge des travaux de rénovation d’un logement par un opérateur sans que le propriétaire ne débourse un euro – doit être facilité.
    Chômage, urgence climatique, péril nucléaire, risques d’insécurité énergétique liés à notre dépendance aux ressources fossiles… Face à ces défis, les écologistes rappellent que la loi sur la transition énergétique est une opportunité historique, qu’il est urgent de changer notre trajectoire de consommation et de production. Pour cela il faut s’en donner les moyens.

  3. Communiqué de « Sortir du nucléaire »
    Le 18 juin 2014, Ségolène Royal a présenté les grandes lignes du projet de loi sur la transition énergétique. Résultat du travail acharné des lobbies énergétiques, au lieu d’un projet amorçant un tournant décisif, on obtient un texte creux, plein de mesures très consensuelles mais qui, en esquivant l’enjeu de la « réduction de la part du nucléaire » promise par le gouvernement, enterre toute véritable transition.
    Le projet de loi se contente de rappeler l’objectif de campagne de François Hollande d’une réduction à 50% de la part du nucléaire d’ici à 2025 mais sans préciser les moyens de sa concrétisation ( Ségolène Royal préfère évoquer avec un luxe de détail les modalités de développement du véhicule électrique !). Ce flou offre une voie « royale » au scénario plébiscité par EDF : une réduction purement mécanique de la part du nucléaire du fait de la montée en puissance des autres énergies ! Quid de la fermeture annoncée de Fessenheim, absente du projet de loi ?
    Alors que 30 réacteurs atteindront les trente ans de fonctionnement fin 2014 et qu’EDF se voile la face sur les risques liés au vieillissement, il aurait été légitime que la loi prenne les devant en limitant la durée de fonctionnement des réacteurs et en durcissant les conditions pour la poursuite de leur fonctionnement. Évidemment, de telles dispositions sont absentes du projet.
    Vieillissement des centrales, multiplication des incidents, coûts prohibitifs des travaux de prolongation des installations : autant de problèmes que le gouvernement se refuse à prendre en compte ! Cet aveuglement est inacceptable, tout autant que le refus de se saisir vraiment de la politique énergétique et de reprendre la main face à EDF, qui de fait reste un État dans l’État.
    Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle les parlementaires à se ressaisir de la politique énergétique du pays et à exiger des changements en profondeur du texte de la loi. Il a d’ailleurs lancé une action d’interpellation des députés afin que ceux-ci s’opposent à la prolongation des réacteurs.

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