consommation maigre

Quoi d’intéressant dans LeMonde du  5 mai 2009 ? Certainement pas les deux pages entières de pub pour Total, l’énergie dépend d’abord de mon corps, pas du pétrole. Et il faut nous prendre pour des idiots pour laisser croire que Total incite vraiment à économiser l’énergie. Je préfère me pencher sur la consommation maigre, article d’Yves Doz  dans le supplément économique. Depuis la crise, la demande se reporte sur des produits simples et robustes, de qualité mais de prix bas. Les petites maisons se vendent bien, les grandes sont délaissées par le marché. La vanité de la surconsommation s’enracine dans un contexte de menace écologique. Mais il est ridicule de prendre comme exemple l’ami américain bien nanti: « Faute de pouvoir m’offrir un Ferrari, je me  contenterai d’une Jaguar ». L’avenir est à l’abandon de la voiture individuelle : ni Jaguar, ni Logan.

Un autre article complémentaire du Monde indique que les clients, déstabilisés par la récession, sont en quête de nouveaux repères ; plus que jamais, ils rejettent le superflu. En effet, même les gestes les plus usuels comme acheter un shampoing sont remis en question : «  Quelle est l’utilité de ce produit, ai-je fait le bon choix ? ». C’en est fini du marketing où le client paie sa propre illusion de différenciation par la marque. En fait, sans le dire, LeMonde nous indique que nous sommes rentrés imperceptiblement dans l’ère de la décroissance, pas simplement dans le sens récession économique, mais dans le sens autolimitation, simplicité volontaire. Le consommateur commence à comprendre l’inanité du slogan «  travailler plus pour gagner plus ».

Mais le chemin est encore long à parcourir vers une société insensible aux gadgets de la dernière innovation à la mode et aux sirènes de la publicité. Commence à ne plus acheter de portable et tu seras sur la voie de la rédemption…