Financer la remilitarisation du monde, ou financer la lutte contre le réchauffement climatique, il faudrait choisir, car les nations n’auront pas la capacité financière de faire les deux… ni les moyens géologiques. La déjà très inquiétante pression mondiale en terme de minerais profite bien plus au lobby militaro-industriel qu’à la transition énergétique. Une seule question : Les Écologistes peuvent-ils toujours soutenir la remilitarisation du monde ?…
“la géologie ça sert d’abord à faire la guerre”
Il y a de bonnes raisons de se préoccuper de minerais, minerais stratégiques, minerais de transition. Si l’époque nous oblige à nous intéresser davantage au lithium, au cobalt et au cuivre (plutôt qu’au pétrole ou au gaz), il serait naïf de croire que les enjeux se résument à choisir entre être pour ou contre les SUV électriques. Ben voyons ! La guerre des minerais va nous sauter à la figure car la géologie, çà sert d’abord à faire la guerre, pour reprendre la célèbre formule du géographe Yves Lacoste.
Une étude intitulée ‘Du sang sur le Green Deal’ remet en question ces beaux discours écolos. Elle montre et démontre comment les industriels de l’aéronautique et de l’armement, avec leurs alliés au sein de la Commission européenne, ont fait pression pour s’assurer que de nouvelles mines seraient bientôt à notre disposition… quelle que soit l’acceptabilité sociale des projets. Cette liste officielle des minéraux critiques de l’UE inclut l’aluminium et le titane, deux métaux essentiels aux intérêts du complexe militaro-industriel, mais d’une utilité limitée (surtout le titane) pour la transition énergétique. Nos industriels de la défense sont aussi accros au néodyme, au tantale et au tungstène, au même titre que les secteurs de l’automobile et des éoliennes. Pareil pour le lithium. Tout le monde vous dira que ce lithium renvoie aux batteries des voitures électriques. Mais il est présent dans de nombreux systèmes d’armes comme les drones et sert aussi à la propulsion des sous-marins.
Nul n’a besoin d’être géologue pour comprendre l’intérêt du nickel associé au minerai de fer, il permet de fabriquer des aciers spéciaux…, y compris pour les chars de combat. Certes, le cobalt en provenance des mines de RDC est le métal des technologies de l’information : mémoires magnétiques, piles et électrodes de batteries. Mais il est utilisé à 75 % (de la consommation mondiale) pour produire des aciers spéciaux et des alliages. L’avion de combat américain F-35 de Lockheed-Martin en utilise près d’une demi-tonne. Si l’aluminium et le titane figurent dans la liste officielle des minéraux critiques de l’U.E., ce n’est pas tellement en raison de leur utilité pour la transition énergétique, mais plutôt parce qu’ils sont essentiels (surtout le titane) pour satisfaire les besoins du complexe militaro-industriel.
Article de Ben Cramer
https://athena21.org/polemologie-irenologie/bonjour-leurope/de-la-transition-energetique
– « Sans matières premières essentielles, nous ne serons pas les leaders de la décennie numérique et ne pourrons pas non plus développer nos capacités de défense. […] pas de munitions sans tungstène… » (Thierry Breton)
Ce n’est là qu’un exemple de ces innombrables bourrages de crânes que nous subissons à longueur d’ânées. Et qui bien sûr, à force de répétitions etc. (voir le sinistre Goebbels) se sont malheureusement incrustés dans les cervelles fragiles.
Mais pourquoi donc, déjà, vouloir être les leaders !? Si encore c’était en matière de décroissance et de simplicité volontaire je dis pas… mais la décennie numérique ! Mais qu’est ce qu’ON ânafoot que la France soit, ou pas, cette Start-up Nation à la con qui ne fait rêver que les gros.
Que ce soit Nous, Français ou Européens peu importe, qu’ON a les plus beaux avions «propres» et les plus grosses saloperies (munitions) au tungstène. Mais pour qui ON se prend …
-« Ceux qui se font les promoteurs de ladite transition énergétique sont les mêmes que ceux qui réclament l’ouverture des mines ici et là, y compris dans l’Allier et dans le Finistère. Ils prétendent que le recours à ces minerais est une voie royale …soit pour maintenir la température de la planète à moins de 2°C, soit pour inaugurer et valider le fumeux concept d »écologie de guerre ». Quelle imposture ! » (Ben Cramer : De la ‘Transition énergétique’)
Exit l’économie de guerre … place donc à l’écologie de guerre !
Une belle merde ! Vraiment, il eut été dommage de ne pas l’inventer.
Et demain la guerre sera la paix. En attendant, bon courage pour vous y retrouver.
– Wikipedia : écologie de guerre
– La naissance de l’écologie de guerre (Pierre Charbonnier legrandcontinent.eu)
– « À l’occasion de la semaine européenne du développement durable, la stratégie défense durable 2024-2030 a été présentée ce jeudi 26 septembre […] Ce programme ambitieux fait du ministère l’un des moteurs de la politique de développement durable au sein de l’Etat. » (La défense durable au cœur des actions du ministère des Armées et des Anciens combattants – 26 septembre 2024 defense.gouv.fr )
– « Notre industrie a déjà prouvé qu’elle peut se développer tout en réduisant ses émissions nocives pour le climat. Nous devons poursuivre sur cette voie ensemble. Nous devons investir dans les technologies et les processus innovants et les intégrer plus rapidement et de manière plus audacieuse. Si la défense verte est l’avenir de la défense […] En fin de compte, tout le monde y gagnera. » ( Il est temps pour le secteur de la défense de faire sa transition écologique – saab.com )
Voilà donc qu’eux aussi font leur transition, écologique. Eh ben il était temps !
Les militaires aussi se mettent au vert. Adieu le vert kaki, bonjour le vert pourri.
Défense durable… défense verte… fallait oser !
La défense durable c’est pour faire la guerre… durablement.
La défense verte pour faire la guerre proprement.
La guerre propre et durable pour sauver la planète et le climat.
Oui mais… le Système et le Grand N’importe Quoi avant tout !