La question démographique reste la grande absente des réflexions sur la crise du coronavirus. Pourtant, trois éléments au moins peuvent lier nos effectifs à l’épidémie présente.
– L’émergence de l’épidémie est susceptible d’être liée aux contacts obligés avec la faune sauvage que provoque notre expansion permanente sur les territoires du vivant.
– L’épidémie est de façon certaine favorisée par la promiscuité, et la promiscuité est largement fonction de la densité de peuplement, elle-même liée à l’importance de nos effectifs. Dans un habitat dispersé, elle resterait un problème mineur, mais elle se répand comme une traînée de poudre dans les grandes agglomérations ou dans les régions peuplées comme la métropole de Wuhan ou la Lombardie. D’ailleurs, la première des mesures que prennent tous les gouvernements est d’éviter les rassemblements, or, dans une grande agglomération, on est rassemblés par nature. Toute la politique actuelle valide cette corrélation entre densité et épidémie (sinon, aucune des mesures prises n’aurait de sens).
– La lutte contre l’épidémie dans une société urbaine et densément peuplée passe par des mesures très autoritaires, restreignant fortement les libertés. Ces mesures sont parfois efficaces (on le voit par exemple en Chine où l’épidémie semble sur la voie descendante, mais aussi à Hong Kong ou à Taiwan qui, malgré leur forte densité, ont peu ou prou réussi jusqu’à présent à contenir le phénomène au prix… de la fin des libertés: contrôle par caméra, confinement, suivi des personnes, peines très sévères…un monde digne de la science-fiction. En ce sens, la démocratie risque d’être la principale victime de l’explosion démographique. Nous rejoignons là une conclusion proche de celle que tire Jean-Marc Jancovici des crises à venir de l’énergie. Plus généralement, face à toute contrainte, les États sont tentés de réagir ainsi, et, plus l’habitude se prend de restreindre les libertés face à un problème, plus cette possibilité s’ancrera et plus la démocratie sera mise à mal dans l’acceptation plus ou moins passive des populations.
A ce facteur démographique on peut ajouter la question de la mondialisation qui favorise les échanges de personnes et de biens. Remarquons cependant que la démographie peut, là aussi, être considérée comme à l’origine du problème, car avec des effectifs de 8 milliards – presque 10 au milieu de ce siècle – il n’existe guère de moyen de nourrir et approvisionner en biens divers l’ensemble de la population sans recourir à la spécialisation internationale et donc à la mondialisation de l’économie avec tous les échanges de biens et de personnes que cela suppose. Chacun pourra sourire à l’extraordinaire retournement de nombre de personnages politiques, adeptes forcenés de la mondialisation et de la croissance, économique comme démographique, qui, sous l’urgence tournent casaque, et prennent des mesures à terrasser l’économie et à interrompre les échanges. Urgence oblige dira-t-on ! Certes, mais l’urgence n’excuse pas les erreurs passées et si Paris vaut bien une messe, il ne faudra pas oublier.(Didier Barthès sur son blog)
NOTA BENE : Démographie responsable lance une pétition,
Pandémies et surpopulation : appel pour la décroissance démographique
En résumé : Afin de minimiser autant que faire se peut l’apparition et la diffusion de futures pandémies, nous demandons aux autorités françaises de favoriser la stabilisation de la population de notre pays en prenant des mesures incitatives comme le plafonnement des allocations familiales…
Bonjour Michel C
Ebola est difficilement comparable avec le COVID 19 car c’était une maladie beaucoup moins contagieuse mais beaucoup plus mortelle.
Quant aux autres causes de mortalité c’est toujours difficile de les mettre en balance, car tout le monde finit par mourir, (il y a 100 % de mortalité) on trouvera donc toujours d’autres causes plus graves que celles que l’on veut traiter.
Pourquoi nous serait-il difficile de les mettre dans la balance, de comparer ? Nous pouvons tout de même voir quelles sont les principales causes de décès, y compris ceux liés au grand âge. Et mesurer tant bien que mal tout ça. Pour ensuite établir un classement.
Mais bien sûr on pourra toujours ne pas être d’accord sur tel(s) ou tel(s) chiffre(s), chipoter. Comme par exemple avec le nombre de morts sur les routes. On nous dit qu’il y en a tant qui sont morts à cause de l’alcool, tant à cause d’une vitesse excessive, tant à cause du mauvais état de leur véhicule etc. etc . Mais on ne se demande pas pour quelle(s) raison(s) les gens boivent, sont pressés, n’ont pas les moyens d’entretenir leur véhicule etc.
Comme tout est lié, je vous l’accorde c’est difficile 😉
A propos de démographie
Ah là là, l’UmPs n’a pas réussi à racketter les pays du nord afin d’avoir du pognon pour acheter la paix sociale en France bref donner de l’argent à glander…. Du coup, vu que la situation s’est agrafée depuis… Alors je suis bien contraint de revoir mes chiffres… Avant je disais que ça deviendrait craignos d’habiter une ville de plus de 150.000 habitants, mais avec les dettes qui ont continué de enfler aussi bien les officielles (près de 3000 milliards) que les hors bilan (autour de 8000) et que les pigeons ne veulent pas se laisser plumer par des coronabonds…. Et qu’aucune réforme n’a été entrepris pour améliorer la situation, bien au contraire, des additifs de dettes viennent encore se greffer…. Alors je révise mes chiffres, en l’occurrence il deviendra craignos d’habiter une commune de plus 5.000 habitants (cas devenant le plus extrême et gérable à l’avenir)… Hélas, je plains le forces de l’ordre qui vont devoir ramasser tout le merdier de l’UmPs, en effet leurs ouailles vont refuser l’austérité et provoquer un carnage….
Bien sûr tout est bon pour rappeler que nous sommes (ou ils sont) trop nombreux.
J’en profite alors pour rappeler qu’à l’époque de la grippe espagnole la population mondiale était (ou n’était que) de 1,86 milliard. Même si les décombres macabres varient du simple au double, en l’espace de 2 ans cette grippe aura tué énormément de part le monde, bien plus que les balles et les bombes. Entre 1918 et 1919, ne serait-ce qu’en France cette grippe aura fait 250.000 morts. Sur une population totale de 36,6 millions d’habitants.
Et rappeler aussi que la grippe espagnole ne fut pas la première pandémie mondiale de l’Histoire. Que par exemple, la pandémie de choléra partie d’Inde vers 1826 balaya le monde jusqu’au milieu du 19ème siècle, en faisant au passage 19.000 victimes à Paris et autant à Marseille en l’espace de 6 mois, en 1832.
Bref, pour rappeler que les épidémies et les pandémies font partie de notre l’Histoire. Et qu’elles n’ont pas attendu la mondialisation, le tourisme de masse, les vols low-cost, le made-in-China etc. Ni que nous soyons 8 milliards sur cette terre. Seulement aujourd’hui, elles vont tout simplement plus vite. Rien d’étonnant à ça, puisque nous sommes, entre autres, drogués à la vitesse.
Personne n’a dit que la surpopulation était la seule cause de l’épidémie mais simplement il faut rappeler qu’elle la favorise largement.
Bien sûr qu’il y a eu des épidémies dans le passé,mais là déjà, elles ont été particulièrement virulentes dans les zones les plus densément peuplées. D’autre part, les conditions sanitaires , les possibilités de soins et la même compréhension de l’origine des maladies étaient bien différentes. Aujourd’hui la grande peste ne ferait sans doute que très peu de victimes et la grippe espagnole elle-même tuerait moins.
Ce qui est frappant c’est que malgré toutes nos connaissances et nos moyens nous soyons encore sensibles à ce genre de chose, c’est bien qu’un facteur vient aggraver la situation, et ce facteur me semble largement l’alliance de la mondialisation et de l’immensité de nos effectifs. Les deux choses sont liées d’ailleurs, ils serait bien difficile de nourrir autant de gens dans un monde non mondialisée, des pays à forte densité (Egypte, Belgique, Pays Bas, Royaume-Uni …) ne peuvent se nourrir qu’en étant approvisionnés par l’extérieur.
Bonjour Didier Barthès. C’est sûr le Corona ne risque pas de provoquer une pandémie sur la lune. En attendant, sur Terre il est bien parti pour faire des ravages. Oh bien sûr, pas au point de régler le problème du «surnombre». Toutefois, qui aujourd’hui peut affirmer sérieusement que cette pandémie ne se soldera pas, après je ne sais combien de vagues, par un bilan aussi élevé que celui de la grippe espagnole de 1918 ? Même pas le Professeur Raoult, je pense.
Ce qui a changé en 100 ans, ce n’est pas seulement le nombre d’habitants sur Terre, c’est notamment le nombre de déplacements des personnes dans le monde. Ainsi que la distance des ces déplacements. Et bien sûr, l’un n’allant pas sans l’autre, la vitesse de ces déplacements. Parmi tous ces déplacements, une immense part est quand même d’une toute nature que les déplacements humains qu’a toujours connu l’Histoire.
Parmi les facteurs aggravants n’oublions pas non plus notre manque de préparation à ce genre de situation. C’est tout de même un comble que dans des pays se disant modernes, développés, croulant sous les gadgets etc. nous en soyons arrivés à manquer autant de simples moyens de base.
Dans ce genre de situation, à quoi peuvent bien servir des hôpitaux modernes, des appareils high-tech, des grands professeurs etc. ? Imaginons une armée en guerre… avec un nombre impressionnant d’armes, d’avions et de généraux high-tech… et tout ça sans munitions.
Cette pandémie risque de nous remettre les pendules à l’heure. Nous allons nous rendre compte que face à ce genre de problème, comme face à d’autres à venir, nous ne sommes pas mieux lotis que les Indiens ou les Africains. Ni mieux lotis au 21ème siècle qu’au Moyen-Age.
La mondialisation propage l’épidémie sur tout le globe… Alors que sans mondialisation une épidémie se propagerait que dans une zone et non pas tout le globe..
On peut tout de même noter que toutes les grande épidémies (Peste, choléra, et les diverses générations de grippes…) sont parties de régions déjà et depuis toujours, très densément peuplées en Asie notamment. Certes, il n’y avait pas tourisme de masse et nous n’étions que très peu nombreux, mais on peut imaginer que la densité humaine déjà très forte en Chine et Inde a donné les conditions très favorables à une infection de masse alors facilement exportable par le commerce ou les transports de troupes (comme en 1918).
Les pandémies font partie de l’Histoire, certes, mais elles menacent d’être plus fréquentes : en un seul siècle nous avons eu la grippe « espagnole », la grippe asiatique, la grippe de Hong-Kong, le VIH, le SRAS, le H1N1, Ebola, le COVID…
Je ne pense pas que les épidémies partent forcément de régions densément peuplées. Ebola serait parti en 2013 d’un petit village reculé de la Guinée, du nom de Méliandou. Je ne pense pas non plus que les épidémies et les pandémies vont être plus fréquentes. Je pense tout simplement qu’elle seront différentes de celles que l’Histoire a connu jusque là. Nous n’aurons peut-être plus d’épidémies de peste, de variole encore moins (totalement éradiquée en 1980), par contre nous aurons des épidémies dues à de nouveaux virus.
Et puis bien sûr, nous n’aurons pas seulement affaire qu’aux épidémies. N’oublions pas que la pollution de l’air tue 8,8 millions de personnes par an dans le monde (près de 800.000 en Europe). Que les maladies cardiovasculaires et les AVC constituent la première cause de mortalité dans le monde (15,2 millions de morts en 2016). Que chaque année le diabète tue 1,5 million de personnes dans le monde (34.000 en France) , la route 1,35 million (L’OMS prévoit que 2,3 millions de personnes qui mourront à la suite d’un accident de la route en 2030). N’oublions pas non plus que les décès dus à la démence ont plus que doublé entre 2000 et 2016. etc. etc.
La première cause de cette incroyable hécatombe, c’est bien notre folie.