En 1991 Nicolas Skrotzky avait écrit « Guerres, crimes écologiques ». En 2005, Claude-Marie Vadrot avait enfoncé le clou : « Guerres et environnement, panorama des paysages et des écosystèmes bouleversés ». Il est vrai qu’aucune guerre, interne, internationale, tribale ou « propre » ne laisse intact l’environnement. Quand les combattants sont réconciliés, la nature reste marquée, transformée, défigurée. Pourtant les Etats et les militaires s’accrochent à leur fonction funeste, épaulés par les médias. L’éditorial du MONDE titre : Danger : l’Europe renonce à se défendre*. Il paraît que l’armée est un « moyen stratégique nécessaire pour préserver son influence ». Comme si la France comme force de paix, prônant et pratiquant la démilitarisation généralisée, n’était pas un moyen plus convaincant de montrer notre humanité. Il apparaît que l’Américaine Madeleine Albright fixait à 2 % du PIB le seuil minium pour assurer un « niveau de sécurité commune crédible ». Comme si la politique impérialiste des USA (Vietnam, Afghanistan, Irak…) était un moyen de préserver la paix mondiale ! Mais LE MONDE avoue le fond de sa pensée : « La baisse des budgets de la défense ignore les retombées civiles du militaire. Elle accélère la désindustrialisation et nous fragile nos ventes vers les pays émergents. » Comme si, pour maintenir l’emploi et le produire utile, il fallait une forte dépense militaire. Comme si l’ambition d’un pays des droits de l’homme était d’exporter des armements ! Comme s’il n’y avait pas d’autres voies que la violence pour résoudre les problèmes dans un monde interconnecté.
LE MONDE conclut ainsi : « L’Europe va trop loin dans les coupes dans la défense. Elle risque de sortir de l’Histoire ». Aucune vision stratégique dans cette formule à l’emporte-pièce. Les défis financiers et écologiques des temps qui viennent imposent une coopération mondiale renforcée. Il faut donc que l’Europe montre par l’exemple que notre seule voie est la démilitarisation mondiale et le renforcement de nos instances internationales de négociation et de décision. Sinon la lutte pour le partage des rares ressources naturelles qui nous restent se fera dans un bain de sang.
* LE MONDE du 5 janvier 2013
M. Sourrouille ecrivait le contraire dans un billet recent ou il decrivait le role possible de l’armee (et de son fils officier de marine) dans de possible crises futures.
Il faudraIt que les auteurs des billets signent leurs entrees dans le blog, ca rendrait le blog un peu plus lisible.