Ecolomaniak déconfine ses deux poules

Ma vie en période de confinement a été comme à l’ordinaire, bien employée et proche de la nature. J’aimerais que tout le monde puisse passer ses vieux jours dans les conditions qui sont les miennes, à la campagne, au milieu de ses poules, de ses fleurs, de ses arbres fruitiers et du potager d’où on peut contempler tout autour la forêt. Plus je vieillis, plus je pense que la ville est une invention du diable… et la pension de retraite une incitation à se mettre au rythme de la nature et au service de la collectivité. Je me lève assez tard, je l’avoue, pour un petit déjeuner eau/chicorée. Puis j’ouvre mon ordinateur pour plonger dans le télétravail. Participer à des associations écologistes et à un parti politique environnementaliste, ça occupe de longues heures. J’arrive au déjeuner, mes deux poules ont fourni l’essentiel du repas, leurs œufs. Et au dessert nos framboises sorties du congélateur (un luxe non durable), les dernières, les nouvelles arrivent mais pas en très bon état cette année. Je prépare la pâte à crêpe pour le soir, le lait est issu de la ferme d’à côté. Privilégions les circuits courts nous dit-on avec raison. mais tout le monde n’a pas le privilège de résider à la campagne…

Petite précision, hier j’ai déconfiné mes deux poules pondeuses. Je leur avais fabriqué un enclos de 30 m², elles ont maintenant le droit de circuler dans le verger, 2500 m². Elles ont l’air plus heureuse, moi aussi j’ai besoin d’espace pour parcourir la nature. Rappelons que le chiffre 3 sur une boîte d’œufs signifie un élevage en cage avec 18 poules au mètre carré. 18 poules ! J’ai pourtant lu qu’une poule a besoin au minimum de 0,5 mètre carré dans le dortoir et d’au moins 1 mètre carré dans la zone de promenade. Élevons des poules au grand air, tout le monde s’en portera mieux.

En début d’après-midi, je joue au piano, chacun à son passe-temps et mieux vaut martyriser un instrument de musique que taper sur sa femme en période de (dé)confinement. Ensuite c’est le travail au jardin, des cerises à ramasser en haut du cerisier de la vieille voisine, quelques plants de tomates à repiquer, la vie proche de la terre comble largement les vides de l’existence. En fin d’après-midi je me lance à bicyclette sur les chemins avec ma compagne, nous allons parcourir plus que les 4 à 8 km journaliers que nous nous étions imposés pour garder la forme ces deux derniers mois de mise en résidence surveillée. Personne dans les bois pour nous verbaliser alors que nous dépassions largement le kilomètre imparti pour les urbains… chut ne nous dénoncez pas. Le soir arrive, j’ouvre à nouveau mon ordinateur, militantisme écolo oblige pour un Ecolomaniak qui se respecte… c’est quand même mieux que s’affaler devant la télé !

NB : si vous voulez être publié, envoyez votre histoire d’Ecolomaniak à biosphere@ouvaton.org, merci. (3000 caractères maximum)