Mathis Wackernagel, co-inventeur de l’empreinte écologique, veut croire à la fin prochaine du PIB (LeMonde du 15 avril) : « Cet indicateur, c’est terrible, est le seul qui permette d’appréhender la dégradation écologique ». Précisons grâce au livre récent L’empreinte écologique d’Aurélien Boutaud et Natacha Gondran :
Le parallèle avec le produit intérieur brut apparaît assez pédagogique. Le PIB ne mesure qu’une partie seulement de l’activité qui s’opère au sein de l’éconosphère, celle qui fait l’objet d’un échange monétaire. De son côté l’empreinte écologique limite son propre champ d’étude à cette partie régénérative et biologique de l’écosystème, cette partie du capital naturel essentiel à la vie (life-supporting natural capital).Lorsque nous nous déplaçons, lorsque nous mangeons, lorsque nous travaillons ou lors de nos loisirs, nous mobilisons une quantité de matières premières et/ou d’énergie issue de la biosphère, ou ayant un impact sur elle. Quand l’empreinte écologique de l’humanité est supérieure à la biocapacité totale de notre planète, alors la situation est insoutenable. On parle alors de dépassement écologique. L’empreinte écologique mondiale a dépassé pour la première fois la biocapacité mondiale en 1987. Depuis cette date, les activités humaines sollicitent chaque année plus de services issus de la biosphère que celle-ci est capable d’en régénérer. Requiescant in pace
Terminons sans humour : En 2003, seul Cuba parvenait à concilier un haut niveau de développement humain (IDH supérieur à 0,800) et une empreinte écologique inférieure à la biocapacité moyenne mondiale par habitant (1,8 hag).