Le 9 avril 2010 Eva Joly déclarait : « le Président américain rêve d’un monde qui serait débarrassé de ses armes nucléaires. La récente Nuclear Posture Review indique notamment que les Etats-Unis renoncent à partir d’aujourd’hui à utiliser l’arme atomique contre des Etats qui n’en auraient pas et ne chercheraient pas à en avoir. Saisir au bond la balle que nous envoie Obama aurait donc, en plus de servir la paix, l’intérêt de démontrer que nous sommes capables de redéfinir les doctrines qui ont été les nôtres. Le désarmement, notamment nucléaire, est une solution de paix. En tant qu’écologiste, en tant que Présidente de la Commission du Développement du Parlement européen, je suis résolument favorable à une telle orientation. Mais je ne suis pas naïve, je vois bien les dangers qui existent dans le monde, je sais que beaucoup verraient dans un tel saut l’abandon d’une part de souveraineté. » Presque candidate verte avec 49,75 % des voix après le 1er tour de la primaire socialiste, Eva Joly confirme le 30 juin 2011 à la radio son statut de présidentiable orthodoxe : « Pas de sortie unilatérale de la dissuasion nucléaire. » Ainsi Eva reste bien en retrait des pensées des historiques des Verts.
Marie-Christine Blandin* : « L’arme nucléaire transcende toutes les autres en ce qu’elle a de puissant et de définitif. Alors oui, il est du devoir de chacun de s’engager pour un désarmement nucléaire unilatéral. L’alibi de l’attente d’une grande décision unilatérale n’a que trop duré. Les signataires du Traité de non-prolifération ne sont pas audibles quand ils prêchent pour les autres l’évitement d’une menace qu’ils gardent par-devers eux. Ils ne sont pas crédibles quand ils mandatent l’AIEA pour veiller à ce qu’aucune entreprise illicite n’émerge sur la planète, alors qu’ils ne se font pas inspecter. Ni naïve, ni suicidaire, je fais le pari de la raison et de l’humain en soutenant le désarmement unilatéral. »
Dominique Voynet* : « Le nucléaire militaire est par nature antagonique avec la démocratie. Que dire de sa pertinence dans un contexte géopolitique radicalement différent, où les principales menaces ne se trouvent plus dans l’au-delà d’un rideau de fer. L’arme nucléaire n’est d’aucune utilité face à un chef d’Etat voyou, face à un chef de guerre rebelle, face à un groupe terroriste mobile ! L’arme nucléaire ne protège d’aucun des nouveaux risques, son anachronisme est flagrant. Je considère que la France aurait tout intérêt à montre le chemin en prenant des initiatives fortes vers un désarmement unilatéral à l’instar de la Suède ou de l’Afrique du Sud. »
* Alternatives non-violentes n ° 157 (4e trimestre 2010)