L’écologie est partout, bien que soigneusement cachée sous les oripeaux du sport de masse. LE MONDE* en dévoile les dérives : Arrestation le 27 mai 2015 à l’aube de sept dirigeants de la FIFA pour corruption… Réélection le 29 mai de Joseph Blatter pour un cinquième mandat… démission de Joseph Blatter le 2 juin… Il a fallu une semaine à peine pour faire chuter de son piédestal le tout puissant patron du football mondial, à la tête de la fédération internationale du foot depuis 1998. LE MONDE suit l’actualité croustillante du foot, mais se garde bien de dénoncer la FIFA elle-même, et au-delà le sport spectacle. C’est ce que nous faisons sur ce blog depuis plusieurs années. Extraits :
La FIFA, une multinationale qui accueille ses complices
… Selon le collectif Quel sport ? : « L’espoir que le foot redevienne un jeu – ce qu’il n’a d’ailleurs jamais été – est en réalité la laisse de la soumission au football capitaliste, avec ses clubs cotés en bourse, ses spectacles sponsorisés pas les multinationales, ses pratiques illégales (dopage, évasion fiscale) et ses panneaux publicitaires. Le football est une multinationale comme une autre, qui participe au même titre que Coca-Cola ou Mc Donald’s à la reproduction élargie du capital, à la stabilisation des régimes politiques et à la crétinisation consumériste des masses. » (Football, la colonisation du monde (2014)…
Le règne du fric contre la protection des ressources naturelles
…Les six partenaires privilégiés de la FIFA, Adidas, Coca Cola, Emirates, Hyundai, Sony et Visa ont permis de mettre en place médiatiquement cette folie footbalistique non pour la vision de petits joueurs qui courent derrière un ballon, mais d’abord pour gonfler leur chiffre d’affaires. La FIFA engraisse d’ailleurs les 24 membres de son comité exécutif, largement mieux rémunéré que n’importe quel grand patron d’une grande entreprise. Son président, Joseph Blatter, dont la rémunération est classée secret-défense, émargerait à près de 4 millions de dollars par an. Entre mafieux, on se comprend. Et pendant qu’on amuse les voyeurs du ballon rond, la planète crève sous le poids de la dilapidation des ressources naturelles par les firmes multinationales…
On préfère le mondial de foot aux négociations climatiques
… Les dirigeants les plus puissants de la planète déroulent le tapis rouge devant les bureaucrates de la FIFA quand il s’agit de plaider la cause de leur pays pour obtenir le Mondial. Lorsque la FIFA prend une décision, elle est plus respectée que l’ONU qui empile des résolutions foulées au pied par les protagonistes. On n’a pas à s’aplatir devant la Fifa, on doit revaloriser l’ONU et ridiculiser la Fifa, fief des corrupteurs. Si les médias, les politiques et les Terriens avaient prêté autant d’attention au réchauffement climatique qu’au Mondial de foot, le sommet de Copenhague aurait été un franc succès. Mais le capitalisme libéral préfère que les humains s’intéressent au foot-spectacle plutôt qu’à leurs conditions de vie présentes et futures…
LE MONDE s’aligne sur la société du spectacle
… LE MONDE, autrefois quotidien de référence, commet un édito débile : « Le Brésil a gagné « sa » Coupe du monde de football. La compétition s’est déroulée sans accroc… Cette compétition est un rare moment d’intelligence et d’émotion partagées…. Si le futebol fait partie de l’identité nationale brésilienne, alors il voisine avec une industrie et une agriculture des plus performantes – de l’aérospatiale à l’agroalimentaire de demain…. » Pourtant cet édito avoue l’essentiel en une simple phrase : « Sur le strict plan financier, un pays ne gagne jamais à l’organisation d’un pareil événement, qui reste un investissement sans lendemain, largement à perte. »…
* Le Monde.fr avec AFP | 03.06.2015, FIFA : la folle semaine qui a fait tomber Joseph Blatter
NB : à lire aussi notre Biosphere-Info spécial-synthèse sur le ballon rond
Ça fait bien longtemps que le foot pue la charogne: déjà en Argentine en 78…