Une pensée personnelle ne porte pas très loin si tu n’essayes pas de la faire partager. J’ai commencé par écrire en 2001 un gros livre, plus de 500 pages, qui récapitulait la somme de mes connaissances économique, sociologique, politiques et bien sûr écologiques : Pour une biographie de l’humanité, journal d’un humain ordinaire. A ma demande, Yves Fremion commente mon manuscrit : « ça ne manque pas d’intérêt, mais quel pavé ! Se pose la question du but de cette entreprise : si ce n’est perçu que comme l’opinion d’un individu inconnu cela n’intéressera personne. » Il avait bien raison, aucune maison d’édition n’en a voulu en 2002… Les comités de lecture préfèrent sélectionner un gars déjà connu, même s’il n’a écrit qu’un navet sans importance. Seule la notoriété fait vendre dans notre culture de masse.
Je condense l’année suivant mon pavé sous la forme d’un Dictionnaire des apparences. Le bide à nouveau ! Je m’accroche, j’essaye de rebondir, de penser autrement. Notre époque facilite la circulation des idées grâce à Internet, cette formidable cyber-poubelle essayons ! Je ne connais rien à la création de site, j’en parle à un ex-collègue de lycée avec lequel je m’occupais des échecs. Pas écolo pour un sou, mais passionné d’informatique. Je lui envoie des textes et miracle ! Un jour, le 28 avril 2005, il me dit d’aller sur http://biosphere.ouvaton.org/. Mon site est créé, mes premiers articles y sont visibles. J’ai commencé à le nourrir du contenu de mes fiches et de mes livres. J’ai réalisé que je n’avais plus besoin d’éditeur, j’étais devenu mon propre éditeur. Mon site est une source de documentation, je n’oublie pas ma vocation de formateur : un lexique, beaucoup de résumés de livres, un billet quotidien d’analyse de l’actualité… J’envoie une synthèse bimensuelle à des centaines de correspondants, Biosphere-Info. Malgré tous mes efforts, les retours sont rares. Peu de personnes m’envoient des analyses et le réseau est très peu utilisé par les militants du parti EELV, Europe Ecologie Les Verts. Les écologistes n’ont pas encore grand chose à dire. Moi, j’ai tant de choses à leur dire…
Mon engagement électronique est même double. En plus de mon site biosphere.ouvaton.org, je gérais directement depuis début 2005 un blog biosphere.blog.lemonde.fr offert à ses abonnés par le groupe LE MONDE à ses abonnés. En tant que professeur de SES, le quotidien LE MONDE était mon instrument de travail depuis 1975. Je le lisais tous les jours, j’en faisais souvent un commentaire. Le 13 janvier 2005 ma première contribution, « Solidarité avec les bonobos« , a été suivie par une analyse de plus en plus régulière de l’actualité, jusqu’à pouvoir écrire chaque jour un article, quasiment 365 jours sur 365. Je mesurais toujours davantage l’ampleur des risques que l’activisme humain entraîne pour les écosystèmes qui nous font vivre. J’ai fait personnellement tout ce qu’il m’était électroniquement possible de faire pour alerter nos populations sur l’urgence écologique. Mais cela ne suffit pas…
(Fin provisoire, pour lire la version complète de cette autobiographie, ICI)