Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », sera éditée chaque jour par épisode tout au cours des mois de juillet et août sur ce blog biosphere.
La religion est et restera toujours
un obstacle à l’émancipation de l’espèce humaine
Combien de manifestations de rue pour une société meilleure les paroles d’un pape ont-elles entraînées ? Combien de prêtres se sont-ils couchés sur les terrains militaires pour empêcher des avions d’aller lâcher leurs bombes ? Combien de patrons très chrétiens favorisent-ils l’autogestion et la coopération ? Je sais maintenant qu’en priant un Dieu absent, on ne peut trouver que de fausses solutions à la détresse humaine. Dieu n’agit pas, dieu n’est pas en moi, il n’est qu’un mot, un concept métaphysique, une chimère.
Puisque Dieu est mort, tout devient possible. Je peux accéder à l’autonomie. Depuis j’en ai fait plein usage. Le prosélytisme religieux devient pour moi une abomination. Le blasphème une nécessité. Nous avons inventé la démocratie pour qu’il y ait débat. Puisque la religion n’est qu’une idéologie comme les autres, elle doit pouvoir être critiquée. Michel Houellebecq a le droit d’écrire en France et normalement dans n’importe quel autre pays :
« La religion la plus con, c’est quand même l’islam.
Quand on lit le Coran, on est effondré. »
En 2005, j’ai composé le texte suivant, centré sur le concret : « C’est la Biosphère qui constitue notre origine et notre avenir, c’est la Biosphère qui accompagne notre présent et qui conditionne notre futur, la Biosphère est le père et la mère de toutes choses vivantes. En conséquence, le culte des dieux à l’image des seuls humains est vide de sens, seul compte la compréhension de la Biosphère, l’harmonie avec la Biosphère. Telle est donc ma prière :
Oh Dieu, écoute mon appel
Entends ma désespérance
Vois la maison Terre en train de sombrer
Et l’humanité se déchirer
Anéantir la biodiversité
Épuiser l’énergie du passé
Le charbon, le pétrole, le gaz.
Oh Dieu, tu n’écoutes rien
Parce que tu n’entends ni ne vois
Tu es aveugle, sourd et muet
Car seuls des humains te font parler.
L’humanité tourne autour de ses petits dieux
Les dieux uniques du monothéisme
Les dieux du marché et de l’argent,
Les dieux de la science et de la technique
Chacun son dieu du moment qu’il nous aveugle.
L’humanité n’a plus de racines
Quand elle s’invente des dieux
Qui sont à son image.
Alors célébrons la Nature,
Revenons à la Terre
Telle est ma prière :
Je crois en la matière,
le père et la mère du ciel et de la terre,
Je crois en la Biosphère,
partie infime de l’univers visible et invisible,
Je crois en la Biosphère car je fais partie d’elle.
C’est pourquoi
Je m’engage à promouvoir l’équilibre entre tous les être humains aujourd’hui,
Je m’engage à préserver l’avenir de leurs générations futures,
Je m’engage à respecter tout le reste de la Biosphère. »
Le formatage culturel de notre pensée et de notre comportement nous laisse peu de marges de manœuvre.
Il faut vraiment faire un effort sur soi-même et contre les autres pour pouvoir affirmer sa liberté de pensée.
Ma critique de la religion a été le premier pas de ma réflexion et le fondement de tout mon militantisme à venir.
Si tu ne veux pas attendre la suite, à toi de choisir ton chapitre :
Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE
01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion
02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas
03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !
04. Premiers contacts avec l’écologie
05. Je deviens objecteur de conscience
06. Educateur, un rite de passage obligé
07. Insoumis… puis militaire !
08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales
09. Du féminisme à l’antispécisme
10. Avoir ou ne pas avoir des enfants
11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs
12. Ma tentative d’écologiser la politique
13. L’écologie passe aussi par l’électronique
14. Mon engagement associatif au service de la nature
15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience
16. Ma pratique de la simplicité volontaire
17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes
18. Techniques douces contre techniques dures
19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie
21. Ma philosophie : l’écologie profonde